Au Mali après le coup d’Etat du 22 mars 2012, dans les milieux politiques, c’est désormais un art de vivre avec l’emploi du terme changement. Il est en effet, le plus consulté du lexique politique par les hommes politiques dits de la nouvelle génération lesquels ont pourfendu la semaine dernière, les méthodes des vieux leaders, sans nul doute leurs mentors qui, malgré les difficultés, continuent diriger notre pays. Ces hommes nouveaux en politique, mais avec des armes depuis 20 ans, utilisent à tout bout de champ le changement pour orner la rhétorique politique. C’est la guerre de la jouvence contre la gérontocratie. Comme si les Maliens respiraient l’air de la naïveté, ces hommes politiques de la nouvelle génération ont bien servi dans les régimes précédents.
« Un changement en prépare un autre », dit l’adage. Les coups d’Etat du 26 mars 1991 et du 22 mars 2012 demeurent la parfaite illustration pour les Hommes dits de la nouvelle Génération qui veulent aller plus loin. Avec comme seul objectif de bâtir le Mali avec un sens élevé du devoir qui mettra fin aux méthodes politiques de leurs mentors, leurs maitres à penser qu’ils accusent aujourd’hui de conduire le Mali dans la génuflexion que nous connaissons tous.
Les hommes politiques sont : Moussa Mara, Cheikh Bougadary Traoré, Madani Tall, Niamakoro Yeah Samaké et Ousmane Ben Fana Traoré, coauteurs d’un manifeste afin de marquer, disent-ils, leur volonté commune pour un véritable changement.
Aucun régime n’échappe à la satire des hommes politiques dits de la nouvelle génération. Du Général Moussa Traoré, en passant par Alpha O. Konaré et A.T.T. En effet, la nouvelle Génération veut émerger en fustigeant tout, en oubliant au passage qu’ils ont eux-mêmes pris part à cette catastrophe nationale. Le Mali a plutôt besoin de changement de système et non seulement d’hommes
Si à la lecture du texte, l’on est à certains égards, séduit par la force du style beau parleur, il faut cependant attirer l’attention des auteurs du Manifeste sur la maturité politique des citoyens maliens qui se méfient de plus en plus des discours pompeux aux slogans creux. Ce sont justement ces méthodes et pratiques qui ont participé malheureusement au pourrissement des valeurs républicaines. Les Maliens, sont aujourd’hui, des hommes et des femmes suffisamment avertis pour se laisser prendre encore une fois au piège des réflexions politiques et politiciennes. Ils ont compris même le langage d’Alpha O.Konaré, un véritable rhéteur, à fortiori ceux qui sont passés par son école.
Aujourd’hui, c’est très facile de parler pour la simple raison que ATT a perdu le pouvoir sinon certains d’entre vous l’appelaient Tonton et d’autres ne doivent-ils pas leur ascension politique et sociale qu’à lui. Pour qui vous prenez les maliens? Des imbéciles certainement !
Comment se fait –il que ceux qui l’ont aidé, appuyé en 2007 à l’élection présidentielle pour faire du Takokélen puissent du jour au lendemain retourner la veste et claironner le changement. C’est bien du changement qu’il s’agisse. On aurait dû voir, entendre nos hommes politiques apporter la contradiction au Président ATT. C’est maintenant qu’il faut crier au secours sous tous les toits .Peut-on parler de nouvelle génération avec des hommes politiques qui ont servi dans les régimes précédents ? Ne s’agit-il pas d’une guerre de la jouvence contre la gérontocratie ou simplement d’une malhonnêteté politique et intellectuelle?
Moussa Welé DIALLO