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Appel à candidature pour le poste de DG de l’ANPE : Une merde dans un bas de soie!

En réalité l’actuel Ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle, Mahamane Baby est entrain de gérer cet important département comme un ‘’Baby-foot’’. Au gré du jour et selon la position du vent il change les directeurs de services de son département comme sa veste. Dans cette démarche hautement décousue, il ne se prive point d’employer le bâton de l’aveugle. C’est le cas actuellement pour le changement à la tête de l’ANPE. Dans lequel processus ce département n’a trouvé mieux que de se fendre derrière un avis communiqué laconique, d’ouverture à candidature pour le poste de DG de l’ANPE.

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Règlement politique ou conflit de personne ? En tout cas le ministre Baby est déterminé à poignarder au dos l’actuel Directeur général de l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE), Makan Moussa Sissoko.  Quoi de plus normal dans un régime semi-présidentiel. Surtout pour le cas actuel du Mali, où les proches de la présidence se croient sur un boulevard et ne manquent jamais d’astuces pour se séparer de leurs alliés politiques. C’est le cas actuellement concernant l’ANPE, où on veut habiller, ce qu’on peut qualifier d’acharnement contre un homme, d’un manteau de légalité. La nouvelle stratégie est bâtie sur un arrêté de l’ancien Premier ministre, Oumar Tatam Ly, qui stipule que la nomination des Directeurs généraux des entreprises publiques passe par un appel à candidature. Une mesure salutaire a priori, si effectivement le choix vise à assainir l’économie afin d’insuffler du sang nouveau dans nos entreprises publiques et stimuler leur compétitivité en vue de faire face à la concurrence. Et si également si le choix et les critères de sélection sont enfin effectivement objectifs. Sinon ce serait simplement de l’acharnement. Et dans le cas express, c’est effectivement de l’acharnement. En tout cas, c’est le moins que l’on puisse dire.

Depuis une semaine, le quotidien national « L’ESSOR » et ‘’L’Indépendant’’ diffusent un avis d’ouverture du poste de Directeur général de l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) à la compétition. Au même moment le ministre Baby était en mission avec le DG, Makan Moussa Sissoko.

Tenez vous bien ! La moisson de cette sortie, effectuée en Europe et aux Etats Unis, notamment au siège de la Banque mondiale, a été plus qu’honorable pour notre pays. Grâce à l’éclairage de ses collaborateurs, dont Makan Moussa Sissoko, qui connait le secteur comme les traces de sa paume, le ministre a réussi à faire approuver par le Conseil d’administration de la Banque mondiale d’importants projets. Le premier est relatif à la formation professionnelle et à l’apprentissage pour un montant d’environ 25 milliards de Fcfa et le second, porte sur la valorisation de l’emploi rural, pour un montant estimé à environ 30 milliards de Fcfa. Cela n’a pas Mahamane Baby de mettre en branle son plan machiavélique, dans la presse à Bamako. Etant donné que l’occupant du poste se trouve à l’extérieur du pays. A qui, il n’a jamais pipé un mot sur cette mesure, qui relève de sa tutelle.

Il faut vraiment avoir  du caillou à la place du cœur pour pouvoir agir de telle manière à l’égard de son prochain, de surcroit responsable politique d’un parti de la mouvance présidentielle. Mais, c’est cela la realpolitik à l’européen. Elle est fondée sur la froideur dans les gestes et l’asphyxie intellectuelle comme mode opératoire.

Changer pour casser !

Selon nos sources jusqu’ici, le ministre Baby n’a rien trouvé comme justificatif  pour s’aventurer dans un tel processus d’ouverture à candidature. Surtout que dès son arrivée la seule médaille qu’il ne cesse d’exposer reste les résultats engrangés par l’ANPE en termes de la promotion de l’Emploi, depuis l’élection d’IBK à la magistrature suprême. C’est pourquoi, des sources indiquent que même le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, a détecté une dose d’acharnement dans son obsession à virer l’homme qui suit les principes de son grand père, FilyDabo Sissoko, qui après avoir donné le meilleur de lui-même pour l’émancipation du peuple colonisé du Soudan français, est mort dans des circonstances non encore élucidées jusque-là pour la patrie, du moins pour ses opinions politiques, sous la première République.

La démarche du ministre est légale, mais  elle cache son vrai alibi, aussi bien  dans sa forme que  dans son fond.

D’abord  dans sa forme, pour ouvrir un poste de responsabilité déjà occupé, les mœurs juridiques recommandent qu’on notifie à l’occupant l’ouverture de son poste à la compétition. Histoire pour lui de se porter candidat, sinon de décliner en termes de références les objectifs qui sont primordiaux pour son agence, afin que les critères de sélection soient centrés sur ceux-ci.

