Il y a quelques semaines, les forces françaises Barkhane avaient évoqué les « collusions » entre certains membres des groupes armés signataires de l’accord de paix et les terroristes. Le représentant spécial de l’ONU au Mali, Mahamat Saleh Annadif, est plus prudent dans la formulation, mais le constat reste sans appel. Autant d’assaillants, aussi lourdement armés, n’auraient pas pu pénétrer dans la ville sans complicité interne.
« Par rapport à nos partenaires de la CMA, avec lesquels nous avons obligation de protéger ces populations, comme ils sont aujourd’hui les seuls présents à Kidal, [nous leur demandons] qu’il y ait plus de coordination avec la Minusma, pour nous permettre de déceler, d’anticiper ce genre d’actions », avance-t-il.
Le représentant spécial de l’Onu au Mali réagissait aux attaques contre les casques bleus à Kidal. Au total, quatre attaques se sont déroulées simultanément contre les checkpoints de la mission de l’ONU basée à Kidal aux environs de 20 heures. Venus à bord de pick-ups et de motos, les assaillants ont tenté de prendre les positions tenues par les casques bleus aux différentes entrées de la ville. Une autre position plus avancée du camp principal de l’ONU a également été la cible de tirs.
Selon les populations, les échanges de tirs entre les casques bleus et les assaillants lourdement armés ont duré plus d’une heure. D’importants moyens militaires dont des hélicoptères ont été mobilisés par les soldats de la paix. Des tirs d’obus et des fusils à gros calibres ont été entendus par la population. Certains habitants de la ville racontent que des obus sont tombés près de leurs concessions sans faire de victime. Cette forte résistance des casques bleus appuyée par la force Barkhane a fini par repousser les assauts et disperser les assaillants. Selon les Nations Unies, c’est la première fois que quatre attaques coordonnées ciblent en même temps les positions des soldats de la paix dans cette localité.
source: L’indicateur du Rénouveau-Mali