C’est tout nouveau dans le monde de l’assurance au Mali. Les Maliens peuvent désormais souscrire à une assurance islamique qui se démarque des propositions conventionnelles.
La justice, l’équité et la transparence sont les principales valeurs retenues par ce système de financement. L’assurance islamique, ou assurance Takaful, est un régime contractuel. Son nom vient de l’arabe « Kafala »,qui signifie « entraide solidaire », d’après Monsieur Sidy Bouaré, Directeur Général de la compagnie, agréée depuis le 20 décembre 2021. Elle se dissocie de l’assurance conventionnelle et mutualise les risques entre assurés, se réfère aux prescriptions du Coran et se base sur les principes du « Ta’Awun », assistance mutuelle et contribution volontaire.
Le contrat proposé est le « Wakala », modèle par défaut dans le domaine de l’assurance Takaful. L’assuré donne mandat à son assurance pour la gestion de l’ensemble de ses opérations liées à l’activité Takaful Mali. Le fonds des adhérents collecte les primes et paie les sinistres et les surplus qui ne sont pas conservés comme provisions techniques sont retournés aux adhérents ou reversés sous forme de Zakat.
Pour avoir le titre de participant, le paiement intégral de la contribution est nécessaire. Ensuite, les adhérents autorisent Takaful Mali à faire des investissements avec les fonds collectés sur un contrat de commandite appelé « Moudharaba ». Se conformant aux exigences du droit musulman des affaires, ces cotisations sont des donations « Tabarru » au profit du fonds commun d’assistance.
Comprendre le Takaful
Ce produit financier se veut éthique, religieux, comme le propose l’économie islamique. L’assurance comme système d’entraide ou de dédommagement a des racines anciennes, aussi bien dans les coutumes que dans le Coran.
Elle vise à reproduire trois grandes règles morales dictées par le Coran, équité, partage et responsabilité, et prône le partage équitable des risques et des bénéfices. Ses principes découlent de l’interdiction de trois pratiques : la proscription des intérêts « Riba », de la spéculation « Maysir » et de l’incertitude contractuelle « Gharar ».
Le gestionnaire du fonds doit s’assurer que les opérations soient conformes aux principes de la Charia par la mise en place d’un Comité de conseil religieux, « Sharia board », composé d’experts dans les domaines de la loi islamique et de la finance.
Fatouma Maguiraga
Source : Journal du Mali