Depuis quelques des années, le contrat délégué de propreté de la ville de Bamako est presque aux arrêts. Sous le poids des difficultés financières, Ozone Mali n’arrive plus à assainir la ville conformément à la convention qui le lie au gouvernement. Au lieu de trouver une solution définitive et pérenne à la situation, les autorités préfèrent recourir à des opérations ponctuelles avec peu d’impact. La situation donne l’impression d’un aveu d’incapacité des autorités à faire face à la situation. Chaque année, les mêmes problèmes et les mêmes solutions de moyen de terme.
La promesse de rendre la ville de Bamako coquette n’est pas pour demain. Bamako ne cesse de renvoyer, au monde l’image d’une capitale-bidonville avec des montagnes d’ordures qui pullulent les quartiers et bordent certaines grandes artères. Devant le stade Modibo KEITA, les dépôts de transit de Médina Coura situé entre deux établissements scolaires ont débordé le site pour se retrouver sur la route. Quelques mois plus tôt, les autorités de la Transition avaient lancé une opération d’enlèvement d’ordures dans les dépôts de transit de Médina Coura et de Lafiabougou. C‘est l’éternel recommencement.
A ce jour, toutes les opérations initiées et dont les objectifs ne s’inscrivant dans la durée ont été des échecs. On se rappelle qu’après la formation de son gouvernement, le Premier ministre, Choguel Kokalla MAIGA a lancé une vaste campagne de dégagement des décharges de transit. Les autorités du District en collaboration avec un particulier en ont aussi initié une telle opération, alors qu’il y a une convention entre Ozone Mali et l’État, à travers la mairie. Quelques semaines plus tard, le constat est écœurant, certains de ces sites étaient à nouveau débordés par les ordures, à l’image de celui de Médina-Coura.
Ces initiatives ne constituent de moyen pour résoudre le problème, mais juste le déplacer en attendant d’autres scènes de colère et d’indignation. En effet, pour le confort des habitants et le renouveau du Mali, les autorités en charge de la question de l’assainissement, à leur niveau, doivent aussi songer à poser le jalon d’une véritable politique d’assainissement et de propreté de la ville de Bamako, en particulier. Ce, afin que le pays sorte des opérations d’urgence et pompier pour une gestion efficiente des centaines de tonnes de déchets produits par jour à Bamako.
Sinon, comment comprendre qu’un pays qui veut lutter contre l’insalubrité peine depuis des années à construire une seule décharge finale digne de ce nom pour recevoir par jour les milliers (entre 2 000 à 4 000 tonnes d’ordres) tonnes de déchets produits à Bamako.
Pour preuve, la décharge finale construite à Noumoubougou fonctionne timidement. Pire, sa capacité ne permet pas de contenir la production de déchets de la ville pendant quelques semaines. À cause de cette situation, les camions qui transportent les déchets préfèrent déverser les déchets dans la nature aux flancs des collines et de la zone aéroportuaire. C’est, par exemple le cas d’OZONE qui est le plus grand transporteur de déchets, mais qui fréquente peu la décharge, maximum un à deux voyages de camion par jour.
Par ailleurs, outre les problèmes financiers, l’absence d’une décharge finale répondant au besoin de la consommation de Bamako fait partie des raisons du faible résultat de Ozone Mali.
Par Sikou BAH
Source : Info-Matin