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Algérie-France: Tebboune appelle “au nettoyage des sites des essais nucléaires” sur le territoire algérien

Le chef de l’Etat algérien a accusé la France de refuser la décontamination des sites ayant abrité les essais nucléaires et chimiques français en Algérie.

Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune a réitéré, samedi soir, son appel aux autorités françaises à nettoyer les sites où avaient eu lieu les essais nucléaires français depuis 1961 et qui se sont poursuivis plusieurs années après l’indépendance de l’Algérie.

 

Dans une interview diffusée par la télévision publique, le chef de l’Etat algérien a répondu, dans ce sens, à la polémique née en France autour de la révision des accords algéro-français de 1968 concernant la circulation, le séjour et le travail des émigrés algériens en France.

 

« Ce sont des contrevérités, et ils le savent », a-t-il déclaré, avant de proposer au gouvernement français d’aborder les « sujets sérieux » entre les deux pays.

 

« Si vous voulez aborder les sujets sérieux, venez nettoyer les sites où vous avez effectué des expériences nucléaires. Il y a des gens qui meurent encore et d’autres sont impactés. Vous êtes devenus une puissance nucléaire, et nous avons eu les maladies. Venez nettoyer Oued Namous (B2 Namous est un site situé dans le département de Béchar, dans le sud-ouest algérien), où vous aviez développé vos armes chimiques, et jusqu’à présent nos moutons, nos chameaux meurent après avoir mangé de l’herbe contaminée. C’est cela la vraie question, ce n’est pas dans un faux débat sur l’accord de 1968 », a-t-il martelé.

 

Poursuivant, le président Tebboune a accusé la France de refuser de décontaminer les sites où elle a effectué des expériences nucléaires et chimiques en Algérie, « 62 ans après l’indépendance.» « C’est 60 ans de négociations, à chaque fois ils avancent un argument», a-t-il soutenu.

 

Le 1er octobre courant, le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau n’a pas exclu la « renégociation des accords de 1968 avec l’Algérie ».

 

Selon lui, « ils sont déséquilibrés, très avantageux pour l’Algérie, très désavantageux pour la France ».

 

« On doit avoir le courage de le mettre sur la table », a-t-il déclaré sur le plateau de LCI.

 

Abordant la question de la mémoire, Abdelmadjid Tebboune a affirmé que « l’Algérie a été choisie (par la France) pour le vrai grand remplacement qui est de chasser la population locale pour ramener la population européenne et combattre l’islam pour christianiser l’Algérie et en faire une terre européenne… On ne peut effacer l’histoire », a-t-il ajouté.

 

Selon lui, « l’Algérie était un État » avant l’invasion française en 1830, et qu’elle « dominait la Méditerranée ».

 

« La résistance a duré 70 ans, avec des millions de morts. Des tribus et des villages ont été rasés. Il y a eu un génocide. On demande la vérité historique. Nous demandons une reconnaissance sur les crimes coloniaux. J’ai convenu avec le président Macron de refonder les relations. L’Algérie n’était pas un protectorat. Il ne faut pas falsifier l’histoire », a-t-il dit.

 

Le chef de l’Etat algérien a accusé, dans la foulée, une « minorité raciste » en France de saper les efforts de refondation des relations entre les deux pays, comme convenu lors de la visite du président Macron en août 2022 en Algérie. « La minorité extrémiste a eu le dessus en France », a-t-il estimé.

 

Abdelmadjid Tebboune a qualifié également la polémique actuelle autour des accords de 1968 « d’épouvantail », affirmant que le document est devenu une « coquille vide ».

 

« L’accord de 1968 est venu pour restreindre les Accords d’Evian qui ont institué la libre circulation des personnes entre les deux pays. Les Européens sont partis, la France a exprimé ensuite son désir de stopper le flux migratoire, nous avons dit d’accord. Il y a eu une révision en 1985, puis en 1995 et en 2001. Son contenu a été vidé. Il est devenu un slogan politique qui est fait pour réunir leurs extrêmes », a-t-il rappelé.

 

Et de lancer : « L’accord de 1968 est l’étendard derrière lequel marche l’armée des extrémistes ».

 

Selon lui, ceux qui brandissent cet « étendard » cherchent la « revanche ». « Ils se trompent, et nous n’allons pas entrer dans ces futilités (…) C’est une minorité haineuse qui cultive la haine qui veut salir l’Algérie. Ils n’arriveront pas. L’accord de 1968 est une coquille vide. Cette minorité raciste oublie que 60% de notre communauté en France sont des binationaux », a-t-il précisé.

 

Interrogé sur sa visite à Paris, prévu pour le mois courant avant d’être renvoyée sine die, Abdelmadjid Tebboune a déclaré : « Je n’irai pas à Canossa (Je ne vais m’humilier) ».

 

Pour rappel, le contentieux historique entre l’Algérie et la France est très profond.

 

L’Algérie réclame des réparations sur les essais nucléaires français en Algérie et l’indemnisation des victimes de ces essais, en plus de la question des archives et la restitution des biens d’algériens confisqués.

 

L’Algérie réclame aussi la reconnaissance des crimes coloniaux par la France officielle.

Source : Anadolu

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