Le Mali est déterminé à devenir un pays émergent sous l’impulsion du président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keita. Pour matérialiser ce rêve, il a décidé de s’intéresser de plus en plus aux ressources internes. C’est, pourquoi le ministre de l’économie et des finances du Mali, Mme Bouaré Fily Sissoko et son collègue des domaines de l’Etat, des Affaires foncières et du patrimoine Tieman Hubert Coulibaly ont coprésidé la cérémonie de lancement du PAMORI II (projet de mobilisation des recettes intérieures), qui bénéficie de l’appui du gouvernement du Canada. Ce projet ne peut se concrétiser sans une reforme en profondeur des finances publiques, à savoir la direction nationale des impôts et la direction nationale des domaines et du cadastre. C’est pourquoi, dans son intervention, la patronne de l’hôtel des finances, Mme Bouaré Fily Sissoko a tenu à préciser que dans le souci d’assurer l’autonomie financière, il faut une synergie d’actions entre les responsables des différents départements, autrement dit une solidarité gouvernementale qui permettra de mener à bien les reformes.
Le ministre Tieman Hubert Coulibaly abondera dans le même sens. « Cette solidarité gouvernementale permettra au Mali à long terme de s’affranchir de la dépendance économique qui empêche nos pays de peser dans le concert des nations démocratiques » a-t-il laissé entendre. Que cette initiative met le citoyen au cœur des préoccupations de la fiscalité, puisqu’elle aidera l’administration à mettre en place un système de taxation et d’imposition simplifié, plus équitable et plus transparent. Elle permettra aussi au Mali d’accroitre progressivement et durablement le financement de ses dépenses publiques avec ses propres ressources et d’améliorer le climat des affaires pour l’essor social et économique des Maliens et des Maliennes. Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement du Canada a décidé d’accompagner le Mali par une contribution d’environ 8,1 milliards de FCFA, il s’agira à travers cette aide, de moderniser le système d’information fiscale et foncière, d’améliorer le savoir faire malien en matière fiscale. Faut-il le rappeler, le PAMORI II est la suite logique du PAMORI I qui avait soutenu la direction générale des impôts dans l’atteinte des résultats, ce qui a permis l’augmentation annuelle des recettes à hauteur de 11% et une progression de la pression fiscale de 10% à 15 %. Il s’agit enfin à travers le PAMORI II d’atteindre un taux de pression fiscale de 20% en 2020.
Le directeur principal de l’Ambassade du Canada Mark André Fredett a salué le gouvernement du Mali pour sa détermination à améliorer la gestion des finances publiques. Plus qu’un soutien verbal, le PAMORI II concrétise une autre détermination, celle du gouvernement du Canada à accompagner les efforts du gouvernement du Mali, a-t-il indiqué. Avant de poursuivre que dans la poursuite des objectifs de reforme de l’Etat, le PAMORI II pourra servir de catalyseur dans l’atteinte d’une plus grande autonomie budgétaire pour financer les dépenses publiques. Le Mali, depuis les bisbilles avec le FMI et la banque mondiale s’efforce de se doter d’une autonomie financière.
Badou S. Koba