Le Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma-Pasj) a présenté, le samedi 11 juin 2022, au Mémorial Modibo Kéïta, son livre-bilan. La cérémonie était présidée par le président du parti, Pr Marimanthia Diarra, en présence de son Secrétaire général, Yaya Sangaré, plusieurs cadres du parti ainsi que plusieurs autres personnalités politiques.
A l’entame de ses propos, le président du parti, Pr Marimanthia a rappelé que le 11 juin 2022, son parti a célébré deux événements majeurs : la commémoration du 30ème anniversaire de l’accession de l’Adéma-Pasj au pouvoir, un 8 juin 1992 et le lancement du bilan de sa gestion au sommet de l’Etat, sous forme de livre illustré. “Nous avons souhaité que ces deux événements soient des moments de partage populaires, festifs et rassembleurs autour de ce livre-bilan afin de rappeler leur importance en cette période de tentatives de réécriture, de falsification et de confiscation de notre histoire récente. Mieux vaut tard que jamais ! Le bilan est enfin là, 20 ans après la fin des deux quinquennats présidentiels, à nous confiés par le peuple souverain du Mali, dans les conditions les meilleures”, a-t-il ajouté.
Selon lui, l’ouvrage ainsi édité mérite d’être lu d’un bout à l’autre, pour découvrir le projet de société du premier parti politique ayant exercé le pouvoir sous l’ère démocratique au Mali, et hérité d’un lourd passif, la vision d’un leader pragmatique et proactif pour son pays et l’Afrique, les initiatives et les réalisations physiques tant sur le plan social, économique, politique, culturel, sportif que diplomatique d’un pouvoir confronté à toutes sortes d’adversités.
Un ouvrage de 334 pages
A ses dires, le livre n’est pas un classique, il obéit à la fois aux rigueurs d’écriture d’un livre scientifique, politique et même journalistique car tous les styles s’y retrouvent et sa couverture est évocatrice. «L’ouvrage compte 334 pages réparties entre cinq chapitres avec plus d’une soixantaine de secteurs d’activités développés. Nous pouvons citer, entre autres : l’historique du Parti Adéma-Pasj avec les différentes crises internes vécues dans la gestion du pouvoir, la gestion concertée des Institutions de la République ; les grands défis et leur gestion (crises scolaires, sociales, des opérateurs économiques, du Nord, la gestion des victimes de la répression, etc.) ; l’ancrage de la Démocratie ; le renforcement des Institutions Républicaines, avec la réhabilitation et l’amélioration des conditions de vie et de travail de la Justice et des Forces Armées et de Sécurité ; la lutte contre la corruption et la délinquance financière : les textes et les structures créés à cet effet, les stratégies mises en place ; le développement des Ressources humaines, avec le recrutement, la formation, le plan de carrière ; la valorisation du système éducatif et de la recherche scientifique, avec l’ouverture de l’Université, la construction des salles de classes, la scolarisation pour tous, le rapprochement de l’école des enfants, la fourniture des matériels didactiques adéquats ; la Santé avec une politique volontariste d’accessibilité aux centres et aux soins de santé, la communautarisation de la santé ; la promotion de la Femme, de la Culture, de la Jeunesse et des Sports avec la réalisation de grandes infrastructures sportives, culturelles tels le Stade du 26 mars et ce Mémorial dédié au président Modibo Kéïta ; les grands chantiers de développement dans les secteurs privé, agricole, des mines, de l’énergie, de l’urbanisme et de l’habitat, des transports, du tourisme et de l’artisanat, de l’environnement et de la biodiversité, … ; l’accès à l’eau potable avec la construction de milliers de forages dans les milieux ruraux ; les communications avec les réformes audacieuses dans les services publics et privés de communication, l’ouverture de l’espace médiatique et des télécommunications ; les Finances publiques avec la maîtrise des dépenses, malgré les investissements massifs effectués pour relever l’économie».
Politiques d’ajustement imposées
À titre illustratif, il dira qu’il ressort du livre bilan que les politiques d’ajustement imposées à notre pays avaient jeté sur le marché de l’emploi de nouvelles couches qui avaient pour noms “Jeunes Diplômés sans emploi” (11 368 personnes recensées), “Travailleurs compressés du secteur public et parapublic” (15 000 personnes recensées) et les “Partants volontaires à la retraite de la Fonction publique” (4 408 personnes recensées) en 1992 et les jeunes ruraux émigrés en ville.
