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Après dix ans de pouvoir, le président du Botswana passe la main

GABORONE, 31 mars (Reuters) – Ian Khama, un général à la retraite, a démissionné samedi de la présidence du Botswana après dix ans de pouvoir et confié la direction du pays d’Afrique australe à son vice-président Mokgweetsi Masisi.

Ce dernier est seulement le troisième dirigeant du Botswana à ne pas appartenir à la dynastie politique des Khama, qui domine l’ex-colonie britannique depuis l’indépendance en 1966.

Le pays est considéré comme un exemple de démocratie et de bonne gestion économique en Afrique. En quittant le pouvoir après dix années, Ian Khama respecte la Constitution qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels consécutifs.

Agé de 55 ans, Masisi a une formation d’enseignant. Il a travaillé pendant huit ans à l’Unicef avant d’être élu député en 2009. Il a été ministre des Affaires publiques entre 2011 et 2014, puis ministre de l’Education jusqu’à sa nomination comme vice-président l’an dernier.

L’un des pays les plus pauvres de la planète dans les années 1970, le Botswana est devenu l’un des plus dynamiques au monde grâce au diamant, dont il est l’un des premiers producteurs.

Mais la chute du prix des matières premières en 2014 a plongé le pays dans la récession il y a trois ans et l’un des enjeux de la présidence de Mokgweetsi Masisi sera de réduire la dépendance du Botswana envers le diamant.

Mokgweetsi Masisi devient président un an avant l’élection présidentielle de 2019. Le même scénario s’était produit il y a dix ans lorsque Ian Khama, fils du premier président du Botswana Seretse Khama, avait pris la suite de Festus Mogae un an avant la présidentielle de 2009.

Avec le départ de Ian Khama, seul le plus jeune frère du président démissionnaire, Tshekedi Khama, ministre du Tourisme, représente désormais la famille Khama au sein du gouvernement.

Ian Khama, 65 ans, est né en Grande-Bretagne après le mariage de son père avec une Britannique, Ruth Williams, en dépit des conventions et des oppositions manifestées à l’époque, en Afrique comme au Royaume-Uni. Il est connu pour son franc-parler. Il a notamment critiqué les propos prêtés à Donald Trump à l’encontre des pays africains ou le maintien au pouvoir de l’ex-président Robert Mugabe au Zimbabwe.

Masisi, qui prêtera serment dimanche, devrait être par la suite nommé candidat à la présidentielle de 2019 par le parti au pouvoir, le BDP (Parti démocratique du Botswana). (Tiisetso Motsoeneng Jean-Stéphane Brosse pour le service français)

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