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Afrique : les SPI doivent être plus inclusifs (rapport)

Seuls cinq Systèmes de Payement Instantanés (SPI) du continent ont démontré un potentiel d’inclusivité, indique un nouveau rapport.Le constat est unanime. Les moyens de paiement électronique ont connu un développement fulgurant ces dernières années sur le continent noir. Selon le rapport State of the Instant and Inclusive Payment Systems (SIIPS) 2022 publié mardi à Kigali (Rwanda), sur la dernière décennie, pas moins de 29 Systèmes de Paiement Instantané (SPI) ont été mis en service en Afrique, soit une moyenne de deux nouveaux systèmes par an. Vingt-et-un autres sont en cours de développement, poursuit le document. Rien qu’en 2021, cette trentaine de SPI a traité respectivement près de 1 000 milliards et 16 milliards de dollars en valeurs et volumes de transactions, informe la recherche. Ces chiffres, bien que reluisant, ne représentent qu’une infime partie du potentiel du marché africain. En effet, soulignent les experts, de nombreux SPI ne répondent pas aux besoins et aux préférences des particuliers et des Micro-, Petites et Moyennes Entreprises (MPME), qui, par conséquent, ne les utilisent pas toujours de manière constante et fréquente. Pourtant, notent-t-ils, il existe encore une marge de manœuvre pour que les SPI en Afrique puissent atteindre efficacement les individus mal desservis et financièrement exclus. Cela en concevant et en mettant en œuvre des outils qui répondent aux préférences et aux besoins des utilisateurs finaux. « Bien que les SPI puissent jouer un rôle central dans la création d’un accès universel aux services financiers pour tous les Africains, il reste beaucoup à faire pour comprendre comment ces systèmes peuvent mieux atteindre et bénéficier aux populations mal desservies », a déclaré Robert Ochola, PDG d’AfricaNenda, auteur du rapport. Il suggère ainsi un soutien continu et coordonné pour aider les nécessiteux à achever leurs parcours d’inclusion financière en s’appuyant sur une approche multipartite. « Nous croyons fermement que les échanges d’idées et d’informations contribueront à améliorer l’inclusion financière. Nous sommes convaincus que collectivement nous pouvons favoriser le développement pour nos citoyens », a ajouté M. Ochola. Les fruits de ces collaborations devront intégrer des conceptions visant à fournir une proposition de valeur convaincante pour tous les cas d’utilisation pertinents. « Le choix de la capacité du SPI, le déploiement complet du cas d’utilisation et les normes technologiques doivent tous être adaptés afin de parvenir à un modèle économique durable et à une expérience transparente pour l’utilisateur final », conseillent les chercheurs. Pour Sabine Mensah, Directrice générale adjointe d’AfricaNenda, « les SPI inclusifs font plus que fournir les mécanismes pour traiter les paiements push numériques en temps quasi réel. Ils sont conçus pour servir la population à faible revenu, les personnes financièrement exclues, les personnes mal desservies. Cela signifie que le système permet aux consommateurs d’effectuer des paiements numériques de faible valeur, à faible coût, sur un large éventail de canaux ». Au lieu de se limiter à envoyer de l’argent à leur famille et à leurs amis, poursuit Mme Mensah, les utilisateurs peuvent tirer parti des SPI pour répondre à tous leurs besoins de paiement depuis et vers les commerçants, les fournisseurs et le gouvernement. « Les SPI inclusifs offrent un accès équitable à tous les fournisseurs de services financiers agréés des banques, des opérateurs d’argent mobile et des technologies financières, en plus de fournir les mêmes opportunités de contribution au système et aux décisions IPS », explique-t-elle. A l’en croire, au-delà de ces fonctionnalités, l’inclusivité s’étend à la gouvernance du système. La capacité d’atteindre tous les Africains nécessite, d’après elle, une participation intentionnelle et une conception de la supervision. De son côté, Dr Mactar Seck, chef de la section Innovation, Science et Technologie de la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies (UNECA, sigle anglais), a fait savoir que l’un des défis encore présents est l’interopérabilité des moyens de paiement. « Nous avons différents systèmes transfrontaliers. Nous avons besoin que ces systèmes puissent communiquer entre eux et fonctionner ensemble », a-t-il dit. Il a aussi souligné la nécessité de faire évoluer les SPI pour répondre à cette demande croissante des populations africaines qui se tournent de plus en plus vers les paiements numériques. « Le besoin de systèmes de paiement instantanés et inclusifs (SPII) devient plus urgent », a-t-il conclu.

AFP
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