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Afrique-France : L’intérêt réel du sommet de l’Elysée

Le président français François Hollande a déclaré mercredi que « la France doit doubler ses échanges (économiques) avec l’Afrique », et a annoncé la création d’une « fondation franco-africaine pour la croissance », dans une allocution prononcée au forum économique franco-africain, tenu en marge du sommet de l’Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique, qui s’est tenu les 6 et 7 décembre à Paris.

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Sommet de l’Elyséee

Parmi les trois thèmes du sommet affichés (« la paix et la sécurité », « le partenariat économique et le développement » et « le changement climatique »), c’est « la paix et la sécurité » qui attire le plus d’attention, surtout après le déploiement de quelques centaines de soldats français en Centrafrique. Par contre, cette intervention militaire, visant à maintenir la paix et la sécurité des pays africains, pourrait élargir la voie aux investissements français.

La France a préservé depuis longtemps son influence sur le continent africain, surtout dans les pays francophones, alors qu’au cours des dernières années, la France a peu à peu perdu sa part de marché en Afrique, surtout dans les pays subsahariens. Entre 2000 et 2011, la France a vu sa part de marché en Afrique décliner de 10,1% à 4,7%.

 

 

Selon des chiffres rendus publics plus tôt par le Fonds monétaire international (FMI), la croissance des perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne atteindra 5,5% en 2013-14, contre 0,5% en Europe, ce qui constitue une belle performance de l’Afrique dans un contexte de crise économique qui a gravement affecté l’économie mondiale depuis 2008.

 

 

« Tout le monde se satisfait d’un taux de croissance de 5% du PIB du continent depuis plusieurs années », a déploré le président de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka. « Le niveau de croissance nécessaire devrait se situer à 7%. Cette différence entre 5% et 7% est due aux mauvaises infrastructures qui pénalisent le développement du continent », a-t-il poursuivi.

 

 

L’Hexagone reconnaît bien qu’il peut jouer un rôle essentiel pour relever le défi des infrastructures sur le continent africain, en versant le double de l’aide et des dons actuels dans les cinq ans à venir. Ainsi, 20 milliards d’euros pourraient être mis à la disposition de projets de développement, contre les 10 milliards d’aujourd’hui, a fait savoir M. Hollande.

C’est pour cette raison que mercredi, l’ancien ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine a présenté de son côté « 15 propositions pour une nouvelle dynamique économique entre l’Afrique et la France » pour maintenir « un ami historique ».

 

 

Face à la concurrence économique sur le continent africain dans une nouvelle ère, M. Védrine a proposé de poursuivre et d’amplifier les mesures de révision des politiques françaises de visas économiques afin de faciliter la circulation des acteurs économiques entre la France et l’Afrique; de relancer la formation du capital humain, la coopération universitaire et de recherche, les échanges intellectuels et de les orienter vers le développement; et de soutenir le financement des infrastructures en Afrique (…) et la création d’une fondation publique-privée franco-africaine qui sera le catalyseur du renouveau de la relation économique entre la France et l’Afrique.

 

 

Ces propositions, dont certaines sont très concrètes, concernent majoritairement les méthodes d’augmentation des investissements français en Afrique, ainsi que le renforcement des coopérations franco-africaines et de la confiance mutuelle. « Les Africains, notamment toute la zone francophone, sont un peu las des polémiques franco-françaises sur la politique africaine de la France », a ajouté M. Védrine.

 

 

« Les échanges (de la France) avec l’Afrique pourraient tirer parti de 5% de la croissance annuelle moyenne du continent africain, et créer en même temps 200.000 emplois en France », voilà des paroles qui expliquent la motivation de M. Hollande, et bien sûr de la France, qui à organiser le sommet de l’Elysée et à risquer la vie de soldats français en Afrique.

 

 

Comme le dit M. Hollande, c’est une belle occasion pour le continent africain, et ce l’est aussi pour la France.

Yattara

L’informateur

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