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ATIR sur la Nouvelle phase de la Transition: non à un gouvernement d’Union nationale et aux 5 ans

Les responsables de l’Alliance pour une Transition intelligente et réussie (ATIR) ont plaidé, le samedi 26 févier, à leur siège à la mise en place d’un gouvernement de mission pour la nouvelle phase de la Transition dont la durée est en négociation. Favorable à une prorogation de la Transition, toutefois l’ATIR réfute toute démarche d’accorder 5 ans aux autorités en place.

 

L’Alliance pour une Transition intelligente et réussie (ATIR) lors de sa conférence de presse de ce jour a donné et réaffirmé ses positions par rapport à la gestion du pays. Elle était animée notamment par le président Younouss DICKO et Adama KONE, ancien ministre de la Jeunesse et des sports qui avaient à leurs côtés plusieurs autres responsables de l’ATIR composée de nombreuses formations politiques.

Lancée, après le coup d’État contre le régime d’Ibrahim Boubacar KEITA, l’ATIR s’est positionnée dans la ligne médiane pour apprécier les actions de la Transition.

Ainsi, lors de sa conférence de presse, l’Alliance dans sa déclaration a salué la prorogation de la Transition parce que dans les faits, dit-elle, il était impossible de tenir les élections en vue du retour à l’ordre constitutionnel.

« La réalité nous montre l’impossibilité de terminer dans le temps les objectifs de sécurisation et de réformes entamés par les autorités. La prorogation devenant évidente et indispensable, ATIR propose donc une prorogation raisonnable », indique la déclaration de l’ATIR.

Cependant, rappelle-t-elle aux autorités que la Refondation du Mali, qui pourrait prendre des décennies, n’est pas la tâche de la Transition.

Ses tâches, souligne l’ATIR, demeurent la sécurisation nécessaire à mener la nation vers des élections libres, démocratiques et transparentes et d’entamer le processus de relecture des textes nécessaires pour cela.

Favorable à la prorogation de la Transition, le président de l’ATIR a souligné toutefois que la durée de 5 ans est trop.

« Nous ne sommes pas pour 5 ans. La Transition n’est pas un régime qui s’installe. C’est une mission qui est confiée et elle doit être réalisée dans un bref délai », a précisé M. DICKO.

« Si la sécurité est visible et lisible, il faut qu’on passe aux élections au lieu d’aller à des programmes pour rallonger la Transition. Nous ne sommes pas pour cela, car c’est dangereux. Toute Transition qui traîne va devoir maintenir l’ordre. Toute transition qui chercher à maintenir l’ordre va échouer », a-t prévenue.

Il soutient qu’à ce stade, en se référant au dernier sondage, des milliers de Maliens sont aujourd’hui pour l’organisation des élections en vue du retour à l’ordre constitutionnel.

Pour l’ancien Adama KONE, il ne faudrait pas que la communauté internationale résume la démocratie aux faits électoralistes. Selon lui, elle va au-delà et surtout dans le contexte malien.

Il estime qu’il est temps de faire un coup d’arrêt pour évaluer.

« Ça fait trente ans de démocratie avec 4 coups d’État. Il est temps qu’on s’arrête pour faire le bilan, regarder dans le rétroviseur pour se projeter sur l’avenir », a indiqué l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports.

Il pense qu’on ne doit pas fermer les yeux sur les problèmes nés à cause d’élections mal organisées.

C’est pourquoi, il a déconseillé les autorités d’aller à des scrutins dans les conditions que nous connaissons dans le seul but de faire plaisir à la France et ses alliés.

« Nous ne savons pas quel est leur agenda. Nous avons les nôtres,  et ce sont les nôtres qui comptent. Leur avis n’est pas notre problème », a déclaré M. KONE.

Pour la nouvelle phase de la Transition, les responsables de l’ATIR estiment qu’une relecture de la charte était absolument nécessaire, pour ne pas plonger la Nation dans un vide constitutionnel.

Et cela, tout en prévoyant un élargissement du CNT à d’autres citoyens, un remaniement et élargissement du Gouvernement qui a montré un manque de résultat indiscutable dans la mise en œuvre de son PAG dans les temps impartis.

De même, l’ATIR, selon ses responsables, est favorable à la mise en place d’un gouvernement de mission et non d’Union nationale en prenant en compte des nouvelles réalités de la Nation.

« Il n’est pas exclu que dans le CNT élargi qu’on retrouve les anciens députés dont les mandats ont été écourtés suite au coup d’État », a affirmé le président DICKO.

Cette conférence de presse s’est tenue au lendemain de la visite du Médiateur de la CEDEAO au Mali pour évaluer le processus de discussions entre les autorités maliennes et l’équipe conjointe composée de la CEDEAO, UA et Nations unies.

Pour Adama KONE, la CEDEAO devait initier plutôt cette démarche avant de prendre des sanctions contre le Mali. C’est pourquoi, dit-il,  s’il y a bras de fer entre les deux parties, c’est l’organisation sous régional qui l’a imposé au Mali.

« Le Mali a toujours été un pays de dialogue », a-t-il affirmé tout en soulignant que les solutions aux crises auxquelles le Mali est confronté reviennent aux Maliens.

S’agissant du Cadre, Younouss DICKO a fait savoir que l’ATIR a décidé de suspendre sa participation aux réunions de ce regroupement au motif que les démarches de ses membres ne vont pas le sens de la réussite de la Transition.

Par Sikou BAH

Source : Info-Matin

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