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Assemblée nationale : La DPG passe avec les griefs de l’opposition

Présenté le lundi 8 juin 2015 à l’Assemblée nationale,  la Déclaration de politique générale (DPG) du Premier ministre Modibo Keïta a été adoptée le jeudi 11 juin 2015 à la majorité des 116 voix pour, 21 contre et 0 abstention. Cela à l’issue d’une journée marathon au sein de l’hémicycle (de 12h à 23h). Les débats, dirigés par Issaka Sidibé, président de l’Assemblée nationale, ont été quelques fois houleux. A noter que l’opposition a voté contre la DPG tout en faisant savoir que le document ne répond pas aux préoccupations majeures de la population. Au cours des débats, des questions d’intérêt national ont été évoquées, comme la paix, la réconciliation  nationale, l’énergie, la sécurité, la diplomatie, l’économie, la santé, l’éducation, l’emploi des jeunes, l’agriculture, l’élevage, le sport, le transport, la justice, la culture, le tourisme, l’environnement,  etc.

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C’est sur un document de 28 pages que les députés se sont prononcé le jeudi dernier. Il y a eu des contributions, des suggestions et des questions adressées au chef du gouvernement Modibo Keïta. Les quatre groupes parlementaires au sein de l’hémicycle ont eu l’occasion de s’exprimer, de même que les députés non-inscrits animés par les députés du parti SADI et autres formations politiques. Après le passage des députés du groupe parlementaire Rpm, dont la majorité a jeté des fleurs au Premier ministre, Souleymane Ouattara du groupe Apm (Alliance Pour le Mali) a souhaité la moralisation dans la passation des marchés publics. Les députés du groupe VRD qui animent l’opposition parlementaire ne sont pas passés inaperçus. Tout au long de leurs déclarations, ils ont fustigé le document élaboré par le chef du gouvernement. D’abord, Alkaïdy M Touré du groupe Vrd a fait savoir que l’année 2014 a été déclarée par le Président de la République année de lutte contre la corruption, hélas en lieu et place, 2014 a été une année de course effrénée pour la corruption et la gabegie, a-t-il dit. Et d’évoquer l’absence de toute initiative du chef de l’Etat face aux révélations du BVG dans ses derniers rapports dont le préjudice pour l’Etat malien est de 153 milliards de FCFA. Pour le député Bakary Woyo Doumbia, la problématique de la  sécurité des personnes et la protection de leurs biens qui constitue l’épine dorsale de cette crise multidimensionnelle qui frappe le pays est abordée superficiellement en 2 pages. Le Gouvernement avait rassuré que rien ne changera dans l’accord pour que la CMA le signe. Alors dites-nous ce qui s’est passé le 5 juin à Alger ? s’est-il interrogé. L’honorable Bréhima Béridogo a souhaité l’équipement des forces armées et de sécurité. Il a fait savoir que les forces de l’ordre ont été en court de munition lors de l’attaque de Misseni (Kadiolo) le 10 juin dernier. Mamadou Hawa Gassama du groupe Vrd préconise de différer la construction du pavillon présidentiel d’un coût de 8 milliards CFA prévu pour le sommet France-Afrique en 2016. L’honorable Mody N’Diaye de l’opposition enfonce le clou. Il indique que la révision constitutionnelle ne relève pas du Gouvernement mais du président de la République et des Députés. Au Mali, la presse est considérée comme le précurseur de la lutte pour la liberté d’expression. Pourtant, vous ignorez complètement la presse dans votre DPG. Pas une seule mention sur l’aide publique à la presse dont le montant, dit-il, a été curieusement revu à la baisse (de 200 à moins de 100 millions FCFA). « Au bénéfice de toutes ces insuffisances révélées par le Groupe VRD, la présente déclaration de politique générale du Premier ministre Modibo Kéita ne peut opérer le changement de cap tant souhaité par les populations en vue de prendre en compte leurs préoccupations. En conséquence, cette déclaration ne peut rencontrer la confiance du Groupe VRD », a souligné Mody N’Diaye. En réponse aux questions des honorables députés, le PM a fait savoir que le relèvement du niveau des salaires est une nécessité. Le PM a rassuré que le prix des produits de première nécessité est inférieur à celui des cinq dernières années. Le budget pour le secteur agricole s’élève à 47 milliards de FCFA, a-t-il dit. Et de poursuivre que 21 000 emplois sont déjà crées. S’agissant de la sécurité, le PM a dit ceci : «Elle est complexe et nous devons faire face. Ce qui s’est passé à Misseni est une alerte et l’instruction a été donnée aux forces de l’ordre de prendre toutes les dispositions qui s’imposent ». Par ailleurs, il a fait savoir que les relations entre le Mali et ses partenaires techniques et financiers sont aux beaux fixes. « Nous avons beaucoup à faire dans la gestion des finances publiques. Concernant le rapport du Vérificateur général, les dossiers seront transmis à la justice. Quant à l’affaire des engrais frelatés, il n’y aura pas d’impunité dans ce dossier. Il existe un plan national de la lutte contre la corruption », a martelé le PM. Après les débats, la déclaration a été votée par 116 députés, 21 contre et 0 abstention.

Aguibou Sogodogo

source :  Le Républicain

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