« Au moment où se tient cette conférence de presse, les forces armées maliennes consentent l’ultime sacrifice pour juguler l’insupportable souffrance des populations peinées dans leurs chairs et âmes». Ce propos vient de Youssouf Diawara, président du Cadre d’échanges des partis et regroupements politiques pour une transition réussie non moins président du parti Yelema.
C’était à la faveur d’une conférence de presse qui a s’est déroulée dans la salle de conférence de la maison, le samedi 11 décembre 2021. L’événement a drainé les représentants de plusieurs entités politiques dont la Plateforme unie pour le Mali, le PARENA, Cœur pour la nation, Forces patriotiques et progressistes du Mali, tous solidaires d’une déclaration dont le contenu a été déroulé devant le parterre de journalistes conviés. Il s’agit en substance d’un long chapelet de dénonciations en rapport avec des sujets brulants telle l’insécurité qui, selon regroupements des politiques du cadre d’échange, se métastase à mesure que l’étau se resserre autour des grandes villes. Leurs dénonciations ont trait également à la dégradation du climat social marquée à leurs yeux par la cherté de la vie et la flambée des prix des denrées alimentaires de premières nécessité, le manque de consensus au moment précis où le Mali a le plus besoin d’unité et de cohésion, l’incessant report du chronogramme électoral et des réformes politiques et institutionnelles non inclusives et participatives annoncées. Le catalogue s’étend également à la marginalisation de la charte de la transition et du plan d’action gouvernemental au profit d’assises nationales dites de refondation non consensuelles, au piétinement des libertés démocratiques chèrement acquises à travers des arrestations arbitraires et extrajudiciaires de personnalités politiques et administratives, ainsi qu’aux intimidations et autres violations récurrentes de la loi et de la charte de la transition, etc. Les allocutions successives de Djiguiba Keita du PARENA, d’Amadou Koita de l’EPM, de Modibo Soumaré de l’ARP, Cheick Oumar Diallo d’Unis pour le Mali ont par ailleurs rythmé la conférence tout en soulignant que leur convergence ne constitue nullement une opposition mais une obligation de tirer la sonnette d’alarme sur la gravité de la situation nationale, d’aider la Transition qui appartient et contribuer à son cheminement vers un retour à l’ordre constitutionnel à commencer par l’exigence l’établir une nouvelle feuille de route pour sortir le pays de l’incertitude. C’était l’occasion par ailleurs de plaider pour une recomposition plus inclusive du CNT mais également de la nomination d’un nouveau locataire plus rassembleur à la Primature.
On notait aussi la présence très remarquée en tant qu’invité du très sulfureux ex-quatrième vice-président du CNT, Issa Kaou Djim, qui n’a pas boudé son tour au pupitre. Pour le «numéro 10 », si le Cadre d’échanges parle d’union pour sauver le Mali c’est qu’il y’a dérive de la Transition. Et de pointer du doigt des autorités en manque de solutions, qui s’adonnent à une catégorisation incongrue des Maliens en bons et mauvais citoyens. Issa Kaou Djim estime par ailleurs qu’il n’y a pas d’alternative aux élections en février 2022 et martèle en même temps son refus de toute dictature militaire. Quant aux Assises nationales de la refondation, il les a assimilées à une mascarade, se joignant ainsi aux composantes du Cadre d’échanges des partis et regroupements politiques pour les boycotter tout en se disant ouvert au dialogue et à la concertation pour le bien suprême du Mali.
Ousmane Tiemoko Diakité
Source: Le Témoin