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Attaque à Gao, quatre civils tués, quatre soldats français blessés

BAMAKO-PARIS (Reuters) – Une attaque a visé dimanche matin une patrouille conjointe de soldats français et maliens à Gao, dans le nord du Mali, faisant quatre morts parmi la population civile et plusieurs dizaines de blessés, dont quatre militaires de l’opération Barkhane, a-t-on appris auprès de l’état-major français.

Le ministère malien de la Sécurité a fait état sur Twitter de quatre civils tués et de 31 blessés, “dont huit soldats”.

“Une explosion d’origine encore indéterminée” est survenue à 10h50 heure locale (12h50 heure de Paris) au passage de la patrouille dans le nord-ouest de Gao, vers la direction de Bourem, a précisé à Reuters le colonel Patrik Steiger, porte-parole de l’état-major français à Paris.

Les soldats français de Barkhane – une trentaine – circulaient à bord de trois véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI), a-t-il indiqué. On ignore à ce stade le nombre d’éléments des forces armées maliennes qui patrouillaient à leurs côtés au milieu des habitants.

Selon le porte-parole du ministère malien de la Défense, Boubacar Diallo, une voiture piégée a foncé sur la patrouille.

Des sources sécuritaires maliennes ont déclaré que des échanges de tirs avaient suivi durant une quinzaine de minutes.

“Le bilan est de quatre morts et une vingtaine de blessés parmi les civils, de quatre blessés chez Barkhane”, a déclaré dimanche soir le porte-parole de l’état-major français.

“Le terrorisme a encore frappé au Mali. Des civils ont perdu la vie et des militaires français sont blessés. (…) Notre détermination ne faiblit pas”, a déclaré la ministre française des Armées, Florence Parly, sur Twitter.

Cette nouvelle embuscade, qui n’a pas été revendiquée, survient alors que le quartier général de la force conjointe du G5 Sahel à Sévaré, dans le centre du Mali, a été attaqué vendredi par des combattants islamistes, qui ont utilisé un véhicule chargé d’explosifs. L’assaut a fait six morts, deux militaires maliens et quatre assaillants.

“DIX À QUINZE ANS”

La force du G5 Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad, Mauritanie) a été lancée en juillet 2017 avec le soutien actif de la France, qui compte sur cette coalition militaire de quelque 5.000 hommes pour épauler Barkhane dans la lutte contre les groupes djihadistes dans la bande sahélo-saharienne.

La force conjointe a théoriquement vocation à relayer – à long terme – les 4.500 soldats français déployés dans la région, mais elle connaît des problèmes de coordination et de financement.

Priorité stratégique a été accordée au “fuseau centre” du dispositif, dans la zone dite “des trois frontières” entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger, où sévissent notamment l’organisation Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM).

Une quinzaine de djihadistes ont été “mis hors de combat” (tués ou capturés) le 22 juin dernier dans le centre-nord du Mali lors d’un accrochage avec des soldats maliens et des membres de la force Barkhane, selon l’état-major français. L’accrochage est survenu dans la région d’Inabelbel, au sud-est de Tombouctou.

“L’évolution de la situation au Mali n’est guère satisfaisante et nous n’en partirons pas demain, sans qu’il s’agisse pour autant d’un enlisement”, avait déclaré en mars dernier le général François Lecointre, chef d’état-major des armées françaises.

“Je ne pense pas qu’il soit possible de régler le problème au Mali en moins de 10 à 15 ans, si tant est que nous le puissions”, avait-il souligné.

Emmanuel Macron est attendu lundi en Mauritanie, où se déroule le 31e sommet de l’Union africaine, pour évoquer notamment la lutte contre le terrorisme et l’avenir du G5 Sahel et de sa force conjointe.

(Sophie Louet et Jean Terzian à Paris, avec Cheick Amadou Diouara, Adama Diarra, Souleymane Ag Anara, David Lewis)

 

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