Entre les tiraillements des pro et anti-français, le Mali, grande nation assistée par plus 15.000 soldats étrangers et défendue par une poignée de patriotes, semble faire du surplace. Au bord de l’éternel Djoliba, le temps semble figé… en dépit :
-du départ forcé du Président IBK selon le bon vouloir d’un Imam, chef de file, pardon autorité morale de la contestation qui semble avoir pris le parti de tourner le dos au Boulevard de l’indépendance, laissant le peuple sans guide très éclairé et très respecté.
– de Bah qui remplace Boua, des colonels qui remplacent les généraux pour le même casting avec les mêmes angoisses du lendemain, sauf que la redondance des crises devient plus stridente, le rétrécissement de la perspective à l’horizon et embrigadement des bouches, pas que dans les bavettes anti-covid-19.
Chaque jour c’est la même grisaille informative : des attaques, des morts, des sanglots, des larmes, il est vrai que cela est amplifié par la revanche de la Covid-19 sur notre dilettantisme, pour ne pas dire légèreté. Qu’est-ce qui a vraiment changé depuis janvier ? Rien apparemment sauf qu’on est tombé de Charybde en Scylla. L’obstacle au bonheur du peuple désigné était un leurre, un piège pour le Mali démocratique et pour cette nation fière et digne obligée désormais et encore de subir les oukases, les vexations et les humiliations d’une CEDEAO qui ne parvient même pas balayer devant sa porte…. Fallait-il faire partir IBK et son régime au prix de l’imprévoyance et de l’aventure politico-religieuse, le chaos démocratique ? Depuis le départ d’IBK et de son régime, la nation a pleuré plus 200 de ses dignes fils selon un décompte de Malilink ? Depuis le départ d’IBK et de son régime quel est l’état des libertés démocratiques et le nombre des prisonniers politiques et d’opinion ?
Réveil brutal pour plein de revanchards. Pour que dans la cohésion nous prenions conscience des avatars du processus, des erreurs et fautes de casting, de la profondeur du chaos laissé par le départ d’IBK et de son régime, chaos qui ne cesse de s’approfondir, pour une vraie et saine repentance politique qui invitera chaque fils du Mali au chevet du Mali. Car, le Mali ne peut se faire dans la désunion et les chicanes. Le Mali se fera avec tous ses fils ou ne se fera pas ; le Mali se fera en se tenant par les bras et non en se tirant dans les pattes.
PAR BERTIN DAKOUO
Source : INFO-MATIN