Il y a deux ans, plus exactement le 18 mars 2021, disparaissait Adam Thiam, précédemment directeur de la communication à la présidence de la République du Mali. Un an et trois jours plus tard, précisément le 21 mars 2022, c’était au tour de Soumeylou Boubèye Maïga d’être rappelé à Dieu.
Sommités de la presse malienne, Adam Thiam et Soumeylou Boubèye Maïga, ont été de très bons camarades déjà au lycée de Badalabougou, surnommé la “Colline du savoir”, au début qu’ils ont fréquenté au début des années 1970. Ils ont ensuite séjourné au même moment à Dakar ; l’un à la Faculté de sociologie et l’autre au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti), dans le cadre de l’Université de Dakar, devenue depuis l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad).
Plus tard, ils contribueront d’une façon ou d’une autre à poser efficacement les jalons du Mali démocratique et pluriel. Pendant que Soumeylou Boubèye Maïga rangeait sa plume pour occuper d’honorables fonctions dans la haute administration malienne, Adam Thiam prenait la plume. Ses chroniques (“Janjo”, “De quoi je me mêle”) et ses In Memoriam en l’honneur des personnalités et anonymes dans le quotidien “Le Républicain”, fondé par leur ami commun Tiébilé Dramé, étaient lus avec délectation par l’élite malienne et le citoyen lambda.
Adam Thiam était également sollicité quasiment chaque dimanche par la chaîne de télévision panafricaine Africable dans le cadre de l’émission “Débat du dimanche”, qui pulvérisait l’audimat, pour ses avis éclairés sur l’actualité malienne et internationale.
Quant à Soumeylou Boubèye Maïga, mort en détention, dans l’affaire dite de l’avion présidentiel et les équipements militaires, il a, on se le rappelle, occupé successivement les fonctions de directeur général de la Sécurité d’Etat, de ministre des Forces armées et des Anciens combattants, de ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, de ministre de la Défense et des Anciens combattants, de secrétaire général de la présidence de la République, de Premier ministre chef du gouvernement sous feu le président Ibrahim Boubacar Kéïta.
Au plan politique, SBM, comme on l’appelait familièrement, fut de ceux qui ont animé dans la clandestinité le combat politique contre le régime du général Moussa Traoré (1968-1991). Membre fondateur de l’Alliance pour la démocratique au Mali, il a été une cheville ouvrière du Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma/PASJ). Vice-président mais finalement en rupture de ban avec le parti de l’Abeille, il a démissionné pour créer l’Alliance pour la solidarité au Mali/Convergence des forces patriotiques (Asma/CFP).
Nous nous joignons aux familles, aux proches, aux collègues et à tous ceux qui les ont aimés pour rendre hommage à ces illustres disparus.
El hadj A. B. HAIDARA
Source: Aujourd’hui-Mali