Les autorités algériennes n’ont guère apprécié que des représentants de l’Union européenne aient rencontré, il y a trois semaines, l’opposition algérienne. Alger y voit une provocation. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a accusé l’Union européenne d’ingérence. Cette déclaration vient relancer une polémique qui dure depuis deux semaines.
Le 19 novembre dernier, une délégation est venue de Bruxelles pour rencontrer les leaders de la CNLTD, le groupe de partis politiques qui s’étaient opposés au 4e mandat d’Abdelaziz Bouteflika. Une réunion prévue depuis longtemps, mais qui a lieu juste au moment où l’opposition appellait à des élections anticipées.
Le même jour, la délégation a rendez-vous avec le leader du FLN. Amar Saadani, qui est alors contesté au sein de son parti, reproche aux Européens d’avoir établi une liste de contacts et de rendez-vous avec des partis et des associations qui ne sont pas reconnus officiellement. Selon lui, il s’agit d’une ingérence dans les affaires de l’Etat.
Trois jours après cette rencontre, le ministre du Travail relance la polémique et dénonce à son tour une atteinte à la souveraineté nationale. L’ambassadeur de l’Union européenne en Algérie se défend et déclare à la presse : « Nous sommes venus écouter. » Ça n’a visiblement pas suffit puisque hier le ministre des Affaires étrangères s’en est pris à Bruxelles lui aussi. Il accuse certains responsables de l’Union européenne de se comporter en « autocrates ». Et il lance : « Nous n’acceptons pas l’ingérence des Etats dans les affaires algériennes ».
Source: RFI