Le Parti pour la Restauration des Valeurs du Mali (PRVM-Fasoko), traverse une profonde crise qui fait couler aujourd’hui sur l’échiquier politique malien, beaucoup d’encre et de salives, comme on l’a rarement vu. Il s’agit d’un bicéphalisme que cette formation politique connait au cours de ces derniers temps : d’une part le parti dirigé par le Président Mamadou Oumar Sidibé, et d’autre part par Samba Coulibaly, élu lors du congrès extraordinaire des frondeurs tenu le 27 février 2021. À reconnaître que depuis ce jour à maintenant, les deux camps sont à couteaux tirés et le dossier est entre les mains de la justice, pour clarifier la légitimité en faveur de l’une ou l’autre des deux parties.
Il faut d’abord souligner que cette crise que le parti traverse, selon nos sources, est un couteau à plusieurs tranchants. Car selon la direction du parti, il s’agit des manipulations politico-religieuses, et des intérêts partisans de la part de certaines personnes. C’est une contestation orchestrée par plusieurs éléments instrumentalisés et des mains invisibles, pour déstabiliser ce jeune parti qui à peine créé, s’est vite implanté sur une bonne partie du territoire national.
Cette formation politique a été mise sur les fonts baptismaux le 03 avril 2013 par le récépissé n° 042 du MATD. Le PRVM-FASOKO et son président, Mamadou Oumar Sidibé à l’école de la démocratie, ont su marquer leur présence dans l’arène comme force de proposition et d’action citoyenne, sans tambour ni trompette. Le Parti malgré les contraintes, a su répondre présent aux échéances électorales, fort des engagements des Pionniers dont Mamadou Oumar Sidibé et les idéaux chers à son frère, feu Me Hamidou Lahaou Touré. Le PVRM regroupait en son sein des militants de toutes sortes de sectes et pratiques religieuses dont un grand nombre des Ançars, chose bien autorisée par la législation malienne. Ce parti qui a pour devise “Dambé, Danaya, Ladriya” a toujours été un parti fédérateur entre ses militants. La priorité du parti était essentiellement pour le Mali, qui traverse une crise multiforme et multidimensionnelle depuis 2012. Aujourd’hui, il faut noter que ce parti est plein d’ambitions politiques pour le pays qui traverse aussi une crise qui ne dit pas son nom. Force est de constater que plusieurs éléments dont les noms alimentent la crise, ignorent ce passé et cette mémoire, s’accrochant à des boussoles de critiques mercantiles et des querelles de personnes.
Les fractures au sein du PRVM-FASOKO !
Le parti a d’abord connu des séparations parmi lesquelles, l’illustration parfaite était celle de Badama Kané, l’honorable député de Barouéli. L’histoire remonte aux législatives de novembre 2013, lorsqu’il était candidat sur la liste du CNID FYT, étant 1er Vice- Président du PRVM. Une faute très grave qui devait être sanctionnée mais tolérée par le président du parti PRVM-Fasoko. Étant élu du CNID FYT, l’honorable Badama Kané continuait toujours à siéger au PRVM-FASOKO comme vice-président. En plus de cette faute, l’expert comptable va commettre encore une autre faute au sein du PRVM-Fasoko. À la veille de la présidentielle 2018, il s’est autoproclamé candidat du PRVM et claque la porte une fois démasqué. C’est ce qui l’a conduit à la création d’un nouveau parti pour les frondeurs. Nonobstant tout cela, le président Mamadou Oumar Sidibé s’est toujours montré indulgent et dit ceci : ” Le PRVM-FASOKO c’est aussi le pardon et la remise des sanctions dès que la personne humaine reconnaît sa faute. On est en politique mais c’est aussi une affaire de famille et d’humains cherchant à servir la patrie …” À noter qu’en plus de cette trahison de Badama Kané, il y a eu d’autres.
Un véritable bras de fer s’installe entre les frondeurs et le Bureau exécutif du PRVM-Fasoko !
