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Apprentissage de l’anglais au Mali : POUR UN INTÉRÊT TOUT PARTICULIER

L’apprentissage de la langue anglaise suscite depuis quelques temps un grand intérêt chez les élèves et étudiants francophones d’Afrique. Qu’en est-il au Mali? En effet, le nombre de personnes désirant apprendre la langue de William Shakespeare augmente considérablement.

En plus des formations universitaires, plusieurs centres de formation ont été créés pour satisfaire les besoins d’apprentissage, notamment le Centre de langues créé dans les années 1980, suite à la coopération entre le Mali et la Grande Bretagne, le Centre canado-américain, l’Ecole britannique prestataire de service en anglais. A ceux-ci s’ajoutent les clubs d’anglais dont l’accès facile attire davantage les anglophiles. Le directeur général de l’Ecole canado-américaine, Mahmoud Sidibé Kadri, a constaté que la population commence à réaliser l’importance de l’anglais dans notre pays. Les relations entre le Mali et les pays anglophones sont les raisons de cet intérêt croissant. La croissance du nombre d’écoles fondamentales qui enseignent l’anglais depuis le premier cycle et même la maternelle est également une preuve de l’intérêt que porte la population à cette langue étrangère. Le directeur du complexe scolaire «Louise Taillet», Almamy Diallo, dira que l’initiation à l’anglais démarre dans son établissement à partir de la 2eme année de l’école fondamentale.
«Il est important que l’enfant ait des notions en anglais depuis la base. L’anglais est une langue internationale très importante. Nous ne voulons pas que nos élèves soient en marge de cette opportunité», a laissé entendre le directeur. Certes, le penchant pour l’anglais est vif dans presque tous les domaines. Chacun est nourri par une motivation particulière. Si certains justifient la leur par la passion pour la langue, d’autres ont un motif professionnel. L’étudiant de la filière hôtellerie de l’Institut universitaire de gestion (IUG), Cheick Oumar Tamboura, raconte : «Ma langue préférée est l’anglais, car elle peut m’ouvrir beaucoup de portes dans mon domaine». Son camarade de la filière anglais bilingue de la Faculté des lettres, des langues et des sciences du langage (FLLSL), Oumar Kansaye, lui, justifie le choix de l’anglais par des besoins de découverte du monde et les relations internationales. L’importance de la langue de Shakespeare peut être constatée dans les différentes offres d’emplois. La plupart de ces offres précise que la connaissance de l’anglais est un atout, un avantage pour le prétendant au poste. Face à cette situation, le responsable du Centre de langues de Bamako, Mamadou Boiré, constate qu’il y a de l’engouement au niveau de la formation.
Son centre a permis à beaucoup de clients d’avoir des emplois. Selon lui, l’anglais est la clé de la grande porte, car elle nous permet d’accéder à des postes au plan international. La langue anglaise est aussi prégnante dans le domaine du commerce. Les commerçants préfèrent apprendre l’anglais pour le besoin de communiquer avec leurs partenaires lors des voyages d’affaires sans recourir à un interprète. C’est ce qui expliqu’aujourd’hui, leur intérêt à suivre des cours en vue de sortir de ce malaise linguistique qui ralentit incontestablement leur intégration commerciale. Toutefois, l’apprentissage de l’anglais au Mali est un vrai parcours du combattant car, n’étant pas la langue officielle du pays, l’anglais est rarement utilisé par la population. C’est conscient de ce handicap linguistique que notre pays a initié les élèves à l’apprentissage de l’anglais depuis la 7eme année de l’école fondamentale. Les élèves y font 3 heures de cours par semaine. Mais hélas, le résultat est frustrant car ils sont incapables de satisfaire leur besoin communicatif. Mamadou Boiré conseille, par ailleurs, aux élèves et étudiants d’être courageux et réguliers aux cours.
Les nouvelles technologies sont des moyens qui favorisent l’apprentissage de l’anglais via les programmes des radios comme la BBC, la Voix de l’Amérique et l’internet, a-t-il conclu.
«L’anglais va très mal au Mali. Le gouvernement nous donne la chance d’apprendre l’anglais à partir de la 7eme année. Mais nous n’arrivons pas à la parler», déplore le comptable Sékou Sanghata, 48 ans. Ce problème, pense-t-il, est certainement dû à l’environnement linguistique qui constitue une véritable pierre d’achoppement pour les élèves. A ce facteur s’ajoute l’ignorance des adolescents sur l’importance de l’anglais. Le professeur d’anglais au second cycle de Samabogo (Cercle de Bla), Alou Bakayogo, confirme que cela est dû à la méconnaissance des avantages que procure la langue anglaise. Cependant pour certains, la solution efficace pour acquérir les compétences communicatives nécessaires en anglais est le suivi des formations dans les pays anglophones. En vue d’assouvir ce dessein, ils se dirigent particulièrement vers le Ghana pour une immersion. La majorité des anglophiles reste dans le pays et essaie de tirer leur épingle du jeu. Le rédacteur de sinistre à «Saham Assurance», Drissa Diawara, affirme ceci : «Je n’ai jamais suivi de formations en anglais à l’extrieur. J’ai tout appris ici au Mali. Mon amour pour l’anglais est la source de ma motivation». Certains prennent des cours d’anglais dans les centres réputés en la matière, mais d’autres fréquentent des clubs d’anglais qui sont aujourd’hui très répandus à Bamako. A propos de l’adhésion aux clubs, le président du Conseil national des clubs d’anglais, Mohamed Bagayoko explique que les étudiants et les élèves voient la nécessité d’avoir un environnement linguistique où ils peuvent apprendre et pratiquer l’anglais. C’est pourquoi, ils sont très motivés chaque fois qu’il y a une opportunité de clubs d’anglais. Le rôle de la Grande Bretagne et des Etats-Unis d’Amérique est important dans la promotion de leur langue. «Nous bénéficions de l’accompagnement des partenaires, notamment des ambassades américaine et britannique», assure Mohamed Bagayoko. Contrairement aux clubs, les Centres de formation sont onéreux. Le coût de la formation varie selon les centres. «Le coût n’est pas un luxe. Nous essayons de mettre un tarif qui peut être à la portée du citoyen moyen», dira le directeur du Centre canado-américain. D’autre part, le responsable du Centre de langues de Bamako assure que sa structure propose le prix le moins cher, car il est étatique et les élèves et étudiants peuvent y accéder facilement pour leurs recherches respectives. Les promoteurs de ces Centres sont unanimes que le prix de la formation ne peut pas être un obstacle pour les éventuels apprenants.
Aboubacar Camara qui apprend l’anglais au centre canado-américain, pense que le prix est très abordable. L’anglais est de plus en plus à la portée des Maliens. Selon Idrissa Minta, promoteur de l’Ecole britannique prestataire de service en Anglais, la nouvelle génération apprend l’anglais depuis la crèche. «Nous pouvons résumer qu’il y a une prise de conscience de la part de la population à propos des avantages de cette langue. Néanmoins, les apprenants peuvent acquérir les capacités communicatives pouvant leur permettre de satisfaire leur besoin de communication. Ils doivent aller vers les espaces linguistiques pour faire davantage de pratiques. Comme le disent les anglais : «practice makes perfect» (la pratique rend parfait), souligne M. Minta.
Mohamed D
DIAWARA

 

Source: Essor

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