Le monde de la photographie est en deuil. Arouna Racine Keïta, ancien instituteur, photographe et ancien cadreur au Centre national de cinéma du Mali, est décédé samedi dernier à l’âge de 72 ans des suites d’une longue maladie. Son enterrement a eu lieu le dimanche dernier à Bagadadji dans sa famille. Né à Bamako en 1948, il fut l’un des rares photographes qui ont immortalisé les événements du 26 Mars 91 dans notre pays.
L’un de ses clichés a fait le tour du monde.
Après une formation pédagogique, Arouna Racine Keïta devint vers 1975 instituteur dans un petit village à 80 km de Bamako. C’est à partir de cette période que l’instituteur de brousse embrassa le métier de la photographie pour réduire la peine des petits écoliers et des villageois qui étaient obligés de faire plusieurs kilomètres pour faire leur photo d’identité. Vers les années 1980, Arouna Racine Keïta décida d’abandonner l’enseignement pour se consacrer au métier de l’audiovisuel.
Après quelques années de pratique, il s’investit dans à la vidéo et fonda la société «Espace Images». En 2000, il se consacra à la création contemporaine avec les photographes du Musée national, feu Alioune Ba et feu Aboubakrine Diarra.
Les oeuvres de Arouna Racine Keita ont été exposées au Mali en France et dans plusieurs pays de l’Europe de l’Est.
Ce grand professionnel de l’art visuel était un repère pour la jeune génération. C’est pourquoi la jeune photographe Kani Sissoko a écrit sur sa page Facebook : «c’est une perte énorme pour les jeunes artistes car ses conseils et orientation n’ont jamais fait défaut».
Plusieurs artistes ont témoigné l’engagement de l’homme pour la promotion de l’art visuel. Pour le photographe Moustapha Traoré, Arouna Racine Keïta était un véritable centre de formation.
Amadou SOW
Source : L’ESSOR