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Appel à de nouvelles élections au Burundi

Le principal opposant burundais, A. Rwasa, ne reconnaît pas les résultats d’une présidentielle qu’il qualifie de « fantaisiste »

 population marche manifestation burundi

Le principal opposant burundais, Agathon Rwasa, a affirmé samedi 25 juillet à l’Agence France-Presse ne pas reconnaître le résultat de la présidentielle du 21 juillet qui a reconduit au pouvoir Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat controversé, et appelé à de nouvelles élections.

 

ÉLECTION « FANTAISISTE » POUR L’OPPOSANT

Entre-temps, l’opposant, arrivé deuxième du scrutin de mardi, n’a pas exclu l’idée d’un gouvernement d’union nationale, à condition que ce gouvernement ait justement pour « mission principale de préparer des élections libres et démocratiques ». « Le résultat de cette présidentielle, c’est fantaisiste », a-t-il dit. « La crise est profonde », a-t-il ajouté.

 

ÉLECTIONS « NON CRÉDIBLES » POUR OBAMA

En visite officielle au Kenya, le président américain Barack Obama a lui parlé du Burundi où « les récentes élections n’ont pas été crédibles », appelant « le gouvernement et l’opposition à se retrouver pour un dialogue qui aboutira à une solution politique à la crise et évitera la perte de davantage de vies innocentes ».

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L’annonce, fin avril, de la candidature de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat a plongé le petit pays d’Afrique des Grands Lacs dans la pire crise qu’il ait connue depuis la fin de sa sanglante guerre civile (quelque 300.000 morts entre 1993 et 2006). Un mouvement de contestation populaire a été violemment réprimé par la police, parfois à balles réelles, et un coup d’État a été maté mi-mai. Au total, les violences ont fait plus de 80 morts et quelque 160.000 Burundais ont fui dans les pays voisins.

 

INSÉCURITÉ AU BURUNDI

Malgré ce climat d’insécurité, couplé à une absence de pluralisme médiatique et de l’impossibilité, pour les opposants, de faire campagne, le pouvoir burundais a refusé de reporter au-delà du 29 juin les législatives et communales et du 21 juillet la présidentielle, arguant d’un risque de vide institutionnel à l’échéance du deuxième mandat de Pierre Nkurunziza le 26 août. Le camp présidentiel a au final remporté haut la main non seulement l’élection de mardi – Pierre Nkurunziza a obtenu plus de 69 % des voix – mais aussi les législatives et communales.

 

UN AVENIR INSTABLE POUR LE BURUNDI

Des jours difficiles attendent cependant le futur gouvernement : le pays est non seulement divisé, mais aussi plus que jamais isolé sur la scène diplomatique. La communauté internationale n’a cessé de dénoncer ces derniers mois le climat préélectoral délétère dans le pays, qui, selon elle, ne permettait pas des élections « crédibles ». Les pays de la Communauté est-africaine (EAC), qui regroupe la Tanzanie, le Kenya, le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda, ont eux-mêmes suggéré la formation d’un gouvernement d’union nationale pour sortir le pays de la crise.

La Croix

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