Nous sommes alarmés par un déploiement potentiel de forces du groupe Wagner, soutenu par la Russie, au Mali. Nous comprenons que l’accord qui a été signalé, dont le coût s’élève à 10 millions de dollars par mois, détourne des fonds qui pourraient être utilisés pour soutenir les forces armées et les services publics maliens dans le but de payer le déploiement des forces du groupe Wagner d’Evgueni Prigojine au Mali. Les forces de Wagner, connues pour leurs activités déstabilisatrices et leurs violations des droits humains, n’apporteront pas la paix au Mali, mais déstabiliseront davantage le pays.
Evgueni Prigojine fait l’objet de sanctions de la part des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Union européenne en raison de ses relations avec le ministère de la Défense de la fédération de Russie et de ses tentatives de subversion des processus démocratiques américains. Le groupe Wagner, qui fait également l’objet de sanctions de la part des États-Unis, a été impliqué dans des abus et des actions qui menacent la paix, la sécurité, la stabilité, la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République centrafricaine (RCA). Par exemple, en République centrafricaine, des éléments de Wagner ont perpétré des exécutions extrajudiciaires de membres de communautés peules majoritairement musulmanes.
Les pays qui connaissent des déploiements du groupe Wagner à l’intérieur de leurs frontières se retrouvent rapidement appauvris, affaiblis et moins sûrs. Les cas de la Libye, de la République centrafricaine, de l’Ukraine et de la Syrie sont des exemples de l’impact néfaste des déploiements du groupe Wagner.
Dans ces pays, les forces de Wagner ont attisé les conflits et accru l’insécurité et l’instabilité, causant la mort de soldats et de civils locaux et portant atteinte à la souveraineté nationale, tout en épuisant le trésor national et en détournant des ressources essentielles qui auraient pu être utilisées pour renforcer les capacités des services armés des pays concernés.
Nous exhortons le gouvernement de transition du Mali à ne pas détourner les maigres ressources budgétaires de la lutte contre le terrorisme menée par les forces armées maliennes. Les richesses du pays, y compris les concessions minières, devraient revenir au peuple malien et ne pas être hypothéquées au profit de forces étrangères qui n’ont aucun compte à rendre et qui ont l’habitude d’abuser des populations locales et de compromettre le contrôle que les pays hôtes exercent sur leur propre territoire.
En outre, l’invitation adressée au groupe Wagner perturberait les actions de la communauté internationale visant à soutenir la lutte contre le terrorisme et pourrait mettre en péril les contributions de plus de 20 000 soldats et Casques bleus internationaux qui servent le Mali sans coût pour le peuple ou le gouvernement.
Les États-Unis déplorent que le gouvernement de transition du Mali ait refusé d’accepter plus de 2 000 Casques bleus militaires et de police supplémentaires de la MINUSMA, là encore sans frais pour le Mali, qui auraient contribué à la protection des civils. Les États-Unis regrettent également que le gouvernement de transition ait retardé les initiatives des partenaires internationaux visant à déployer des soldats et des formateurs supplémentaires ainsi qu’à renforcer les opérations de sécurité. Nous appelons le gouvernement de transition à prendre des mesures pour faciliter la mise en place d’une aide à la sécurité responsable et comptable visant à protéger et à autonomiser le peuple malien.
Nous appelons également le gouvernement de transition à agir rapidement pour ramener le Mali à une gouvernance démocratique, ce qui permettra aux États-Unis de reprendre l’aide à la sécurité au bénéfice du peuple malien.
Source: state