Le président en exercice de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), Sidi Brahim Ould Sidati, a été pris pour cible par des individus armés, le mardi 13 avril à Bamako. Il est décédé des suites de sa blessure dans une clinique de la place. Cet abominable et condamnable acte a ébranlé la République. Mais la question qui se pose est : à qui profite ce crime ?
Le Premier ministre et le gouvernement ont condamné cet assassinat lâche. « Je suis outré par la nouvelle de l’assassinat de Sidi Brahim Ould Sidati. Il faisait partie de ces Maliens qui croient et œuvrent réellement pour la paix et l’unité du Mali », dira pour sa part Mahamat Saleh Annadif, précédemment représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies au Mali, dont la mission vient de s’achever.
Et d’ajouter qu’« au sein des mouvements signataires de l’Accord, il était toujours à la recherche du consensus pour rendre le processus de paix irréversible. En saluant sa contribution au processus de paix à travers son sens de l’écoute et ses positions constructives, je condamne fermement cet ignoble crime ».
Issu de la communauté bérabiche et secrétaire général de l’une des deux branches du Mouvement Arabe de l’Azawad (le MAA-pro indépendance), Sidi Brahim Ould Sidati avait représenté la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), le 20 juin 2015, lors de la signature de l’accord de paix et de réconciliation d’Alger, qu’il avait lui-même paraphé.
Une étape cruciale qu’il avait saluée en son temps, soulignant « un compromis intéressant. Il y a eu des efforts de part et d’autre afin que cet accord soit acceptable par tous. S’il est appliqué à la lettre, je suis convaincu que ceux qui y sont opposés aujourd’hui nous rejoindront».
Tout cet optimisme tombe-t-il aujourd’hui dans l’eau ? En tout cas, le secrétaire général du MNLA, Bilal Ag Achérif, ne va chercher loin son coupable, il pointe directement du doigt les autorités maliennes : « Le premier responsable de la sécurité de Monsieur Ould Sidati était le gouvernement malien, il doit donc révéler la vérité sur ce crime ».
Flani Sora
Source : Notre voie