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Au Mali, les groupes touaregs s’entredéchirent

Ces heurts entre groupes touaregs surviennent au lendemain d’un échec cinglant de la Minusma, contrainte mardi soir de retirer un projet d’accord en cours de discussion avec les groupes armés.

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C’est la dernière attaque en date, mais elle s’inscrit dans une longue série qui ne tardera pas, c’est malheureusement certain, à s’allonger. Une position de la Coordination des mouvements de l’Azawad (menée par les rebelles touaregs duMNLA) a été visée dans la nuit de mardi à mercredi près de Tabankort, à 200 kilomètres au nord de Gao, dans le nord du Mali. L’attaque a été revendiquée par un porte-parole du Gatia, groupe armé touareg favorable à l’État malien. Le bilan est d’une dizaine de morts dont plusieurs kamikazes. Se fondant sur le mode opératoire des assaillants et sur leur origine, les rebelles touaregs accusent les groupes pro-Bamako de combattre au côté de terroristes et de narcotrafiquants. Le trafic pourrait d’ailleurs, au-delà des motivations politiques, être un enjeu du contrôle de la zone de Tabankort pour les deux camps. Ni la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) ni la force française «Barkhane» n’étaient sur les lieux au moment de l’attaque, qu’ils confirment sans donner de détail.

Ces heurts entre groupes touaregs surviennent au lendemain d’un échec cinglant de la Minusma, contrainte mardi soir de retirer un projet d’accord en cours de discussion avec les groupes armés. Objectif: démilitariser cette zone de Tabankort, théâtre d’affrontements réguliers entre groupes armés pro-Bamako et groupes rebelles. Les combattants auraient accepté de déposer les armes, et la zone serait passée sous le contrôle des Casques bleus. Mais mardi, un millier de personnes a manifesté à Gao pour protester contre cet accord. Objet de manipulations, le document de travail a circulé flanqué du drapeau de l’Azawad et a été présenté comme un accord secret passé avec les rebelles. Au-delà du malentendu, le projet a été considéré comme favorable aux rebelles, au détriment des groupes loyalistes. Les manifestants ont tenté de forcer l’entrée du siège de la Minusma, qui a usé de la force pour disperser la foule. Au moins trois civils ont été tués.

Groupes terroristes islamistes

Pour calmer la contestation, la Minusma a retiré son projet. Une décision dont s’est immédiatement réjoui le gouvernement malien, jusqu’alors resté silencieux, mais qui n’a apparemment pas apaisé la situation… D’autant qu’il faut ajouter à ces affrontements les attaques régulières des groupes terroristes islamistes (Aqmi, al-Mourabitoune, Ansar Dine), qui continuent de faire exploser des mines sur les routes du Nord et ont, ces dernières semaines, attaqué à plusieurs reprises des camps militaires de la Minusma et de l’armée malienne. Les négociations entre Bamako et les groupes armés pour la paix dans le Nord doivent reprendre dans moins de deux semaines à Alger. Elles ne redémarreront pas sur de bonnes bases.

Source: Le Figaro

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