Et de poursuivre qu’à cela il faut ajouter la situation précaire des opérateurs économiques, surtout ceux qui ne bénéficiaient pas de la protection des tenants du pouvoir et qui ont été victimes d’arbitraire et d’excès de la part de l’Administration ; le malaise dans les Forces armées et de sécurité confrontées aux effets de la crise économique et de l’injustice sociale ; l’angoisse de la jeunesse, surtout les élèves et étudiants qui ne percevaient aucune perspective d’avenir et qui se sont organisés dans l’Aeem.
A l’en croire, l’Adéma-Pasj a travaillé avec acharnement pour y apporter des réponses à la dimension des attentes et des espoirs exprimés.
Sur le plan de l’Education
Le nombre d’écoles de l’Enseignement fondamental qui était de 1943 (en 1992) est passé à 7 831 (en 2002), dont 6 858 écoles du 1er cycle, 606 du 2ème cycle et 367 écoles à cycle complet. Le nombre de salles de classe est passé de 9516 en 1992 à 27 601 salles de classe en 2001 dont 22 912 au 1er cycle, 3 350 au second cycle et 1 339 dans le cycle complet. Cette progression marque les efforts appréciables réalisés dans la construction des salles de classe et une plus grande mobilisation des partenaires au développement, des communautés et des collectivités territoriales.
Les effectifs scolaires sont passés de 509 169 élèves en 1992 à 1 674 707 en 2002, dont 1 461 087 pour le premier cycle et 213 620 pour le second cycle.
En ce qui concerne le personnel enseignant, il précisera que, si en 1992 environ 11 995 enseignants évoluaient dans les classes, en 1999, ils étaient au nombre de 16 507 et 29 647 en 2002, dont 21 756 au premier cycle et 6 937 au second cycle. Les femmes représentent 21,6% de l’effectif du personnel enseignant. Elles sont un peu plus nombreuses au premier cycle où elles représentent 23,3% contre 17% au second cycle. L’amélioration de la proportion des femmes enseignantes favoriserait la scolarisation des filles.
De l’enseignement supérieur à l’Université, créée en 1996, avec l’appellation “Université du Mali”, aujourd’hui Université de Bamako, elle comportait quatre facultés, trois grandes écoles et deux Instituts. Elle a accueilli au cours de l’année universitaire 2001- 2002, 23 205 étudiants et 28 910 inscrits en 2002-2003. A ses dires, le secteur agricole n’a pas été oublié…par les autorités issues des élections de 1992 et 1997. Ainsi, la production agricole du pays a connu une véritable explosion au cours de la période 1992-2002, faisant du Mali l’un des principaux marchés d’approvisionnement pour la sous-région (riz, céréales sèches, légumes, bétail-viande) et une référence pour les exportateurs africains de coton.
Sur le plan de la sécurité et la défense
Selon lui, au lendemain du 26 mars 1991, la situation de l’Armée était caractérisée par l’état de délabrement, voire de ruine, de toutes les casernes militaires, par le très bas niveau de rémunération du personnel, par l’état vétuste du matériel et enfin, par l’effritement de la discipline, facteurs ayant entraîné la révolte de la troupe. Face à cette situation, l’Adéma-Pasj a apporté des solutions, à travers la réhabilitation des camps militaires et une revalorisation de la solde.
A ce titre, dit-il, le 26 mars 1991 constitue une date charnière dans l’histoire des Forces Armées. Avec l’accession de l’Adéma-PASJ au pouvoir d’Etat, l’Armée inaugure le début d’une profonde mutation. Celle-ci s’est traduite par l’édification d’une Armée républicaine, à travers l’élaboration de textes législatifs régissant les droits civils et politiques des militaires et qui concernent la mission de l’Armée à la défense de l’intégrité territoriale et des acquis démocratiques.
“Deux axes fondamentaux ont caractérisé les actions entreprises par la 3ème République en faveur des Forces armées et de sécurité. Il s’agit de l’amélioration de l’outil de défense, garant de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale, de la réhabilitation de l’Armée et des Forces de sécurité. La synthèse contenue dans ce livre retrace les efforts consentis par les gouvernements successifs de la 3ème République”, a-t-il martelé. En plus de l’accroissement des effectifs et du relèvement de leur niveau opérationnel, il a laissé entendre que les actes les plus significatifs posés en faveur des ressources humaines de l’Armée se sont inscrits dans le cadre de la dotation du personnel d’un statut juridique approprié et de la revalorisation significative de la fonction militaire par l’adoption d’une nouvelle grille indiciaire.
