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Analphabétisme au Mali: le taux le plus élevé à Kidal avec 80%

La salle de conférence du ministère de la Promotion féminine a abrité, ce mardi 28 novembre 2023, les travaux de la 6e Session du Comité d’orientation et de suivi de l’Observatoire national des villes (ONAV) consacrée à la validation du rapport de 2022. La présentation de ce rapport montre le faible niveau d’éducation au Mali avec un taux général de 6%. Cela va d’une manière aggravante dans les villes comme Kidal, avec 80% de taux analphabétisme ; Ménaka 76% ; et enfin Taoudéni, 74%. Ce rapport fait une alerte sur le taux de chômage urbain estimé à 10%. A ce niveau, le plus fort taux de chômage des populations urbaines du Mali est enregistré à Gao avec 60% ; suivi de Tombouctou 45% ; et Kidal avec 42%. La ville de Koulikoro arrive derrière les autres avec 32%.

L’ouverture des travaux était présidée par le secrétaire général du ministère de l’Urbanisme de l’habitat, des domaines, de l’aménagement du territoire et la population, Drissa COULIBALY ; en présence du Directeur de l’ONAV, Moussa Tamba DIAKITÉ, des membres du Comité.
A l’issue de la cérémonie, le Directeur de l’ONAV, Moussa Tamba DIAKITÉ, a déclaré à la presse que cette rencontre portait sur la validation du rapport annuel de sa structure consacré aux données urbaines de 2022.
Selon lui, la production de ce rapport permet de fournir aux autorités nationales, aux collectivités territoriales et aux institutions sous régionales des informations détaillées et des indicateurs nécessaires pour non seulement la rédaction, mais aussi la mise en œuvre des programmes sectoriels.
258 indicateurs traités
Dans ce rapport, l’ONAV a traité 258 indicateurs qui se répartissent entre 9 secteurs, sur l’indicateur relatif à l’urbanisme, la planification des villes du Mali.
«Dans ce rapport, nous constatons qu’il y a une insuffisance de planification de nos villes. En 2022, seulement 4 schémas directeurs ont été programmés en raison de l’insuffisance des ressources financières dont 0% de réalisation», a précisé Moussa Tamba DIAKITE.
Pour lui, ce manque de planification prouve qu’il y a une anarchie dans le cadre de la croissance urbaine ; mais aussi l’étalement urbain que nous observons dans nos villes avec des besoins croissant en équipements et infrastructures urbaines.
Autre fait majeur, ledit rapport montre aussi le faible niveau d’éducation au Mali avec un taux général de 6%. Ce va d’une manière aggravante dans les villes comme Kidal, avec 80% de taux analphabétisme ; Ménaka, 76% ; et enfin Taoudénit.
Par ailleurs, le document ne relève que le taux de chômage urbain estimé à 10%. A ce niveau, Bamako enregistre un taux de 16%, une ville qui regroupe les 18% de la population nationale.
Mais, le plus fort taux de chômage des populations urbaines du Mali est enregistré à Gao avec 60% ; suivi de Tombouctou, 45% ; et Kidal, avec 42%.
La ville de Koulikoro arrivé derrière les autres avec 32%.
Autant de constats alarmants qui poussent l’ONAV à interpeller les autorités nationales face aux défis croissant du phénomène d’urbanisation de nos villes.
Au niveau de l’assainissement également, le tableau est aussi moins reluisant. Par rapport aux dépôts de transite, l’ONAV, selon son directeur, avait programmé 99 sites en 2022.
Une prévision jugée très faible par rapport au nombre total de nos villes qui dépasse largement les 200 villes.
Le Mali ne compte que 2
décharges finales
Pire sur les 99 dépôts de transite programmés, il n’y a eu qu’un taux de réalisation de 15%. Autre constat, le Mali ne compte que 2 décharges finales sur l’ensemble du territoire dont un à Bamako (Noumoubougou), et un autre à Sikasso. Pour le Directeur de l’ONAV, Moussa Tamba DIAKITE, cette situation se traduit par le manque d’assainissement continu dans nos villes.
Au cours de ce Comité de pilotage, l’ONAV a présenté un projet de partenariat qui sera signé avec des partenaires chinois dans le cadre de l’étude sur la ‘’Smart Cité de Bamako’’ dont le contrat a été signé le 20 novembre dernier.
A travers cette étude, l’ONAV ambitionne de transformer la ville de Bamako en une ville intelligente afin d’améliorer la sécurité routière, voire la sécurité urbaine de manière générale.
«Nous voulons que Bamako soit une ville où on peut déposer 100 millions au bord du boulevard que peut récurer une semaine plus tard sans que personne n’y touche, pas à cause de Dieu, mais à cause des caméras de surveillance», a déclaré M. DIAKITÉ, directeur de l’ONAV.
Pour ce faire, l’ONAV est en partenariat avec l’Ambassade de la Chine au Mali, et une autre société qui installe les réseaux d’infrastructure numérique avec les caméras de surveillance ; ainsi que d’autres villes partenaires.
Présidant la cérémonie d’ouverture des travaux, le secrétaire générale du ministère chargé de l’urbanisme, Drissa COULIBALY, président du Comité d’orientation a souligné que pour faire face aux défis actuels de nos villes, le Gouvernement du Mali a adopté le 26 février 2014, le document de la Politique nationale de la Ville (PONAV) assorti d’un plan d’action appelé Programme de développement des Villes (PRODEV).
Une vision politique
«La PONAV a pour vision de faire de la Ville malienne un espace agréable, sûr et prospère, moteur de son développement et celui de son environnement géographique ; un espace où le citadin est au cœur des initiatives publiques, prêt à assumer toutes ses responsabilités; un espace d’expressions socioculturelles diverses sources d’harmonie et renforçant une démocratie locale indispensable au progrès», a déclaré M. COULIBALY.
Compte tenu du rythme d’accroissement de nos villes en général (5,1%) et de la capitale Bamako en particulier (5,4%), l’un des plus élevés en Afrique et au ni Mondial, on estime qu’un malien sur deux habitera dans les villes en 2024 avec tout ce que cela comporte en matière de développement urbain durable : emplois tout genre, protection, infrastructures, services urbains, sécurité, etc., a-t-il fait savoir.
Or, malgré une faiblesse niveau d’urbanisation, les villes jouent un rôle moteur dans le développement économique à l’échelle nationale et régionale dans la mesure où, avec moins du 1/3 de la population nationale, elles produisent 50 % des richesses nationales.
«Elles pourraient en produire davantage si les problèmes posés par leur développement sont maîtrisés», a assuré Drissa COULIBALY.

Par Abdoulaye OUATTARA

Info Matin

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