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Assises de Bamako : La prison pour le prédateur sexuel

Il a entraîné un garçonnet dans la maison qu’il squattait pour abuser de lui de la façon la plus sordide. Les juges lui ont rappelé qu’un tel acte ne saurait rester impuni

 

C’est un dossier d’attouchement sexuel incriminant BB qui a été examiné par les juges de la Cour d’assises en fin de semaine dernière. Âgé d’environ vingt ans, ce jeune homme que d’aucuns pourraient qualifier d’obsédé sexuel, était accusé pour des faits de pédophilie sur SMD, un garçonnet âgé de sept ans au moment des faits. Comme c’est le cas dans la plupart des histoires de ce genre, l’auteur de cette sordide affaire, un jeune restaurateur, vivait dans le même voisinage que sa petite victime.

C’était un jour de novembre 2019 à Faladié en Commune VI du District de Bamako. Ce jour-là, SMD avait passé plusieurs heures de l’après-midi à l’école avant de prendre le chemin du retour pour se rendre au domicile parental.
Alors qu’il retournait à la maison, il est passé devant une maison squattée par BB, son futur bourreau. Comme s’il n’attendait que le retour du petit, dès qu’il a vu celui-ci, le jeune homme n‘a pas résisté à l’appeler.

Sans se douter de quoi que ce soit, le garçonnet n’a pas vu en cet appel, quelque chose de grave. Il a immédiatement bifurqué pour aller répondre à l’appel. Dès que SMB s’est approché de BB, ce pédophile qui venait d’avoir une proie facile sous la main, lui a tendu une pièce de 100 Fcfa. Et il a demandé au petit d’aller acheter du piment pour 25 Fcfa. Ainsi dit, ainsi fait. Quelques minutes plus tard, le garçonnet est retourné de la commission avec du piment qu’il a tendu à son futur bourreau. Celui-ci a pris son épice en demandant au garçonnet de garder le reste de la monnaie.

Cette stratégie est classique et est propre à la plupart des pédophiles. C’est comme cela que BB a appâté sa victime. Convaincu qu’il venait d’avoir une proie sans défense sous la main, BB l’a entraînée jusque dans sa chambre.
Seul entre les mains d’un prédateur sexuel, le garçonnet qui ignorait complètement ce qui allait lui arriver, n’avait plus le choix. Il s’est laissé déshabiller par BB sans grande difficulté. Mais dès que ce dernier a tenté de le faire coucher sur son lit, le garçonnet a protesté.

Cette attitude du petit a obligé le prédateur sexuel de procéder par la manière forte. Puis, tout est allé vite. Il a abusé du bambin avant de le laisser rentrer à la maison avec une pièce de 25 Fcfa. Le pédophile venait d’assouvir son instinct sexuel. Le garçonnet, complètement désorienté par ce qu’il venait de subir, a cherché à rentrer à la maison.

Il y est parvenu malgré un état physique quelque peu piteux. Mais, au retour de D, son père du travail, à la maison, celui-ci a constaté un changement dans le comportement du bambin. Il a suffit au père de poser des questions au garçonnet pour comprendre ce qui lui était arrivé pendant que lui-même se trouvait au travail. Par la suite des échanges qui se sont passés entre le père et le fils, le second a craqué en racontant tout dans les détails. C’est ainsi que le père du garçonnet a approché les policiers du commissariat du 10è arrondissement pour déposer une plainte contre BB.

De fil en aiguille, le prédateur sexuel a été interpellé et conduit devant le parquet qui a requis l’ouverture d’une information judiciaire contre le suspect. Celui-ci a été inculpé pour des faits de pédophilie. Ainsi, il devait être jugé conformément aux dispositions de l’article 228 du code pénal pouvant donner lieu à de peines criminelles.

Face à la gravité des faits à lui reprochés, l’accusé n’a pas hésité à les reconnaître à toutes les étapes de la procédure.
Il est resté fidèle à cette attitude même devant les magistrats instructeur ainsi qu’à la barre. Mieux, pour preuve de sa bonne foi, il a exprimé son regret, tout en expliquant les faits, à la virgule près, tels qu’ils ressortaient dans l’arrêt de renvoi. Puis sans gêne aucun, il a avoué avoir abusé de sa victime par sodomie. Avec ces aveux, les choses devenaient plus faciles et pour le parquet et pour son conseil. Ainsi, la cause était entendue pour l’inculpé.

