Le gouvernement, à travers le ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Domaines, de l’Aménagement du territoire et de la Population, annonce l’abrogation de la décision relative à la liste définitive des bénéficiaires des 2218 logements sociaux. Une décision consécutive au tollé, à la polémique et à la vive indignation soulevés par la publication de la liste des bénéficiaires.
Le 9 février dernier, le ministère de l’Urbanisme a rendu publique une décision fixant la liste des bénéficiaires des 2218 logements sociaux de la 2è tranche du programme gouvernemental de 12.566 logements. Cette publication a suscité des réactions voire une polémique du fait que plusieurs militants du M5-RFP se sont retrouvés sur la liste, pour certains d’entre » sans déposer de dossiers « .
Parmi les bénéficiaires, il y avait plusieurs jeunes, dont des » vidéomen « ayant milité au côté du M5-RFP, dont sont issus le Premier ministre et plusieurs ministres, y compris celui en charge de l’Urbanisme. Il y avait également les noms des membres des familles de ministres et même de celui d’un ministre en fonction.
Cette situation a été qualifiée de » favoritisme « , d’ » injustice « ou d’ » atteinte au Malikura tant prôné » et de » poursuite des anciennes pratiques « . Des membres du Conseil National de Transition, des partis politiques et des citoyens ordinaires réclamaient avec instance, à cet effet, l’ouverture d’une enquête sur cette affaire voire l’annulation pure et simple de la liste. Ce qui a conduit le gouvernement à suspendre, le 15 février dernier, le processus d’attribution. Cela, pour » procéder aux vérifications nécessaires « , selon un communiqué signé de Bréhima Kaména, ministre en charge de l’Urbanisme. En plus de la suspension, la Commission d’attribution a été dissoute.
Moins de quinze jours après cette mesure, le département de l’Urbanisme et de l’Habitat annonce, dans une note rendue publique, hier, sa décision d’ » abroger la décision fixant la liste des bénéficiaires des 2219 logements sociaux « . Une annonce, qui met fin au processus d’attribution mais sans situer les responsabilités et qui risque de pénaliser les bénéficiaires ayant suivi la procédure normale.
Moussa S.CAMARA
Source: L’Indépendant