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Aminata Dramane Traoré : Une femme politique et écrivain malienne, femme de culture et de tradition.

Combattante pour un développement dynamique au Mali, en Afrique et dans le reste du monde. Alter mondialiste, voici en quelques lignes son portrait.

Aminata est née le 26 juillet 1947 à Bamako dans une famille modeste de douze enfants, Aminata Traoré a fréquenté l’école Maginot. Elle a étudié en France à l’université de CAEN. Elle est titulaire d’un doctorat de 3e cycle en psychologie sociale et un diplôme de psychopathologie. Chercheuse en sciences sociales, elle a enseigné à l’institut d’ethnosociologie de l’université d’Abidjan (Côte d’ivoire) et travaillé pour plusieurs organisations régionales et internationales. Nommée ministre malienne de la culture et tourisme sous la présidence d’Alpha Oumar Konaré entre 1997 et 2000, elle a démissionné pour ne plus être tenue de son devoir de réserve. Aminata Dramane est aussi chef d’entreprise à Bamako. Elle est propriétaire d’un restaurant-galerie de luxe, le Santoro, et d’une maison d’hôtes pour touristes, le Djenné, qu’elle a fait construire avec des matériaux locaux. Militante altermondialiste, elle s’est engagée dans le combat contre le libéralisme, qu’elle considère comme responsable du maintien de la pauvreté au Mali et en Afrique en général. Aminata Dramane Traoré souhaite que les États africains cessent de suivre les injonctions des pays occidentaux qui se traduisent par « les plans et programmes des banquiers internationaux et des grandes puissances du Nord » et qui conduisent à la pauvreté des populations et engendrent les phénomènes de violence et l’émigration vers l’Europe d’une grande partie de la jeunesse désabusée. Elle demande aux gouvernants africains de réagir face au néocolonialisme. Aminata Dramane Traoré a pris position en faveur du président zimbabwéen Robert Mugabe dans la gestion de son pays, considérant que ce qu’on reproche au dictateur (la faillite de l’économie, le non-respect des droits de l’Homme, l’appauvrissement de la population) serait dû en grande partie à la politique menée par l’ancienne puissance coloniale, le Royaume-Uni, et au non-respect de ses engagements. Elle renvoie les « donneurs de leçons », c’est-à-dire selon elle les pays “occidentaux”, à leurs propres manquements (guerre contre l’Irak, crise économique, politique migratoire…) Elle coordonne les activités du Forum pour un autre Mali et était responsable de l’organisation du troisième volet à Bamako du Forum social mondial polycentrique de 2006. En mai 2018, elle participe à la conférence internationale « Bandung du Nord », organisée par le De colonial International Network afin de « questionner la mémoire coloniale. En janvier 2020, Aminata Dramane Traoré et une cinquantaine d’intellectuels publient une déclaration demandant l’ouverture d’un débat «populaire et inclusif» sur la réforme du Franc CFA en cours et rappelant que «la question de la monnaie est fondamentalement politique et que la réponse ne peut être principalement technique». Aminata est auteur de plusieurs livres. En 1999, elle publie l’Etau, un essai dénonçant la politique des institutions de Breton Wood (Fonds monétaire international, Banque mondiale) qui imposent la mise en place de plans d’ajustement structurel qui ne font qu’appauvrir les populations africaines. En 2002, dans le Viol de l’imaginaire, elle dénonce les mécanismes privant l’Afrique de ses ressources financières, naturelles et humaines. En 2005, elle publie une Lettre au président des Français à propos de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique en général où elle analyse les crises africaines dans le « pré carré français » à la lumière de la mondialisation libérale. En 2008, elle publie l’Afrique humiliée où elle critique vivement le discours jugé raciste et néocolonialiste de Nicolas Sarkozy à Dakar en juillet 2007. Aminata Dramane Traoré est apparue dans une scène cinématographique, jouant son propre rôle en qualité de « témoin », dans le film Bamako d’Abderrahmane Sissako. Elle est récipiendaire des distinctions suivantes: Ciwara d’excellence (1995),Prix du Prince Claus de la Culture (Pays-Bas) en 2004, Chevalier (1996), officier (2006) puis commandeur de l’ordre national du Mali (2008).

Oumou Sissoko

Source: L’Alternance 

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