Pour le ministère public, il n’y avait plus grande chose à dire, car de son point de vue, les actes étaient clairs et les faits très graves. Partant de là, le défenseur des citoyens a requis que l’inculpé soit maintenu dans les liens de l’accusation. Curieusement son avocat s’est opposé à cette requête. Selon lui, bien que son client a reconnu les faits dans leur entièreté durant toute la procédure, certains éléments manquaient au dossier. Une occasion pour lui de plaider coupable, sollicitant du coup la clémence de la Cour avec l’application d’une peine minimale.

Au final, la Cour a reconnu l’accusé coupable des faits tout en lui accordant des circonstances atténuantes. Entre temps, le parquet avait, en dernier lieu, requis une peine assortie de sursis. Chose à laquelle semblait se réjouir l’avocat. Mais comme le dernier mot est revenu à la Cour, celle ci- a BB à cinq ans de prison.

Tamba CAMARA

LIBERTÉ POUR L’HANDICAPÉ MOTEUR

à la suite du pédophile qui venait d’écoper de cinq ans de prison, c’est CC qui a été appelé à la barre. Il était accusé de vol qualifié et détention illégale d’arme à feu.

Selon l’acte d’accusation, les faits remontent à 2017 au quartier Moribabougou à la périphérie de Bamako. Dans la nuit du 16 au 17 mars 2016, CC et ses compagnons ont débarqué vers 3 heures du matin dans la boutique de dame A S. Une fois sur place, ils ont brisé les cadenas et se sont introduits dans l’échoppe. Ils ont pu y dérober une somme estimée à 200.000 Fcfa. Dès le lendemain, après constat, son époux MT s’est rendu au commissariat de police avec un pistolet artisanal et des balles, abandonnés par les assaillants. Il a dans la foulée, déposé une plainte contre les suspects.

Dès le lendemain, c’est-à-dire le 18 mars, vers 5 heures du matin des agents de la Brigade de recherches en patrouille ont mis la main sur CC à Missira, en Commune II du District de Bamako. Il était en possession d’une arme à feu. Suivant la logique pénale, il a été conduit au tribunal de Grande instance de la Commune II, où il a été inculpé de vol et détention illégale d’arme à feu.

À la barre, c’est un handicapé moteur, habillé d’un boubou multicolore qui s’est présenté à la barre. Face aux jurés, il a reconnu sans ambages les faits. Des faits qu’il avait auparavant niés à l’information. Il ne restait plus à ce jeune homme qui se déplace en tricycle, d’expliquer les raisons de son agissement. C’est en ce moment qu’il a mis la précarité de sa situation en avant. Il s’est par la suite défendu avoir agi par nécessité afin de subvenir aux besoins de sa femme enceinte.

Pour convaincre les jurés, l’handicapé moteur a attiré leur attention sur la conjoncture difficile financière qui l’aurait poussé a opté pour cet acte. D’où l’étonnement général aussi bien des jurés que de l’assistance quant à la commission d’une telle infraction pour sa femme enceinte. La Cour lui a clairement notifié qu’il ne devait pas oublier qu’une telle raison ne saurait justifier un cas de vol aussi grave que ce qu’il venait de commettre.

Le ministère public a requis dans sa réquisition de le maintenir dans les liens de l’accusation sans circonstances atténuantes. Évidemment, le conseil n’était pas de cet avis. Pour lui, il y a eu vol certes. Mais, cette infraction ne saurait être mise au compte de son client seul. L’avocat a dans les limites de son possible tenté de trouver une échappatoire à son client. En vain. La Cour a finalement reconnu celui-ci coupable sans lui accorder de circonstances atténuantes. Elle lui a infligé cinq ans de réclusion. Une peine déjà purgée en détention provisoire. Ainsi, le jeune homme est sorti libre de la salle d’audience.

TC

Source : L’ESSOR

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