Aujourd’hui-Mali : Déjà un an après le coup d’Etat contre Bah Ndaw appelé Rectification, quel bilan en faites-vous ?
Amadou Aya : Le coup d’Etat du 24 mai est intervenu à un moment où la Transition était dans une dynamique de plus d’inclusivité et aussi de projection des réformes essentielles pour la Transition (relecture des textes de loi électorale, de la charte des partis politiques, de la loi organique) et la mise en place du comité d’orientation stratégique afin de définir dans un cadre consensuel les réformes majeures pour le pays. Un an après je constate qu’aucune réforme essentielle en matière électorale n’a été menée à terme. Un an après, je constate un pays avec une fracture sociale jamais atteinte dans l’histoire démocratique de notre pays… même le M5-Rfp n’est pas épargné par cette fracture. Un an après, c’est une économie très fragilisée avec une tension sociale eu égard à la flambée des prix des denrées de première nécessité (riz- mil huile- sucre -ciment….). Un an après, c’est une satisfaction dans la lutte contre le terrorisme avec un équipement conséquent des Famas.
Peut-on dire que la Rectification proclamée est vraiment en chantier ?
Je ne le pense pas du tout ! Je viens de citer plus le bilan sombre de cette Transition dite de Rectification avec les mêmes pratiques de la mauvaise gouvernance décriée sur le régime défunt…le cas des logements sociaux, certains recrutements dans la Fonction publique en attestent.
Si vous avez un conseil ou une proposition à faire, que diriez-vous ?
Je conseille aux plus hautes autorités un compromis politique avec plus d’inclusivité et l’abandon des réformes qui clivent, notamment le projet de loi électorale actuel au niveau du Conseil national de la Transition. Enfin, le Mali doit se réconcilier avec toutes les nations indépendantes car notre isolement actuel n’est pas souhaitable pour l’émergence d’un Mali prospère.
Réalisé par El Hadj A.B. HAIDARA
Source: Aujourd’hui-Mali