Au demeurant, dans le cas d’espèce, où le ministre Baby, nanti de ses accointances avec les premiers décideurs du pays, aurait opté de conduire seul l’appel à candidature pour le poste du DG de l’ANPE, au détriment du DG actuel de l’ANPE, lui même, constitue une fuite en avant et un défaillance patente de communication dans la gouvernance. C’est pourquoi, en véritable constitutionnaliste, Makan Moussa Sissoko est en droit d’attaquer la décision devant le tribunal administratif pour vice de forme. Voir l’analyse juridique ci-contre.

Dans le fond, Mahamane Baby étale non seulement au grand jour son penchant clanique et partisan de la gestion du pouvoir, quand bien même que le parti politique auquel Makan Moussa Sissoko est un responsable, l’ADEMA-PASJ, est signataire de la plateforme d’alliance de la majorité présidentielle, après avoir claqué avec fracas la porte du FDR.

Faut-il le rappeler le Ministère que l’ancien secrétaire général de la jeunesse RPM dirige compte quatre directions. Toutes des entreprises à caractère administratif (EPA). Il s’agit du : Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage (FAFPA), de l’Agence pour l’emploi des jeunes (APEJ), de l’Agence pour la Promotion de l’Emploi( ANPE) et le Fonds auto renouvelable de l’emploi (FARE). En aucun moment, il n’a été question d’ouvrir le poste de DG des trois autres structures, alors pourquoi soudainement le ministre a changé de méthode, lorsqu’il s’est agi de l’ANPE ?

Baby à l’école de Tréta !

 

On n’oserait pas dire que c’est une consigne des tisserands, mais ce qui reste palpable est que le jeune ministre Baby est entrain d’emboiter le pas à son ainé du même parti que lui, le ministre du Développement rural, Bokary Tréta. Sinon l’obéir dans son dessein de politiser à outrance le régime d’IBK. Pour rappel, dès sa prise de fonction, Dr Tréta a remercié à tour de rôle les Présidents directeurs généraux de l’Office du Niger et de la Compagnie malienne de développement du textile (CMDT), Ilias Gouro et Salif Sissoko. Quand bien que les deux ont fortement contribué à redorer le blason des entreprises concernées qui ont frôlé le fond un moment donné.

Alors, est-ce à dire que le RPM est prêt à aller jusqu’au bout ? Pas si sûr. Sinon l’auteur de la décision, OTL, n’allait pas démissionner arguant que certains cadres du RPM, à commencer par le Président de la République, ne sont pas prêts à emprunter le train du changement.

Aussi, selon des sources bien introduites à l’Hippodrome (siège du RPM), le ministre Baby serait entrain de céder à une pression politique. Dans ce contexte, le commanditaire d’une telle manœuvre n’est d’autres que le Dr Tréta, qui a avait tenté la politisation de l’administration sous Alpha Oumar Konaré, avec peu de succès. Car, celui-ci a instruit à tous les cadres du pays de ne pas céder à la pression politique d’où qu’elle vient.

Dr Tréta, alors tout puissant secrétaire à l’organisation du CE de l’ADEMA a eu des prises de bec avec le Ministre des Finances d’alors, Soumaïla Cissé, auprès duquel il avait commis sa mission de quête du parti. A son corps défendant Soumaïla Cissé a refusé de cautionner cette démarche politique tordue.

Mais ce qui est marrant, c’est le cas de ce jeune ministre qui veut emprunter le chemin de ce maître-chanteur connu. Qui serait prêt à mettre sur la place publique les cagnottes qu’il a apporté au prince du jour, lors de la campagne, selon ses proches.

Alors, doit-on comprendre que cette nouvelle décision de Baby, s’inscrit dans la dynamique du changement (une volonté d’innover) ou serait-il simplement à la recherche de la meilleure stratégie pour se débarrasser d’un homme qui devient de plus en plus encombrant ?

La balance pèserait plus dans le sens du bon débarras que de la recherche de l’excellence, telle que prôné par le régime actuel. Toute chose qui ne présage de lendemain meilleur pour les chercheurs d’emplois, à qui IBK a promis 200 000 emplois durant son quinquennat. Surtout que les partenaires financiers n’arrivent plus à lire entre les lignes.

En clair, le ministre Baby est soupçonnable d’être à la recherche de profit personnel que du profil adéquat pour la promotion de l’emploi. Une lourde mission, que le Président de la République et le Chef du Gouvernement lui ont confiée. Attendons de voir la fin.

Mohamed A. Diakité.

SOURCE: Tjikan
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