Chassé le naturel il revient au galop, dit un adage. L’enfant terrible de Kolondiéba n’arrive pas à se défaire de son manteau d’opposant invétéré, en dépit de son appartenance à la majorité présidentielle. Invité de l’émission politique d’une Radio de la place, M. Oumar Mariko, sans langue de bois, a dépeint la situation politico-sécuritaire du pays. Il épiloguera sur sa visite à Kidal, la mauvaise gestion, la corruption, le parti majoritaire et l’opposition.
En effet, après avoir passé plusieurs années dans l’opposition, M. Mariko n’arrive toujours pas à se diluer dans la majorité et à faire siennes les décisions prises. Parlant de la situation politico-sécuritaire des dernières années, l’enfant terrible de la scène politique malienne l’attribuerait aux deux régimes post-révolution à savoir celui d’Alpha Oumar Konaré et d’ATT. « Ces deux régimes ont mis à genou le Mali », dira-t-il. A la question du journaliste de savoir si IBK était comptable de la situation chaotique du Mali, sachant qu’il a occupé des postes à grande responsabilité sous AOK et ATT, l’honorable a eu le toupet de dire que ce dernier n’était pas président et que ce sont les Présidents qui ont toutes les prérogatives.
S’agissant de sa visite à Kidal, il dit avoir formulé la demande à son collègue député Algabass Ag Intallah. Après que ce dernier ait donné son accord, il a sollicité la MINUSMA qui a mis le moyen de transport à sa disposition. Le Dr. Oumar Mariko a, au cours de son séjour Kidalois, eu à échanger avec les notabilités autourdes questions comme l’intégrité territoriale en dépit de la réticence de ses interlocuteurs qui rêvent toujours de leur Azawad.
Concernant la mauvaise gestion, l’honorable pointe un doigt accusateur sur le parti majoritaire, qui, au lieu de se battre pour le changement, slogan cher au président de la République, se bat plutôt pour la promotion de ses militants. Pour Mariko, le changement devait commencer par mettre à la touche tous ceux qui ont eu à mal gérer ce pays. Ainsi, martela-t-il, le RPM veut faire avaler la couleuvre aux autres partis de la majorité, en pensant qu’être de la mouvance présidentielle, c’est fermer les yeux sur tous les errements du régime. C’est pourquoi, il est déjà à trois interpellations à l’Assemblée Nationale qui ont été mal perçues par la majorité. S’agissant du nouveau gouvernement, après avoir déploré l’absence de son parti qui n’a pas été consulté, il s’est dit outré de voir certaines têtes qui n’incarnent nullement le changement.
Quant à l’opposition, l’élu de Kolondiéba a été virulent, citant nommément Soumaila Cissé qu’il trouve être parmi les déprédateurs du pays d’où sa quasi absence pour porter la contradiction à la majorité. Il ajoutera que l’opposition est inaudible parce qu’elle est également coupable de la situation dans laquelle se trouve le Mali.
A la question du journaliste,« pourquoi voulez- vous culpabiliser M. Cissé alors que vous avez disculpé IBK, parce qu’il n’était pas Président de la République », l’honorable est resté confus et pour faire semblant de répondre, il a ajouté deux autres noms ceux de TiébiléDramé et de Modibo Sidibé.
En définitive, l’honorable Mariko ne se sent plus à l’aise dans cette majorité où sa voix ne va pas loin d’où son show médiatique pour dire qu’il a un pied dedans et un pied dehors.
Pourquoi tout ce tintamarre de l’honorable Mariko ? Se reproche-t-il quelque chose ? Va-t-il reprendre son bâton d’opposant après la conférence nationale de son parti prévue au mois de mai ? L’avenir nous le dira.
source : Inf@sept