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Attentat à Bamako : La faillite du système sécuritaire!

L’attentat perpétré dans la nuit du 06 au 07 mars au Restaurant-Night-club « La Terrasse », situé au cœur de la capitale, dans le quartier Hippodrome, remet sur la table des défis brûlants de l’heure la problématique de l’insécurité dans nos villes, d’autant plus qu’il intervient un mois seulement après celui qui avait visé le général Ould Meydou. Cet officier supérieur de l’armée malienne avait reçu, fin janvier, plusieurs balles devant son domicile.

Les auteurs de cet attentat courent toujours.

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C’est de la lapalissade de dire que l’insécurité s’est « endémisée » (excusez du néologisme !) dans nos villes et campagnes, mais plus particulièrement dans la capitale malienne. Bamako n’a certes pas encore atteint le niveau criminogène de certaines grandes métropoles africaines comme Johannesburg, Lagos, Abidjan etc., mais la Cité des 3 caïmans a atteint largement l’alerte rouge du phénomène de la violence.

Maintes fois, on a tiré la sonnette d’alarme sur la base de signes et signaux qui ne trompent jamais, en plus de la situation d’insécurité résiduelle d’ensemble du pays.

L’attentat de vendredi soir, à la « Rue Princesse » du chic quartier résidentiel de l’Hippodrome, vient simplement illustrer l’état de dégradation sécuritaire à Bamako et en appeler les Maliens et surtout les autorités au réveil.

Depuis des mois, la presse attire quotidiennement l’attention des autorités sur la détérioration du climat sécuritaire à travers le pays, et singulièrement à Bamako.

Le banditisme ordinaire, avec son lot de vols, viols, attaques à main armée, meurtres et assassinats, s’est mué en mode d’attentat terroriste depuis le coup perpétré contre le général Mohamed Ould Meydou dans la nuit du 26 au 27 janvier derniers. Ce soir-là, deux individus montent un guet-apens sur une moto devant le domicile de l’officier supérieur. A son arrivée, ils ouvrent le feu sur lui. Il est sérieusement blessé, pendant que ses agresseurs disparaissaient dans la nature. Transporté à l’hôpital, le Général Meydou reçoit des soins et s’en sort à bon compte.

Dans notre parution du jeudi 29 janvier après cet acte criminel, nous alertions nos lecteurs, les autorités et les Maliens sur le degré d’insécurité qui prévaut à Bamako, avant de poser deux interrogations utiles. Comment des individus mal intentionnés peuvent-ils commettre dans la capitale un tel acte (gravissime), puis disparaître (aussi facilement) dans la nature ? Comment un homme comme Meydou qui, ces dix dernières années, s’est fait beaucoup d’ennemis sur différents théâtres d’opérations au nord, peut-être une proie facile pour n’importe quel malfrat?

Ces questions restent toujours d’actualité après l’attentat de la « Rue Princesse », dans un restaurant (très) prisé par les Occidentaux. Ce seul indice suffisait pour prendre des mesures nécessaires dès le lendemain de l’attentat perpétré contre Meydou.

Parce que, c’est une réalité : le Mali s’enfonce à pas pressants dans la terreur et le terrorisme autant au nord qu’au sud.

Et, ce qui se passe actuellement dans la capitale est la conséquence logique des événements actuels au nord du Mali.

En effet, après la région de Kidal, les terroristes et leurs complices ont pris pied progressivement dans les régions de Tombouctou et Gao. Ils sont confortablement installés à Ber et Salam et autres localités de ces deux régions. Ils sont présents à Mopti et mènent des opérations sporadiques à Ségou. Et, pour la première fois, ils ont décidé d’attaquer au plein cœur de Bamako, après un test échoué fin janvier.

Acte de provocation ou de défiance ? Faillite du système de sécurité mis en œuvre par le pouvoir ? Dans l’un ou l’autre cas, le pouvoir a failli à sa mission régalienne en matière de sécurité et de sécurisation des populations et de leurs biens.

Nul de besoin de prouver ou de le répéter que le premier responsable de cette faille, c’est le ministre en charge de la sécurité.

Avec la succession des attentats à Bamako, siège du pouvoir central et du palais présidentiel, plus particulièrement la fusillade de « La Terrasse », le Général Sada Samaké doit en tirer tous les enseignements, ainsi que les conséquences de droit.

Depuis son arrivée à la tête du département de la sécurité, Sada ne parvient pas à poser les actes qu’il faut, plus précisément à doter nos forces de sécurité de moyens nécessaires à l’accomplissement de leurs missions. La police et la gendarmerie maliennes exercent aujourd’hui dans des conditions des plus précaires. Il suffit de faire un tour dans les commissariats ou les brigades territoriales pour se faire une idée de la misère de nos « poulets » et « pandores ». Comment des unités qui sont elles-mêmes dans la plus grande insécurité peuvent prétendre assurer la sécurité des citoyens ? Impossible.

Tant que le gouvernement n’aura pas adopté et mis en œuvre une véritable politique nationale de sécurité, le pays restera dans cette situation d’insécurité résiduelle. Au détriment des populations pour qui c’est un droit constitutionnel d’être protégées par l’Etat. A défaut, l’Etat aura failli à sa mission…

Sékou Tamboura

source : L Aube

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