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AGRESSION DU PRESIDENT DE LA TRANSITION : ON A FROLE LE CHAOS CONSTITUTIONNEL !

Elle a beau être qualifiée, « d’action isolée » ou de « fait divers », l’agression perpétrée contre le Président de la Transition Assimi GOITA le 20 juillet 2021 à la Grande mosquée de Bamako lors de la prière de l’Aïd El Kébir reste un acte d’une gravité inqualifiable au regard de la stabilité du pays.
ASSIMI GOITA ET CHOGUEL MAIGA PROCUREURS PAR DEFAUT ?
Il nous paraît du reste prématuré de le qualifier « d’action isolée » comme le fait le Président Assimi GOITA, en l’absence de conclusion d’investigations préalables.
Il paraît également politiquement incorrect d’entendre le Premier ministre Choguel MAIGA le qualifier de « faits divers ».
On notera au passage, le silence de carpe de départ du côté de la justice dont le Procureur n’en a finalement pipé mot que le deuxième jour seulement ! Entretemps, le Président Assimi GOITA et le Premier ministre Choguel MAIGA auraient-ils été les premiers Procureurs par défaut de cet acte criminel?
En tout état de cause, la volonté légitime manifeste d’atténuer l’effet de l’acte crapuleux d’agression ne doit tendre vers ce qui ressemblerait à une sorte de déni de faits graves de tentative d’assassinat et d’attentat à la sûreté de l’Etat. Un acte crapuleux qui aurait pu catapulter la Transition au fond du chaos constitutionnel.
UNE TRANSITION EN PANNE DE RESSOURCES SUCCESSORALES DE SON PRESIDENT
Pour bien le comprendre, il faut savoir que la Charte de la Transition institue un régime de Vice-présidence à travers son article 7 selon lequel « le Président de Transition est secondé par un Vice-président ».
C’est au regard de sa prérogative constitutionnelle de remplacement du Président empêché que l’ex-Vice-Président Assimi GOITA occupe actuellement la fonction de Président de la Transition.
Le Vice-président étant devenu le Président, on ne voit plus personne assise dans le fauteuil de la Vice-présidence qui reste désespérément vide.
La Charte n’apporte aucune réponse constitutionnellement viable à la double question actuellement posée :
– Qui est actuellement le Vice-président de la Transition?
– Comment va-t-on assurer un éventuel remplacement de l’actuel Président de la Transition?
La Charte ne dit pas comment allons-nous combler la nouvelle vacance de Vice-présidence consécutive au remplacement du Président par l’ex-Vice-président.
Il existe actuellement un vice juridique total en la matière.
Imagine-t-on aujourd’hui une vacance définitive à la Présidence de la Transition alors que la Charte dont elle procède a déjà consommé intégralement ses ressources successorales ? Va-t-on, en désespoir de cause, se ruer sur la Constitution de 92 en faisant recours dans ce cas au Président du CNT?
Nous avons déjà eu à attirer l’attention sur ce potentiel de chaos constitutionnel qui flotte autant sur la Charte de la Transition que du reste sur la Constitution de 92 elle-même.
Il faudrait, pour y remédier, une révision de la Charte de la Transition.
Dr Brahima FOMBA, Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako (USJPB)
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