M. Navarro, 72 ans, a été inculpé pour avoir refusé de témoigner et de fournir des documents à la commission parlementaire chargée d’enquêter sur l’assaut du Capitole, lorsque des milliers de partisans de Donald Trump ont envahi le siège du Congrès américain pour tenter de bloquer la certification de la victoire de Joe Biden à la présidentielle.
L’ex-conseiller a été placé en détention et doit être présenté devant un juge vendredi après-midi, selon le tribunal fédéral de Washington.
Peter Navarro n’a en effet “pas fait mystère de son rôle dans les manœuvres visant à renverser les résultats de l’élection de 2020 et a même évoqué le soutien de l’ancien président à ces projets”, selon le chef de l’enquête parlementaire, le démocrate Bennie Thompson.
Selon la commission dite “du 6 janvier”, M. Navarro a aussi travaillé avec l’ancien conseiller politique de Donald Trump, Steve Bannon, pour “retarder la certification du Congrès” et changer le résultat de l’élection.
M. Bannon a d’ailleurs été le premier proche de Donald Trump à avoir été inculpé pour “entrave” à cette enquête parlementaire en novembre.
Objectif: fin de l’enquête en novembre
La commission d’enquête, qui a déjà entendu des centaines de témoins, veut à tout prix terminer son travail avant les élections législatives de mi-mandat, en novembre.
Si les démocrates perdent le contrôle de la Chambre des représentants lors du scrutin, la commission risque d’être dissoute par les républicains. Elle prévoit de tenir des auditions publiques dès la semaine prochaine.
Peter Navarro encourt entre 30 jours et un an de prison, ainsi qu’une amende allant jusqu’à 100.000 dollars pour chaque chef d’inculpation.
Mardi, l’ancien conseiller a porté plainte contre la commission, alléguant que son enquête était illégale et qu’elle n’avait pas autorité pour le citer à comparaître, mais un juge fédéral a demandé jeudi à M. Navarro de déposer sa plainte à nouveau à cause d’un vice de procédure.
Malgré les recommandations des élus de la Chambre, le ministère américain de la Justice n’a pour le moment pas inculpé Mark Meadows, ancien chef de cabinet de Donald Trump, ni Dan Scavino, autre proche conseiller du milliardaire républicain, les deux hommes ayant eux aussi refusé de coopérer à l’investigation du Congrès.