Les membres de l’Union des Associations et des Coordinations d’Association pour le Développement et la Défense des Droits des Démunis (UACDDDD) ont tenu une conférence de presse, le jeudi 06 août 2015, au siège de leur association sise à Niamakoro, pour exprimer leur position sur la question des constructions litigieuses dans ce quartier situé à Kati. Au cours de cette rencontre, les leaders d’association ont exhorté Mohamed Aly Bathily, ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières, à reprendre la destruction des maisons irrégulièrement bâties à Souleymanebougou.
Pour rappel, le jeudi 23 juillet dernier, une cinquantaine de bâtiments ont été pulvérisés dans ce quartier sur ordre du ministère des Domaines, qui selon des sources bien informées, devait porter ce nombre à environ 150 unités d’habitation. Seulement voilà, au lendemain, alors que les équipes mobilisées pour accomplir cette besogne sont déjà présentes sur le terrain, un ordre les fait rebrousser chemin. Et depuis, plus rien : sauf une déclaration gouvernementale, après coup, renvoyant l’opération à la fin de la saison des pluies, pour, dit-on, éviter d’exposer les occupants des logements concernés aux intempéries.
Et, c’est à cela que s’opposent les membres de plusieurs ligues de défense des personnes de statuts socio-économiques inférieurs, en l’occurrence l’UACDDDD, dont les membres se demandent pourquoi par le passé des quartiers presque entiers ont été aplanis en pleine saison de pluie sans que le gouvernement s’en émeuve.
Visiblement très remonté contre cette apparente volteface du ministre Bathily, le président de la confédération d’associations militant pour la sauvegarde des intérêts de personnes socialement défavorisées, Sounkalo Koné, a dénoncé le comportement des autorités chargées de la gestion du conflit foncier autour de l’occupation de l’espace dans le quartier de Souleymanebougou. « Nous ne nous reconnaissons plus dans ce Mali avec une justice à deux vitesses, une pour protéger les riches et une autre pour réprimer les pauvres. », a lancé M. Koné qui interpelle le ministre des Domaines de l’Etat sur le fait que « des maisons ont été démolies ici à Bamako en plein hivernage, laissant sous la pluie des familles et personne n’a daigné lever le petit doigt afin qu’on bloque les travaux, alors certaines maisons de Souleymanebougou ont été détruites et on ordonne d’arrêter les travaux prétextant qu’on ne doit pas démolir des maisons en plein hivernage ».
Pour cet activiste militant pour la défense des faibles, « les tribunaux et prisons maliennes ne sont construits que pour juger et abriter les pauvres citoyens, les riches sont au dessus de la loi et ça tout le monde le sait. », expliquant l’apparent blocage de la démolition de maisons illégalement construites par leur appartenance de personnes influentes, des « ministres, juges ou députés ». Sounkalo Koné a donc demandé au ministre Mohamed Ali Bathily de faire « prévaloir la loi sur les intérêts des riches ».
Même son de cloche chez Daouda Diarra, le vice-président de l’UACDDDD, qui a néanmoins nuancé sa position sur la démolition : « On n’ a rien contre les propriétaires des maisons de Souleymanebougou, mais nous voulons juste que les bâtiments construits sur des terrains acquis dans des conditions irrégulières soient tous démolis comme, par exemple, ce fut le cas à Kalabanbougou. », qui ne digère toujours pas qu’il n’ y ait « pas eu de compensation pour les 7000h de la zone aéroportuaire qui nous ont été retirés ».
Massa Koné, le secrétaire chargé des relations extérieures de la même organisation, a présenté un mémorandum que l’Union a adressé aux autorités maliennes afin que les terres accaparées soient restituées à leurs propriétaires de droit.
Les responsables des associations qui sont concernées par l’affaire des litiges fonciers de Souleymanebougou invitent le ministre Mohamed Aly Bathily, à les rencontrer, le dimanche 09 août 2015, au Palais de la Culture afin d’éclairer leurs lanternes sur sa gestion des parcelles en question.
Moussa Samba Diallo
Source : Le Républicain