Le jeudi 26 juillet dernier, les signataires du manifeste « Demain, le Mali », ont tenu une conférence de presse à l’hôtel Djenné pour lancer un appel tout en faisant comprendre aux uns et autres que « l’insécurité est structurelle quand on dort sur la natte des autres, dépendant de leur aide financière, militaire et surtout de leurs idées ». Cela, en mettant un accent pressant sur les enjeux politiques et sécuritaires du scrutin présentiel du 29 juillet 2018.
Cette rencontre destinée essentiellement à présenter le contenu du manifeste regroupant jusqu’à une soixantaine de signatures, est un appel adressé à la conscience de masses, notamment, malienne. Il s’agit, dans une première instance, de faire ressortir les causes profondes de l’effondrement de nos institutions sur les enjeux géopolitiques des interventions militaires étrangères qui, aujourdui, tournent à l’occupation.
Lesquestions deSécurité et Développement occupent une place centrale dans ce manifeste, lequel couple (sécurité-développement)ne tiendra véritablement la route que lorsque les peuples concernés décideront la voie à suivre et en convenir avec ceux à qui ils confient leur destin. Par conséquent, ce qui est en jeu le 29 juillet 2018au Mali, dépasse le choix d’un homme ou une femmeà qui l’essentiel du pouvoir échappera compte tenu du poids de la « communauté internationale » dont la présence n’a jamais été aussi massive, ni aussi pesante dans notre pays.
Selon les signataires du manifeste, cette douloureuse réalité aurait dû imprimer à l’élection présidentielle, une dynamique autre que l’importance démesurée, qui est accordée aux aspects matériels du scrutin. Car, la qualité du vote dépend surtout de ce que l’électeur sait afin de pouvoir participer aux prises de décisions et au contrôle de l’exercice du pouvoir. Et cette exigence démocratique qui n’est pas à l’ordre du jour, d’un bout à l’autre du continent, fait de nous des peuples politiquement immatures et vulnérables parce que manipulables.
Pour le cinéaste et ex-Ministre de la Culture, Cheick Oumar Sissoko, les politiques économiques des Etats africains, dépendent fondamentalementdes institutions financières internationales. Quant à Aminata Dramane Traoré, la seule attitude responsable conduisant au véritable salut des peuples africains, ne consiste qu’à dire « NON » à une démocratie marchande, libérale, affairiste et clientéliste.
Modibo Kane Diallo
La Sirène