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Allocution du Président Ibrahim Boubacar Keïta à l’occasion de la 2ème édition de la Rentrée économique du Conseil national du patronat du Mali

« Je souhaite à tous la bienvenue dans cette enceinte du Palais Présidentiel en ce mois béni du Ramadan. La grande affluence de tous ces capitaines du commerce, de l’industrie et des services dans cette salle confirme tout l’intérêt et les attentes du monde des affaires de cette rencontre.

Je me réjouis particulièrement de l’initiative de cette seconde édition de la Rentrée Économique du CNPM, après la 1ère qui a eu lieu le 23 mai 2017 autour des thèmes porteurs comme : « l’emploi et la formation professionnelle : quelles mesures pour quels résultats ? » et « la commande publique : les mesures urgentes pour un impact immédiat ».

C’est l’occasion de vous réitérer l’engagement sans faille du Gouvernement du Mali en faveur d’un secteur privé fort, dynamique et porteur de croissance. Cette rentrée économique dont l’engouement très perceptible tranche avec une autre époque que notre pays a vécue. En effet, au plus fort de la crise politique, institutionnelle et sécuritaire, suite aux évènements de 2012, peu de gens osaient parier sur le devenir économique du Mali.

Notre pays était confronté à la fois au défi sécuritaire et à celui du développement, compte tenu de la sévère récession économique, puisque le taux de croissance était négatif. A l’époque, pour beaucoup d’observateurs et les médias, l’actualité du Mali était perçue sous le seul prisme sécuritaire.

Dieu merci aujourd’hui, c’est-à-dire plus de quatre ans après mon accession à la magistrature suprême, le Mali a renoué avec une croissance économique robuste, un cadre macroéconomique assaini et de nombreux indicateurs qui montrent des évolutions encourageantes dont vous êtes les principaux acteurs : un taux moyen annuel de croissance de l’ordre de 6% ; un dynamisme entrepreneurial sans précédent des jeunes qui représentent 65% de la population malienne et l’amélioration substantielle du climat des affaires qui place le Mali dans le peloton de tête des pays de l’UEMOA, avec des incitations fiscales très avantageuses ; une multiplication de foras comme le Forum Invest In Mali, le Salon International de l’Agriculture (SIAGRI), le Salon International de l’Industrie (SIA), etc. ; un budget d’Etat qui priorise les secteurs moteurs de l’économie (agriculture, infrastructures de transport, industrie, commerce, etc.) et les investissements structurants pour booster l’économie ; des réformes économiques courageuses et des mesures stimulantes.

C’est ainsi que le Mali a retrouvé sa place de 1er producteur de Coton en Afrique au cours de la campagne 2017/2018 avec une production record de 728 600 tonnes de coton graine. Il occupe le second rang en Afrique de l’Ouest après le Nigeria pour son cheptel, et la 3ème place pour la production d’or. Au total, notre pays est redevenu après la crise de 2012 la 3ème économie de l’UEMOA. Il est parvenu à respecter en 2017 tous les critères de convergence macroéconomiques y compris le plus difficile, celui relatif au déficit budgétaire avec la norme de 3% du PIB.

Dans ce décor, les acteurs du secteur privé toutes activités confondues ont été des puissants vecteurs des performances obtenues. Je félicite le Gouvernement pour la gestion parcimonieuse des finances publiques et la priorisation des dépenses d’investissements publics en faveur de projets structurants. C’est ainsi que dans le financement des investissements publics le Budget d’État a été lui-même un grand contributeur dans ce domaine, sur ressources propres, puisqu’en 2016, les dépenses en capital sont passées de 460,4 milliards de F CFA en 2014 à 739,9 milliards de F CFA, soit 34,8% l’an et donc au-dessus de la norme minimale de 20% fixée par la CEDEAO.

Je me réjouis que la présente rencontre ait été l’occasion d’évaluer le chemin parcouru par rapport aux objectifs que la première édition s’était fixés et de consacrer ainsi l’institutionnalisation de la Rentrée Économique du Conseil National du Patronat du Mali (CNPM).

Je me réjouis particulièrement de la pertinence de l’agenda de cette seconde édition avec les deux thèmes porteurs relatifs à la création d’une Caisse de Dépôt et de Consignation du Mali et la labellisation des entreprises. Les justifications avancées en faveur de la création des deux structures me paraissent fondées, même s’il y a lieu de les parachever avec les Départements techniques concernés dans le but de les enrichir davantage pour une meilleure définition des engagements réciproques.

A cet égard, je relève avec une grande satisfaction, la détermination du monde des affaires à jouer pleinement sa partition par le paiement régulier des impôts et taxes mais aussi à contribuer à la création d’emplois jeunes. Pour les avantages sollicités de l’Etat en relation avec tous ces apports, je ne doute pas que vous soyez en phase avec le Ministre de l’Economie et des Finances qui saura le moment venu soumettre des propositions idoines au Conseil des Ministres. Soyez en tout cas assurés que le Gouvernement est à l’écoute de son secteur privé dont il mesure la forte contribution dans les performances obtenues au cours de ces dernières années.

Je ne perds pas de vue également les efforts du secteur privé pour le regain des investissements en faveur de la relance du tissu industriel. Vous savez que nous attendons de vous, de contribuer à la transformation structurelle de notre économie pour plus de valeur ajoutée et de création d’emplois jeunes. Nos pays ont trop souffert de l’exportation de produits bruts n’ayant subi aucune transformation locale, ce qui équivaut à des pertes sèches d’argent et à des exportations d’emplois, au moment où nous en avons le plus besoin. C’est à ce prix que le Mali pourrait figurer parmi les nations émergentes. Je sais compter sur vous, et cela n’est pas au-dessus de vos forces.

Je vous exhorte à unir toutes vos voix au sein d’une plateforme unifiée, en tant que force de propositions et d’initiatives communes dans le dialogue interactif avec l’Etat. La disponibilité du Gouvernement par rapport à vos préoccupations ne fera jamais défaut. Je ne terminerai pas mon propos sans remercier nos partenaires au développement dont les appuis financiers et techniques ont été constamment au rendez-vous. »

La rédaction

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