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Alternance à la fédération malienne de tennis : Une élégance à inscrire en ligne de conduite pour le sport malien

Il l’avait promis. Et il a tenu promesse comme d’habitude. Le président Mohamed Oumar Traoré dit «Pelé» a passé la main dans la gestion de la Fédération malienne de tennis de court (FMT). Une passation de témoin qui a dérogé à ce que nous observons souvent au sein de nos fédérations sportives nationale où les Assemblée générales électives (ou les Conseils nationaux électifs) sont marquées par de vives et inutiles tensions provoquant généralement une crise de gouvernance préjudiciable à la performance des différentes disciplines. Homme de parole, Mohamed a donc passé les rênes du tennis malien à Amadou Togola et part la tête haute car ayant posé les jalons d’un développement harmonieux de ce sport qu’il a réussi à rendre populaire.

C’est une élection qui est passée presque inaperçue puisqu’elle s’est déroulée dans une atmosphère apaisée illustrant l’élégance et le leadership des responsables du tennis malien. L’ambiance de ce 22e Conseil national électif ne devait pas pourtant surprendre les observateurs puisque le tennis de court est l’une de nos rares disciplines à ne pas être confrontées à des conflits d’intérêts et où les différends et les incompréhensions ont toujours été réglés par le dialogue franc et sincère pour préserver les intérêts collectifs.

Après avoir dirigé l’instance dirigeante du tennis national pendant 21 ans, Mohamed Oumar Traoré dit «Pelé» a passé le relais à son vice-président, Amadou Togola, le 30 décembre 2021. Une succession qui ne pouvait pas faire de vagues parce que le successeur l’a mérité amplement pour avoir accepté de travailler dans l’ombre du très efficace président sortant pendant des années. «J’ai fait 33 ans à la Fédération malienne de tennis, j’ai connu des succès et des échecs et je sais ce qui nous manque aujourd’hui», a assuré le nouveau président de la FMT. Et Amadou Togola (70 ans), s’est engagé à accorder la priorité à l’investissement humain, mobilier ou immobilier et au renforcement du capital humain qui constituent «les défis majeurs» du tennis malien.

En tout cas, à la tête d’un bureau de 16 membres, il hérite de l’une des fédérations les plus stables du pays. «Nous sommes une fédération stable et civilisée et nous allons tout faire pour maintenir cette stabilité sans laquelle rien n’est possible.
La stabilité et la paix sont essentielles et nous allons nous appuyer sur un certain nombre de vertus comme la loyauté, l’engagement et l’amour du tennis pour continuer à améliorer le niveau du tennis malien et promouvoir la discipline à travers le pays… Nous allons faire en sorte que le tennis malien ait un rayonnement, c’est l’objectif principal de notre bure
au», a assuré le douanier à la retraite.

Cette stabilité est surtout à l’actif du président sortant, Mohamed Oumar Traoré (Secrétaire général du Comité National Olympique et Sportif du Mali-CNOSM et Trésorier général de la  Zone II de l’Association des Comités nationaux olympiques d’Afrique/ACNOA) dont le leadership a évité à cette disciplines les zones de turbulence déstabilisatrices. Désormais président d’honneur de la FMT, le très discret et humble Pelé a passé témoin avec honneur car son bilan est flatteur.

 

Les retombées d’une vision novatrice

Ses quatre mandats ont été entièrement consacrés au développement du tennis au Mali à travers notamment l’élaboration et la mise en œuvre efficiente des Programmes de développement. Celui sur la période 2014-2017 a par exemple permis de créer de nouvelles compétitions nationales tout en permettant aux  tennismen maliens de se frotter à l’élite africaine.

En vrai manager, Mohamed s’est toujours battu pour doter la fédération des moyens de sa politique, de son ambition. C’est pourquoi il n’est pas surprenant que, ces dernières années, le tennis malien ait connu une belle évolution sportive et managériale. Longtemps perçu comme un «sport de riches» réservé à une classe sociale nantie, Mohamed et ses différentes équipes ont réussi à vulgariser la discipline, à la populariser dans tout le pays à travers notamment l’Ecole…

Sans oublier, avec le concours inestimable de l’Etat, la construction des infrastructures de tennis aux normes internationales à Bamako afin que le Mali puisse abriter des compétitions internationales sous l’égide de la Fédération internationale de tennis et de la Confédération africaine de tennis. Pendant ses mandats consécutifs, il a aussi privilégié la formation des cadres techniques et administratifs avec le soutien de partenaires comme le Comité national olympique et sportif du Mali (CNOSM).