Selon nos sources, tout est parti de la convocation du congrès extraordinaire du mois de décembre 2020. Maintes fois reporté, le congrès a pu être mis en route après des efforts « gigantesques » et avec l’apport à l’unanimité du Bureau exécutif. Pour mettre les pendules à l’heure des mesures de la crise sanitaire (Covid-19), des stratégies intelligentes ont tenu compte des exigences de l’Etat d’urgence limitant les regroupements à 50 personnes au plus. Les perturbateurs dans leur plan de déstabilisation du parti, selon notre interlocuteur, ont sauté sur l’occasion en demandant le report du congrès. En Plus, ils finiront par exiger le départ du président en fonction vers une fonction de président d’honneur comme l’ont fait le minier Aliou Diallo et Moussa Mara, l’ex Premier ministre, à la tête de leurs propres partis. Des revendications rejetées après des séries de réunions et rencontres. «Le décès de Soumaïla Cissé ouvrait un boulevard qui mènerai à Koulouba», s’était réjouit un élément de la fronde selon notre informateur. Cruelle ambition et feuille de route très sordide dénoncée par des cadres du parti à la tâche pour une réunion, un jour. Le jour du congrès, le Bureau exécutif, après l’ouverture mouvementée, a préféré prendre des dispositions avec des travaux sur les deux rives du fleuve, Covid-19 oblige. Ainsi, plusieurs sites sont choisis par le parti pour abriter les travaux du congrès dans le strict respect des mesures barrières. Il s’agit de la Cité des Enfants, du Centre à Bolibana et le Palais des Sports. Les frondeurs du congrès, issus des Ançars et du MP4, se sont retirés au Banconi, leur base, pour animer une conférence de presse dénonçant les conditions du congrès.
Descente dans les bases Ançars pour une affaire politique
Avec les bénédictions de leurs Gourou et mentors financiers, les frondeurs sont descendus sur le terrain à l’intérieur du pays profond pour mettre en place des bureaux de MP4 couplés aux structures d’Ançars, afin de les substituer aux sections du parti dans ces localités. Ce sont ces bureaux fictifs, selon nos sources, qui ont tenu le « fallacieux congrès extraordinaire » de la rébellion, qualifié par un leader du PRVM-Fasoko, comme le dernier acte qui a démasqué des visages et des mains invisibles.
Bataille politico-religieuse et juridique…
Aujourd’hui, le PRVM-Fasoko se dit victime de complot d’un groupe de « crapules politico-religieux ». Après avoir raté la création d’un parti Nema, Rassemblement des Forces Ançars et MP4 au Mali, l’unité d’action, c’est désormais tout faire pour mettre fin à la présidence de Mamadou Oumar Sidibé à la tête du PRVM qui serait la propriété d’Ançardine, indique le congrès des frondeurs. Un Congrès bien soutenu par des opérateurs économiques qu’on retrouve sur des vidéos et photos d’archives, qui auraient financé les deux meetings du MP4 à raison de 50 millions de FCFA par meeting, ainsi que le congrès extraordinaire des frondeurs.
Que reprochent les frondeurs au bureau de Mamadou Oumar Sidibé ?
Après nos recoupements auprès de leurs structures, ils reprochent à l’actuel président du parti, Mamadou Oumar Sidibé, d’avoir utilisé le parti comme sa propriété privée. C’est le motif principal avancé par les contestataires qui ont vite lancé aussi des actions en justice en Commune VI du District de Bamako, pour annuler le bureau du président Mamadou Oumar Sidibé et les sanctions contre les perturbateurs. Des leaders religieux musulmans, des hauts cadres du département de la Justice, des éléments se réclamant de la Transition, bref l’affaire PRVM-Fasoko Ançars-Pros-MP4 est une bataille politico-religieuse qui fera jurisprudence dans les arcanes politiques de notre pays. Avec les avocats et autres qui s’activent déjà pour que force reste à la loi et au droit. Loin d’être dans un optimisme de trop, un très proche du président du PRVM-Fasoko, joint au téléphone par nos soins, n’exclut pas des solutions à la malienne. “Je suis convaincu que la famille du PRVM-Fasoko trouvera des ressources nécessaires pour se mettre autour d’une table et se parler. C’est une crise de croissance et c’est important que la priorité soit le dialogue, le rapprochement des idées. Si c’est pour le Mali, si c’est du Fasoko ce problème trouvera sa solution”, espère ce cadre. Du côté des « frondeurs», une sympathisante du même avis, ajoute que : «même les acteurs des grandes guerres ont fini par se mettre autour d’une table. Mais faudrait-il que ça se fasse à temps et qu’on accepte de se dire toutes les vérités », souhaite-t-elle.
Il faut signaler que le président Mamadou Oumar Sidibé, malgré les progrès réalisés au sein du parti, a été aujourd’hui l’objet de trahison, par ces groupuscules de frondeurs manipulés. La bataille judiciaire continue et chaque camp se croit légitime, pendant que le Bureau exécutif du président Mamadou Oumar Sidibé, est en train de jouer pleinement son rôle pour rendre au PRVM-FASOKO ses lettres de noblesse.
À suivre…
Alou Badra DOUMBIA
Source: L’Enquêteur