Afin de couper court aux rumeurs de plus en plus persistantes faisant croire que l’accès de l’École nationale d’administration (Ena) serait conditionné au paiement d’une forte somme d’argent, la Direction de l’Ecole a organisé, le mercredi 27 décembre à la Maison de la presse, une conférence de presse pour apporter des précisions.
La conférence était animée par le directeur général de l’Ena, Pr Amadou Keïta, en présence du secrétaire général, Moussa Camara et du chef de service des Examens et Concours de l’Ena, Nouhoum Cissé.
Selon le Dg de l’Ena, cette conférence vise à dissiper certaines rumeurs jetant le discrédit sur la sincérité du concours d’entrée à l’Ena et par la suite apporter des précisions nécessaires auprès de l’opinion publique nationale et internationale. Et d’ajouter que les rumeurs font faire croire qu’il existe une liste des candidats du parti au pouvoir qui doivent être admis audit concours prévu pour demain samedi 30 décembre. “Ces allégations sont fausses. Je n’ai reçu aucune intimidation de la part d’aucune autorité ni aucune liste de la part de qui que soit. Nous voulons tout mettre en œuvre pour assurer la sincérité la plus absolue des résultats du concours d’entrée à l’Ena”, a-t-il martelé.
De sa lecture, la création de l’Ena a suscité beaucoup d’espoir chez les fils de pauvre car l’une de ses missions essentielles est d’offrir les mêmes chances à tous les enfants maliens, à travers l’organisation d’un concours dont la crédibilité ne souffre d’aucun doute. “Notre seul et unique souci c’est de faire en sorte que l’administration malienne puisse se doter de ressources humaines de qualité. Nous souhaitons organiser les concours de façon que les résultats soient les plus sincères possibles”, a indiqué le Pr Keïta.
Et de rappeler les trois fonctions de l’Ena, notamment la formation initiale des élèves fonctionnaires recrutés à travers le concours direct d’entrée à l’Ena ; la formation continue et de perfectionnement des fonctionnaires ; la troisième fonction étant celle de la recherche, comme c’est le cas dans toutes les écoles répondant aux normes internationales. “De sa création à nos jours, l’Ecole a recruté trois promotions. La première promotion comptait 69 élèves fonctionnaires, dont deux femmes. La deuxième et la troisième promotion comptaient respectivement 86 et 92 élèves fonctionnaires. 46 postes sont ouverts pour le concours de recrutement de la quatrième promotion. Pour cette épreuve, plus de 19 000 candidats sont autorisés à se présenter au concours de la quatrième promotion de l’Ena”, a-t-il précisé.
D’après lui, contrairement à certaines informations, tout le processus de l’organisation du concours est régi par un arrêté. Seulement le directeur général de l’Ena est le garant de la bonne organisation du concours. Et de préciser que les textes prévoient la création d’un jury souverain de onze membres, tous nommés par arrêté du Premier ministre sur proposition du Dg de l’Ena. Ce jury est chargé de la correction des copies et de la proclamation des résultats. “Pour montrer jusqu’à quelque point la sincérité est de mise dans l’organisation du concours d’entrée à l’Ena, les copies des épreuves techniques seront soumises à une double correction. Elles sont soumises à une troisième correction lorsque l’écart entre les deux premières corrections dépasse 5 points”, a-t-il laissé entendre.
À sa suite, le secrétaire général de l’Ena dira que les candidats seront repartis entre 18 centres de concours, dont 14 sur la rive droite du district de Bamako et quatre sur la rive gauche. “Pour cette année, nous avons instauré un mécanisme pour sécuriser davantage les copies afin de favoriser l’émergence des talents. Cela, pour que le correcteur ne puisse pas identifier le candidat en question. Seuls les plus méritants seront déclarés admis”, a-t-il conclu.
Boubacar PAÏTAO
Source: Aujourd’hui-Mali