Sur le plan des équipements militaires
Aux dires de l’ancien ministre, les efforts consentis dans le domaine des équipements militaires se sont traduits par la réalisation de plus de 257 véhicules utilitaires, 118 véhicules de transport, 13 véhicules de fonction, cinq engins de reconnaissance et plus de 73 motos pour les Forces terrestres. Quant à l’Armée de l’Air, sa flotte s’est enrichie de deux avions de transport, de deux avions de liaison, de deux hélicoptères polyvalents et bien d’autres.
S’y ajoutent des logements pour sous-officiers et hommes de rang, la construction et la réhabilitation des casernes et des brigades de gendarmerie initiés par feu Boubacar Sada Sy, à cheval sur la discipline militaire. En 2002, à la fin des deux quinquennats de l’Adéma-Pasj, l’Armée nationale et les Forces de sécurité avaient été totalement réhabilitées. Elles avaient retrouvé le chemin de l’honneur et leurs missions traditionnelles leur avaient été rendues.
Dans le domaine de la recherche de la paix, il a déclaré que dans son bilan, la 3ème République a réussi à relever le défi de la paix au nord de notre pays, en cultivant le dialogue et la concertation dans un cadre démocratique. Selon lui, l’organisation de la “Flamme de la paix” à Tombouctou, pour conforter la paix retrouvée, aura fortement contribué à la résolution du problème du Nord de notre pays. Comme quoi, seul un pouvoir démocratique peut réussir à ramener la paix dans notre pays.
Ce que beaucoup d’analyses présentaient comme un irrédentisme nomade, à l’époque, a trouvé une solution démocratique concertée pour que soit préservé et conforté “le Mali un, mais pluriel”. Cela est à l’actif de l’Adéma-Pasj. Avant de préciser que la “Flamme de la Paix” n’a jamais été orientée contre les armes de notre Armée nationale, elle a plutôt concerné les armes récupérées et beaucoup plus d’armes obsolètes.
Mobilisation d’importantes ressources internes et externes
En matière diplomatique et du rayonnement de notre pays à l’extérieur, il dira que notre pays, même confronté à d’énormes problèmes de développement (santé, éducation, sécurité alimentaire, énergie, désenclavement …) pour la résolution desquels, il a reconnu au secteur privé un rôle moteur, a engagé des actions pour un véritable développement participatif et pour l’approfondissement de la démocratie, la consolidation de la paix au nord et la lutte contre la pauvreté. Toutes choses qui ont requis la mobilisation d’importantes ressources internes et externes.
De son point de vue, dans un tel contexte, les défis étaient multiples et les enjeux en étaient pour un Mali et une Afrique véritables acteurs d’une mondialisation centrée sur un développement humain durable. Le pouvoir, agissant au nom du programme de société de l’Adéma-Pasj, a su agir, en procédant au réajustement de notre diplomatie autour d’orientations claires pour mieux promouvoir les intérêts du pays, sa présence et celle de l’Afrique.Pour ce faire, l’action internationale du Mali s’est déployée autour des priorités comme la sécurité et la paix, l’intégration, le développement, la protection et la promotion des Maliens de l’extérieur, la démocratie et les Droits de l’Homme et, enfin, notre conception de nos valeurs par une présence culturelle.
Lancement d’un tourisme économique
Il a saisi l’occasion pour évoquer les actions entreprises dans le cadre de l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations de football, CAN 2002, qui ont servi de tremplin pour le rayonnement d’une image positive de notre pays à travers le monde, en termes de respect et de confiance qui ont été les véritables points d’appui pour le lancement d’un tourisme économique favorable à la rentabilisation des investissements dans le domaine de l’hôtellerie. La construction de nouveaux aéroports à Sikasso et Kayes ainsi que l’acquisition et l’installation d’équipements aéronautiques dans les aérodromes de l’intérieur (Keniéba, Yélimané, Nara, Hombori, Menaka, Kidal et Goundam).
Au regard des constituants de ce livre-bilan, il ajoutera que la mise en œuvre du Programme de société de l’Adéma-Pasj a nettement contribué à l’amélioration des conditions de vie des citoyens dans les domaines économique, social et culturel.
Boubacar PAÏTAO
Source: Aujourd’hui-Mali