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Appui au processus électoral de la transition au Mali: l’Observatoire dresse un bilan

Les responsables de l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali ont animé, ce samedi 23 juillet 2022, une conférence de presse pour faire le bilan de la mise en œuvre du «Projet d’appui au processus électoral de la transition au Mali». Au cours de cette rencontre avec les hommes de média, ils ont fait à l’attention des autorités de la transition plusieurs recommandations dont la mise en œuvre efficiente peut permettre, de leur avis, à notre pays d’avoir des élections crédibles et transparentes ainsi que la participation de tous les citoyens au processus électoral.

 

Cette conférence de presse était animée par le Dr Ibrahima SANGHO, président de l’Observatoire ; qui avait à ses côtés Abdoulaye LANSAR (juriste) ; Sékouba SAMAKE (journaliste) ; et Diakaridia TRAORE, tous membres de l’Observatoire.

Dans son propos liminaire, le Dr SANGHO a souligné que le « Projet d’appui au processus électoral de la transition au Mali » est une initiative de l’Observatoire qui a bénéficié de l’accompagnement financier de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), sur une période de 9 mois, allant du 1er octobre 2021 au 31 juillet 2022.

Son principal objectif, a-t-il fait savoir, était d’assurer l’observation de tout le processus électoral et la sensibilisation de la population sur l’importance du vote, de manière à ce que les élections présidentielle et législative se déroulent dans un environnement apaisé et propice au retour à l’ordre constitutionnel.

Les activités réalisées

Dans le cadre du projet, l’Observatoire, selon le conférencier, a réalisé un atelier d’appropriation et de planification, en novembre 2021, qui a regroupé les membres de l’équipe projet, les coordinateurs du district de Bamako et des régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal, ainsi que d’autres personnes ressources.

Aussi, on note aussi l’observation des Assises nationales de la Refondation (ANR) et de la Révision annuelle de la liste électorale (RALE) ; la formation des Observateurs à court terme (OCT) sur l’observation des ANR ; la formation des OCT sur la RALE ; l’enregistrement, la diffusion et la rediffusion d’une émission/débat radiophonique, en français et en langues nationales dans les huit régions et les deux rives de Bamako.

À cela s’ajoute la réalisation de 16 conférences publiques décentralisées, en 2022, tenues en français et en langues nationales dans toutes les régions du Mali.

Rétablissement de la sécurité́

Pour ses responsables, le projet a eu un grand apport en termes d’inclusivité dans la mise en œuvre des activités par le fait que, dans son mode opératoire, il a ciblé toutes les composantes de la population du Mali.

Au regard de ce qui précède, l’Observatoire continue d’attirer l’attention des autorités de la Transition et de l’opinion nationale et internationale sur l’impérieuse nécessité d’accélérer le processus des réformes et de recentrer les actions prioritaires autour du rétablissement de la sécurité́ et de l’organisation d’élections pour le retour à l’ordre constitutionnel.

Selon le président de l’Observatoire, la période de la transition est une période propice pour aller à des réformes majeures ; notamment des réformes qui concernent la Constitution du Mali du 25 février 1992 ; la loi organique des députés.

Abordant la question de la révision ou de la rédaction d’une nouvelle Constitution, le président de l’Observatoire, le Dr Ibrahima SANGHO, pense que le plus important est de trouver un consensus politique.

L’essentiel étant, à son avis, de parvenir à réaliser des réformes importantes permettant des élections crédibles qui inspirent confiance à toutes les parties prenantes.

Pour une transition apaisée et inclusive, l’Observatoire recommande que la société civile, les partis politiques et les institutions de la transition développent et mettent en œuvre une stratégie d’éducation civique afin d’informer et de sensibiliser les citoyens sur les réformes à entreprendre et les étapes de la transition démocratique.

Les recommandations

Pour des élections crédibles qui inspirent confiance à toutes les parties prenantes, l’Observatoire recommande que la création de l’Autorité indépendante de Gestion des Élections (AIGE) soit consacrée dans la Constitution.

Il invite les autorités à revoir le délai entre les deux tours de l’élection présidentielle afin que le contentieux électoral soit vidé à temps et permettre aux candidats du second tour de battre campagne.

Il s’agit également d’instaurer les débats entre les candidats à l’élection présidentielle (premier et deuxième tours), pour permettre aux électeurs de mieux connaître les contenus des projets de société des candidats ; créer les circonscriptions électorales des nouvelles régions pour leur permettre de prendre part aux élections de fin de transition.

Par ailleurs, ces organisations de la société civile souhaitent qu’on revoie à la hausse le nombre actuel de 147 députés déterminés suivant le recensement administratif de 1996, en prenant en compte les chiffres du dernier recensement de la population ; revoir les attributions de la Cour Constitutionnelle, en lui enlevant la proclamation des résultats définitifs des élections présidentielle et législative.

Enfin, pour une meilleure gouvernance après la transition, l’Observatoire recommande la création d’un organe unique de régulation de la communication au Mali afin de mettre fin au bicéphalisme avec la présence de la Haute Autorité de la Communication (HAC) et le Comité national de l’Égal Accès aux Médias d’État (CNEAME).

Mais aussi et surtout de revoir les modalités de désignation des membres de la Cour Constitutionnelle afin de réduire les risques de contrôle des membres par le pouvoir exécutif, comme c’est le cas actuellement ; relire les attributions de la Cour constitutionnelle ; sans oublier de supprimer la simple participation (15%) aux élections dans les critères de l’aide publique aux partis politiques pour les inciter à faire face à leurs objectifs de création, à savoir la conquête et l’exercice du pouvoir.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : Info-Matin

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