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Afrique du Sud: Zuma continue à résister à l’ANC

Le président sud-africain Jacob Zuma a refusé mercredi de dire s’il accepterait ou pas de démissionner, ainsi que le lui a ordonné son parti le Congrès national africain (ANC), et il a renvoyé l’annonce de sa décision à une déclaration solennelle plus tard dans la journée.

 

Lors d’un entretien à bâtons rompus diffusé en direct par la télévision publique SABC, M. Zuma est sorti du silence qu’il observe depuis son « rappel » par l’ANC pour défendre son refus de quitter sur le champ le pouvoir.

« C’est très injuste que ce sujet soit soulevé en permanence », a estimé le chef de l’Etat, « je n’ai rien fait de mal (…), je suis en désaccord avec la décision » du parti.

Mais il a refusé de préciser ses intentions. « Je vais faire une déclaration aujourd’hui sur le sujet, c’est important que je la fasse », s’est-il contenté d’indiquer.

Après des semaines de vaines tractations qui ont plongé le pays dans une crise politique majeure, la direction de l’ANC a ordonné mardi au chef de l’Etat, éclaboussé par de multiples affaires de corruption, de quitter immédiatement ses fonctions.

Deux heures avant l’entretien de M. Zuma, l’ANC, lassé d’attendre le bon vouloir du président, a pris les devants en annonçant qu’il voterait jeudi au Parlement une motion de défiance contre le chef de l’Etat.

« On procède avec la motion de défiance demain (jeudi) pour que le président Jacob Zuma soit démis de ses fonctions », a annoncé le trésorier du parti, Paul Mashatile, à l’issue d’une réunion à huis clos de son groupe parlementaire au Cap.

« La direction de l’ANC ne peut pas attendre au-delà d’aujourd’hui », a ajouté M. Mashatile.

– Refus –

Si la motion est adoptée – ce qui fait peu de doute -, M. Zuma n’aura alors pas d’autre choix que de se retirer, ce qu’il a concédé mercredi. « Si le parlement dit qu’il ne me veut pas, je partirai », a-t-il déclaré.

L’ANC est déterminé à aller très vite. Le parlement devrait élire « d’ici vendredi » le nouveau chef de l’ANC et actuel vice-président du pays, Cyril Ramaphosa, au poste de président de la République, a précisé Paul Mashatile.

Depuis son arrivée à la tête du parti en décembre, M. Ramaphosa tente en vain d’obtenir au plus vite une sortie en douceur du chef de l’Etat, afin d’éviter une catastrophe électorale en 2019.

Mais M. Zuma, dont le mandat expire normalement l’année prochaine, n’a aucune obligation juridique de se soumettre à l’ordre de son parti de démissionner.

Depuis des semaines, il a systématiquement balayé d’un revers de main l’idée d’une sortie de scène rapide. Lundi soir encore, il a opposé une fin de non-recevoir très sèche à Cyril Ramaphosa, venu personnellement le prier de se démettre.

Lors de son entretien télévisé à la SABC mercredi, Jacob Zuma a longuement justifié sa position.

Avec force détails, il a expliqué être convenu avec M. Ramaphosa de partir en douceur « après le mois de juin », mais que la nouvelle direction du parti lui avait assuré qu’une frange du parti refusait cet accord et qu’il devait partir plus tôt.

– ‘Histoire ancienne’ –

« Je leur ai dit +je ne suis pas d’accord avec votre approche (…). Si vous voulez me rappeler, rappelez-moi+ », a-t-il raconté, « je trouve très étrange que mon parti me dise de partir parce qu’il y a un nouveau président à l’ANC, cette règle n’existe pas ».

Lui aussi sommé en 2008 par l’ANC de rendre son tablier, le président Thabo Mbeki avait obtempéré sans rechigner.

L’opposition, qui exige depuis des années le départ de Jacob Zuma, s’est réjoui qu’une motion de défiance ait été inscrite à l’ordre du jour du Parlement dès jeudi.

« A partir de demain, Jacob Zuma sera de l’histoire ancienne », a déclaré à l’AFP Floyd Shivambu, le chef du groupe parlementaire des Combattants pour la liberté économique (EFF).

« Je suis sûr que nous tous élus seront d’accord pour mettre un terme à la présidence Zuma (…) qui s’est soldée par un désastre pour tout le pays », a-t-il ajouté. « J’espère que ce vote sera la première décision unanime du Parlement depuis 1994 ».

Coïncidence ou non, la police a perquisitionné mercredi le domicile à Johannesburg de la sulfureuse famille Gupta, au coeur de la plupart des scandales qui impliquent le président.

L’opération a été menée dans le cadre des enquêtes sur la « capture de l’Etat », c’est-à-dire les soupçons de trafic d’influence et de détournements de fonds publics reprochés à la fratrie d’hommes d’affaires proches du chef de l’Etat.

Trois personnes ont été arrêtées dans le cadre de cette opération, a indiqué l’unité d’élite de la police sud-africaine (Hawks).

La rédaction

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