«Le temps est le meilleur juge !» Cette maxime donne raison intégrale à tous ceux qui ont cru que Mamoutou Touré est une chance, voire la meilleure carte du football malien de l’heure. Deux saisons, deux exercices sportifs, deux ans ont suffi à l’enfant de Bagadadji pour justifier (déjà) la confiance en lui placée par les acteurs du football qui lui ont donné, le 29 août 2019, les commandes de la discipline et les clés de Malifoot. En moins de temps qu’il n’en faut, son projet de société électoral est exécuté à la satisfaction générale, avec des acquis tangibles et irréfutables. Entre autres : la réconciliation du monde du football, l’organisation régulière de l’ensemble des compétitions nationales, des avancées au plan des textes régissant le football, des projets de renforcement des capacités du pays et des instances sportives en infrastructures, l’amélioration des récompenses sportives, des performances et résultats sportifs dignes de ce nom, le rehaussement de l’image du football malien dans les instances mondiales. Aujourd’hui, plus aucun nuage (naturel) dans le ciel du ballon, et, cela, grâce à la “méthode Bavieux”. Le monde du football malien n’en demande ni plus, ni mieux que cette paix retrouvée !
Pour marquer d’une pierre à la fois blanche et brillante l’An II de Mamoutou Touré dit Bavieux à la tête de la Fédération malienne de football, évoquons d’entrée de jeu la validation par la Fifa de la construction d’un 2e Centre technique à titre exceptionnel à coût de plusieurs milliards de FCFA.
L’infrastructure gigantesque sera bâtie sur une surface de 20 hectares dans la zone aéroportuaire de Bamako-Sénou répondant aux normes internationales. Sans être futuriste, ce joyau, sans doute d’architecture typiquement malienne, va abriter un hôtel 4 étoiles de 40 chambres pour l’hébergement des joueurs, des terrains gazonnés de football (gazon naturel et synthétique), les locaux d’une direction technique, des blocs administratifs et techniques, des dortoirs, une salle de restauration, une salle de gym, des salles de classes pour des formations des jeunes joueurs. Une partie de ces bâtiments sera destinée au football féminin.
C’est la première fois que la Fifa finance la construction d’un deuxième centre au profit d’une même association. A lui seul, cet acquis (l’acte de validation) suffit à embellir le quadriennal de Mamoutou Touré qui sera à sa moitié pile après-demain 29 août.
En effet, le 29 août 2019, au terme d’une profonde crise de quatre longues années ponctuée d’un Conor (Comité de normalisation), Mamoutou Touré prenait les rênes du football malien avec comme slogan “Agir pour rebâtir”. L’homme promet, dans le feu de la proclamation des résultats, d’attaquer son mandat par la réconciliation de la famille du football et la réorganisation de la Fémafoot, mais aussi la construction de sièges pour les ligues régionales ainsi que la promotion et le développement du football d’une manière générale. Tout y est dit !
A l’heure du bilan à mi-parcours, le verdict est sans appel : le compte est bon ! Illustration : Aussitôt installé dans ses fonctions, le président Touré ne se donne nul répit et prend son bâton de pèlerin pour démarcher les instances faitières du football mondial, africain, sous-régional, et certaines grandes fédérations à travers le monde. Le but était de confirmer le retour du Mali sur la scène international, défendre les intérêts du pays et de son football et engranger des projets de développement au profit de la discipline.
La liste des acquis au cours de ces deux premières années du mandat est longue. En plus du 2e Centre technique dont le financement est validé par la Fifa, le projet de construction de sièges pour les 9 ligues régionales du Mali (Bamako, Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Gao, Tombouctou et Kidal) est un second acte fort de l’An II de la présidence de Bavieux Touré.
Depuis l’indépendance du Mali, aucune ligue de football n’a pu se construire un siège ; toutes sont en train de squatter soit des stades soit des bâtiments administratifs. Avec ce projet, chaque ligue régionale aura son siège avec tous les conforts. Il y aura aussi un bureau pour le directeur technique régional.
Autre pan majeur du bilan de Bavieux, c’est l’acquisition du Projet de soutien technique de la Fifa à travers la direction de la Fédération française de football (FFF). Ce projet est une bonne opportunité pour la réorganisation et la réorientation des missions de la direction technique nationale, la détection et le suivi des jeunes talents à travers toute l’entendue du territoire national.
Quid de la visite du président de la Fifa, Gianni Infantino, à Bamako le 25 février 2021 pour la première fois ? Elle a rehaussé l’image du Mali dans le concert du football mondial. A l’occasion, Infantino a procédé à la pose de la première pierre du nouveau Centre technique ultramoderne de la Fémafoot.
Toujours dans le domaine des infrastructures et équipements, on note l’arrivée cette semaine de deux (2) bus flambant neufs convoyés par la Fédération saoudienne de football partenaire de la Fémafoot dans ce projet.
