Le porte-parole du régime militaire au pouvoir à Niamey a rapporté que la tentative avait échoué. Dans le même temps, les premiers soldats français à avoir quitté le pays sont arrivés au Tchad voisin.
Le régime militaire arrivé au pouvoir par un coup d’État fin juillet, a affirmé que le président déchu Mohamed Bazoum, retenu prisonnier depuis le putsch, a tenté en vain « de s’évader », et que plusieurs personnes ont été arrêtées.
Le 19 octobre, « autour de 3 heures du matin », « le président déchu Mohamed Bazoum accompagné de sa famille, ses deux cuisiniers, et deux éléments de sécurité a tenté de s’évader de son lieu de détention », a déclaré le porte-parole du régime, le colonel-major Amadou Abdramane, à la télévision nationale.
Il a précisé que cette tentative avait « échoué » et que « les principaux auteurs et certains de leurs complices » avaient été arrêtés. Une enquête a également été ouverte.
Selon le colonel-major, le plan d’évasion de Mohamed Bazoum visait à d’abord l’emmener « dans une planque en périphérie de Niamey », avant d’emprunter des « hélicoptères appartenant à une puissance étrangère », sans préciser laquelle, en direction du Nigeria. Dénonçant « l’attitude irresponsable » du président déchu, il n’a pas précisé où il se trouvait actuellement.
Mohamed Bazoum refuse toujours de démissionner et est retenu prisonnier dans sa résidence au sein du palais présidentiel avec sa femme Haziza et son fils Salem. Le 18 septembre, il avait saisi la justice ouest-africaine pour demander sa libération et le rétablissement de l’ordre constitutionnel au Niger.
Relations exécrables
Ce même 19 octobre, les premiers soldats français ayant quitté leurs bases au Niger – une exigence du régime qui entretient des relations exécrables avec Paris – sont arrivés par la route à N’Djamena, capitale du Tchad voisin.
Parti de Niamey, le convoi est sorti du Niger « en sécurité et en coordination avec les forces nigériennes », a indiqué le colonel Pierre Gaudillière, porte-parole de l’état-major français. Il est « bien arrivé sans encombre particulière » à N’Djamena après dix jours de trajet.
Les rotations aériennes du Tchad vers la France seront organisées « dans les prochains jours », a ajouté le porte-parole. Chassée du Niger, l’armée française doit évacuer hommes et matériels en majeure partie par voie terrestre vers le Tchad, puis probablement le Cameroun, avant leur rapatriement en France. Un parcours de plus de 3 000 km dont une partie qui traverse des zones hostiles où des groupes jihadistes sont actifs par endroits.
L’armée tchadienne a indiqué qu’elle assurerait l’escorte des convois jusqu’à la frontière camerounaise. N’Djamena abrite le commandement des opérations françaises au Sahel avec environ un millier de militaires français.
jeuneafrique (Avec AFP)