Sur le statut politique du Nord, la nouvelle forme institutionnelle, le nouveau schéma de défense et sécurité… la secrétaire générale du parti du Premier ministre Moussa Mara n’élude aucune question, même les plus polémiques sur la 2e étape des pourparlers inclusifs pour le retour de la paix et de la sécurité dans le Nord du Mali à Alger, le 1er septembre prochain.
L’Indicateur du renouveau : Le Mali sera à Alger le 1er septembre prochain dans le cadre des pourparlers inclusifs pour le retour de la paix et de la sécurité dans le Nord du Mali, quels seront les principaux centres d’intérêt de cette rencontre ?
Assétou Sangaré : C’est le contenu de la déclaration de cessez-le-feu et de la feuille de route qui va dominer les débats. La première étape s’est soldée par 2 documents importants : la cessation de toutes les hostilités dans la partie septentrionale du pays et les différents thèmes qui feront l’objet de discussions pour le retour définitif de la paix au nord du Mali. Il s’agit de la nouvelle forme institutionnelle et politique sur toutes les régions du Mali. Il n’y aura pas à ma connaissance de langue de bois. Tout compromis concernant chaque thème sera élargi à l’ensemble des régions du Mali. Donc le premier thème sera consacré à la décentralisation, la régionalisation et la nouvelle forme politico sécuritaire qui va être appliquée. Le second thème sera relatif au système de défense et de sécurité surtout dans le Nord du Mali, le troisième portera sur la réconciliation et enfin le développement, particulièrement des infrastructures et le cadre économique pour servir les communautés. Je crois que ces quatre thèmes sont importants. J’espère du fond de cœur que les débats vont aboutir au retour de la paix au Mali. Voilà de quoi il sera question à Alger le 1er septembre, à travers le chef de la diplomatie, Abdoulaye Diop.
Dans votre intervention, vous avez parlé de la décentralisation et régionalisation comme solution à cette crise au même moment, les groupes armés parlent d’un statut particulier de l’Azawad, y-a-t-il différence entre les deux concepts ?
Assétou Sangaré : Je vois différemment la régionalisation par rapport au point de vue de ceux qui réclament un statut politique au Nord. Maintenant ceux qui vont faire les pourparlers qu’ils se mettent d’accord sur la décentralisation avancée comme solution. A ce moment-là, le gouvernement va étudier les principes. Quant à la rencontre des groupes armés à Ouaga, je ne peux pas trop m’aventurer sur ce sujet, parce que je ne dispose d’aucune information sur ses conclusions. Pour moi, l’important, c’est les différents thèmes des négociations.
Dans une interview accordée à nos confrères de RFI, ils revendiquent un statut politique de l’Azawad, quelle analyse faites-vous sur cette déclaration ?
Assétou Sangaré : Je pense qu’il y a lieu de faire preuve de prudence sur cet aspect. Parce que jusqu’au moment où je vous parle ils ne sont pas d’accord sur les termes de référence. Ça veut dire qu’ils n’ont pas une proposition commune à défendre. Donc la question d’une large autonomisation ne fait pas l’unanimité même au niveau des groupes armés.
Comment sera composée la délégation malienne ?
Assétou Sangaré : Nous n’avons pas toutes les précisions sur ce sujet. Je suis un responsable politique et nous attendons toujours les explications du gouvernement.
Quels sont les critères de sélection du côté des groupes armés ?
Assétou Sangaré : A partir du moment où le gouvernement a fixé les bases de la discussion, à savoir le respect de l’intégrité du territoire et le rejet de l’extrémisme religieux, tous les Maliens impliqués qui respectent ce schéma doivent être écoutés. C’est en tout cas ma conviction.
Est-ce que Alger I a été une réussite, parce que la dissidence continue du côté des groupes armés ?
Assétou Sangaré : Evidemment oui, les deux objectifs ont été atteints. Il n’y a pas d’autre issue. Chacune des parties en a conscience, je crois. Et la communauté internationale nous accompagne pour y parvenir.
N’y a-t-il pas le risque de contestations après la signature de l’accord définitif ?
Assétou Sangaré : Le but d’Alger I était l’élaboration d’une feuille de route du calendrier des négociations et la signature d’une déclaration de cessez-le-feu. Au regard de la situation, nous pouvons dire que la rencontre va aboutir à des résultats. Une fois de plus, je souhaite du fond du cœur que les quatre thèmes qui seront débattus soient le bout du tunnel.
Propos recueillis par Bréhima Sogoba