Sur un tout autre plan, pendant des décennies, le football malien a été buté à de sérieux problèmes administratifs dus aux limites des textes. A ce niveau, l’harmonisation des textes entreprise a permis à la Femafoot de passer de 6 textes existants à 16 textes mis à jour. Elle a permis aussi de corriger tous les problèmes liés aux insuffisances et à l’interprétation des textes régissant le football malien. Les réformes vont concerner, aussi, la refondation des compétitions en introduisant un championnat professionnel et en réorganisant le football féminin et le football des jeunes. Au niveau de l’administration de la Fédération, seront créés bientôt des directions ou départements pour mieux gérer chaque pan du football.
Dans le cadre des compétitions nationales, des efforts louables ont été fournis à la satisfaction de tous les acteurs. La Fémafoot a réalisé une saison 2020-2021 complète avec l’exécution de tout son programme : les championnats masculin et féminin, la Coupe du Mali Dames et Messieurs et la montée en Ligue 1/Orange du Mali.
Cerise sur le gâteau : avec son sponsor officiel, Orange-Mali, la Fédération a revu les primes des différentes compétitions à la hausse. Certaines récompenses ont été doublées et des innovations introduites.
A ce titre, le Stade malien de Bamako, champion, a reçu un chèque de 20 millions de FCFA contre 10 millions la saison dernière. Onze Créateurs, vice-champion, empoche 10 millions contre 7 millions la saison précédente. Le Djoliba AC, 3e, a reçu 5 millions de FCFA.
En Coupe du Mali, le Stade malien de Bamako, vainqueur, a reçu 10 millions de FCFA contre 5 millions pour le Binga FC, finaliste. Le meilleur joueur de la finale, Issaka Samaké du Stade, a reçu un chèque de 500 000 FCFA.
Le championnat du football féminin a été concerné par cette distribution de manne : l’AS Mandé, championne, a reçu un chèque de 5 millions de FCFA. Et le dauphin, Super Lionnes, 3 millions FCFA.
Au plan des résultats sportifs, la satisfaction est grande. Ces performances enregistrées ont permis de rapprocher et de réconcilier le public sportif et les joueurs et de faire renaître l’espoir en lui. Fièrement, il faut prononcer haut et fort la qualification des Aigles pour la phase finale de la Can-2021 au Cameroun à une journée de la fin des éliminatoires ; la participation honorable au Chan/Cameroun 2020 des Aigles du Mali classés vice-champions d’Afrique ; la qualification des Aigles dames pour la phase finale de la Can féminine Maroc 2022 ; la qualification des Aiglonnets pour la Can de leur catégorie annulée au dernier moment par la Caf.
S’y ajoute la qualification de l’AS Mandé pour la phase finale de la toute première édition de la Ligue africaine des champions féminine qui se déroulera en Egypte en novembre prochain. Elle représentera la zone A de l’Ufoa. Sans oublier que les Aigles dames participeront également au Tournoi des 6 Nations dénommé “Coupe Aisha Buhari” à Lagos au Nigeria.
Dans le cadre de la promotion des cadres maliens au sein des instances mondiales, le président de la Fémafoot est membre du Conseil de la Fifa. Mamoutou Touré “Bavieux” a été élu le vendredi 12 mars 2021 lors de la 43e Assemblée générale ordinaire et élective de la Caf tenue à Rabat, au Maroc. Il est le deuxième Malien, après Amadou Diakité, à siéger à ce niveau décisionnel de la Fifa.
Bavieux Touré est également vice-président de la zone A de l’Ufoa. Avec ce bilan à mi-parcours reluisant, Mamoutou Touré ne demande qu’à œuvrer avec les acteurs du football, pour le développement du Sport roi.
Et dire que la pandémie de Covid-19 a freiné son élan et contrarié ses plans en entraînant un retard considérable dans l’accomplissement de certains projets. Justement, parlant de Covid-19, le fonds alloué par la Fifa aux associations membres (1,5 million de dollars dont 500 000 pour le football féminin) a été utilisé à bon escient par la Fémafoot. Le comité exécutif a réparti la totalité de l’enveloppe débloquée aux acteurs, c’est-à-dire les ligues, les clubs, les arbitres, les Groupements partenaires, notamment la presse sportive, l’Association des supporters, le ministère des Sports pour l’entretien des stades.
Malgré la pandémie de la Covid-19 et le contexte sociopolitique du pays, le football malien est aujourd’hui respecté et jouit d’une belle aura auprès de la Fifa et de la Caf. En témoigne leur assistance multiforme à l’endroit de la Fédération. Grâce à la “méthode Bavieux”. Prochain cap : l’instauration d’une ligue professionnelle.
La Rédaction