Le 16 août 2014 la fédération avait aussi lancé le «Programme des centres d’entraînement de tennis au Mali» en partenariat avec l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi (ANPE) et visant à valoriser des entraîneurs de tennis du Mali formés pour assurer le développement horizontal et vertical de la discipline dans toutes les régions et le district de Bamako. Il visait à créer un emploi rémunéré pour les entraîneurs de tennis du Mali afin de les motiver et les rendre opérationnels sur le territoire national, notamment dans le district de Bamako et dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti et Gao.

Difficile de dresser une liste exhaustive des initiatives prises sous la conduite de Mohamed Oumar Traoré pour développer le tennis dans notre pays. Mais, à l’arrivée, le bilan est très appréciable. On se souvient que quand il prenait les commandes en 1997, le tennis ne se jouait qu’à Bamako. Mais avec le temps, il a su partager sa vision avec ses collaborateurs et ses partenaires pour le vulgariser à l’intérieur du pays. Le tennis se joue actuellement dans toutes les régions, de Kayes à Kidal. Et son successeur à l’ambition de travailler dans la continuité.

 

L’éclosion de plusieurs générations de joueurs talentueux

Cette vision partagée a permis l’éclosion ou la découverte de jeunes talents comme Mamadou Kéita «Tcho-Tcho» et Maxime Mamadou Kouyaté qui sont devenus les premiers joueurs maliens à inscrire leurs noms au palmarès de la nouvelle formule du Prize Money en 2010. Une compétition dans laquelle Mali avait fréquemment brillé en passant de peu devant la consécration. L’ère Pelé a aussi été marquée par le rayonnement d’autres jeunes talents comme Seydou Diallo, Dramane Bagayoko, Batiékoro Kéita, Kadia Dabo, Batourou Touré, Korotoumou Kéita, Fatoumata Kéita… La liste est loin d’être exhaustive.

Avec charisme, détermination, empathie et une étonnante capacité à communiquer, à motiver et à convaincre, Mohamed a su progressivement impulser au tennis malien une dynamique de performance. Il a en fait vite compris que le succès d’une organisation sportive s’obstient grâce à un leadership solide, la constitution d’une équipe compétente et un attachement aux valeurs «authentiques» du management du sport. En recevant le nouveau bureau fédéral le 4 janvier dernier, le président du CNOSM n’a pas manqué de lui rendre un vibrant hommage. «Je tiens d’abord à rendre un vibrant hommage à votre prédécesseur Mohamed Traoré. Je tiens à vous rassurer l’accompagnement sans faille à votre programme-vision pour le rayonnement de la discipline», a promis Habib Sissoko.

En s’inscrivant dans la continuité, le nouveau bureau fédéral marque ainsi sa reconnaissance au travail accompli. Le défi aujourd’hui, c’est consolider les acquis tout en se fixant de nouveaux caps à franchir (la délocalisation des différents championnats à l’intérieur du pays, la relecture et la finalisation des statuts et règlement intérieur de la FMT, la réhabilitation des courts de tennis et l’instauration des licences sportives avant la fin du premier semestre 2022…) dans le développement et la performance du tennis malien. Et cela avec l’assurance de pouvoir toujours compter sur l’expérience et les judicieux conseils de Mohamed Oumar Traoré.

Comme l’a si bien reconnu le président du CNOSM, M. Habib Sissoko, «si tous les dirigeants sportifs s’inspirent de ceux du Tennis, je pense qu’il va avoir de la stabilité au sein de nos fédérations sportives». Cette alternance en douce à la tête de la FMT doit donc être inscrite en référence dans les anales du sport malien !

Moussa Bolly

Source: Le Matin

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