C’est la question que se posent beaucoup de Maliens après la reconstitution des événements en rapport avec les deux attaques, qui ont fait 38 et plusieurs portés disparus du côté des Famas et 15 morts parmi les assaillants.
En effet, pendant que le président de la République réaffirmait l’attachement du gouvernement malien à l’accord d’Alger en proposant par la même occasion un échange entre Maliens sur certaines de ces dispositions, le mouvement sécessionniste, dans une déclaration rendue publique pour la circonstance, a annoncé se retirer du dialogue national inclusif, pour cause de décision unilatérale de Koulouba de retoucher l’Accord. Au fait, dans son adresse à la nation pour le compte du 59 è anniversaire de l’indépendance du Mali, IBK déclarait en substance ceci : «Je tiens à réaffirmer l’attachement du gouvernement malien à cet accord, quitte à en discuter certaines dispositions. L’essentiel étant d’en conserver l’esprit» Et même si le président Il n’a pas été plus explicite, tout laisse croire une volonté de rendre applicable un accord intriguant pour la majorité des Maliens depuis sa signature en 2015, alors que le retour de la paix au Mali en dépend de son application. La Cma en veut néanmoins au président, selon son porte-parole, Moussa Ag Attaher, de « vouloir revoir certaines dispositions de l’accord »
Faut-il signaler qu’une semaine avant, lors du récent sommet de la CEDEAO à Ouagadougou, les Chefs d’Etat de cette organisation sous-régionale ont mis la pression sur les ex-rebelles de Kidal, en affichant leur plein soutien à l’exercice de la souveraineté de la République du Mali sur l’ensemble de son territoire, mais également en réaffirmant que la Région de Kidal est partie intégrante du territoire Malien. Les dirigeants de la CEDEAO ont en outre exigé «le respect scrupuleux des symboles de l’Etat Malien, le retour des démembrements de l’Etat, y compris les Forces Armées reconstituées et de l’Administration dans toute la Région de Kidal».
Selon les témoignages recueillis auprès des rescapés, il semblerait que la force française présente sur le terrain sous le vocable Barkhane ait sillonné à plusieurs reprises la zone en question, soit quelques jours seulement avant que des individus non identifiés viennent s’en prendre à la position du contingent malien du G5 Sahel.
Des rescapés des attaques susurrent également qu’ils n’ont pas été attaqués par des Djihadistes mais par des individus ayant des intérêts à la situation actuelle du Mali. D’autres sources confirment par ailleurs que la force Française connue sous le vocable Barhane aurait sillonné à plusieurs reprises la zone en question.
De quoi se demander si réellement le groupe terroriste Ansarul Islam est réellement instigateur des attaques comme l’a annoncé la force conjointe G5 Sahel. Et si Jafar Dicko et ses hommes n’ont pas bénéficié de l’assistance d’une autre puissance pour arriver à bout de l’unité d’élite de l’armée malienne.
Amidou Keita