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Assemblée nationale : LA COMMUNICATION MALIENNE IRA À L’ÉCOLE

La création de l’Ecole supérieure de journalisme et des sciences de la communication permettra de tirer vers le haut la qualité des organes de presse

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On attendait un statut pour l’opposition cette semaine. Mais ce sera peut-être pour la prochaine. L’examen du projet de loi portant Statut de l’opposition a été renvoyé pour complément d’informations à la semaine prochaine à la demande de la commission des Lois constitutionnelles, de la législation, de la justice, des droits de l’homme et des institutions de la République, saisie au fond. Ce fut aussi le cas pour ce qui est de l’examen du projet de loi de ratification d’une ordonnance de janvier 2014 portant création de la Haute autorité de la communication, du projet de loi instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives et du projet de loi portant loi organique fixant l’organisation, les règles de fonctionnement de la Cour suprême et la procédure suivie devant elle.
Il restait alors un texte dans l’ordre du jour proposé à la plénière. Il s’agit du projet de loi portant création de l’Ecole supérieure de journalisme et des sciences de la communication (ESJSC). L’exercice de la liberté d’opinion et d’expression ainsi que la libéralisation dans la création d’organes de presse, consacrés par la Constitution du 25 février 1992, ont entraîné un foisonnement impressionnant de journaux et de radios. Plus d’une cinquantaine de titres de presse écrite et près de 400 radios privées ou communautaires composent l’actuel paysage médiatique malien. Une telle explosion impose qu’une structure de formation performante puisse apporte aux médias la possibilité de se doter d’un personnel de qualité. La multiplicité et la diversité de la presse malienne, le nombre important d’organes de presse, l’intérêt de nombreux jeunes pour le métier de journaliste, la nécessité de cultiver l’excellence dans le domaine sont autant de raisons qui militent en faveur de la création d’une école de journalisme dans notre pays.
L’existence d’une telle structure évitera aussi à ceux qui veulent embrasser la profession d’être contraints d’aller se former au-delà de nos frontières, notamment dans les pays voisins comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Chez nous au Mali, la formation en journalisme a jusqu’ici été assurée avec un bonheur variable par certains promoteurs de l’enseignement privé.
NON PAR VOCATION, MAIS PAR NÉCESSITÉ. Le texte, qui a été examiné et adopté hier par la représentation nationale à l’unanimité des 129 parlementaires présents, vient donc à point nommé pour entériner et consolider la volonté gouvernementale de créer une école de standing élevé dont la mission essentielle consistera en la formation et au perfectionnement des journalistes dans le domaine des sciences et techniques de l’information et de la communication. L’enseignement proposé par l’établissement endiguera le problème récurrent de violation de l’éthique et de la déontologie. Un problème alimenté par les informations sans sources ou mal recoupées, les commentaires ne reposant sur aucun fait avéré, les contrevérités, la diffamation, les atteintes à la vie privée, à l’honneur et à la dignité d’une personne.
La future école va notamment contribuer à une prise de conscience de l’apprenant des inconvénients et des dangers de la violation de ces principes. Elle apportera aux entreprises de presse l’avantage de disposer d’agents bien formés et de pouvoir ^intégrer les nouveaux métiers de la presse et de la communication, tout particulièrement ceux créés par les avancées technologiques.
Au cours des écoutes de personnes ressources qu’elle a organisées, la commission de l’Education, de la culture, des technologies de l’information et de la communication, saisie au fond, a compris que les violations graves et répétées des règles élémentaires d’éthique et de déontologie trouvent souvent leur explication dans l’absence de formation de la plupart des journalistes qui sont venus à la profession, non par vocation, mais par nécessité et en raison de la crise de l’emploi. En outre et selon certaines sources, 90% des promoteurs de radios ou de journaux ne sont pas des professionnels du métier. Or, exercer un métier aussi sensible que celui d’éclairer et d’informer l’opinion publique implique qu’on en connaisse au moins les règles. L’observation des contraintes élémentaires en journalisme contribuera sans nul doute à éviter les amalgames et les atteintes à l’honorabilité des citoyens. Elle tirera aussi vers le haut la qualité du travail dans les rédactions.
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Me Mountaga Tall, a indiqué que le département est fin prêt. Dès que le feu vert des élus sera accordé, la machine sera lancée pour doter notre pays d’une école de journalisme à la hauteur de nos ambitions.
A. LAM

source : L Essor

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