Pour l’Afrique du Sud, 2022 est une annus horribilis, du moins sur le plan énergétique. Le pays n’a jamais connu autant de délestages (jusqu’à huit heures de coupure par jour), du fait d’un parc de centrales à charbon vétustes. Eskom, la compagnie publique d’électricité, victime d’impayés, de mauvaise gouvernance et d’actes de prédation croule sous une dette de quelque 392,1 milliards de rands (soit 22,1 milliards d’euros).
Le réseau national, qui dépend à 70 % de la houille, a atteint ses limites et n’est plus en mesure de fournir de l’électricité de manière continue et stable aux 60 millions de Sud-Africains. Le 1er octobre, malgré une capacité installée de 50 000 MW, Eskom ne disposait que de 25 300 MW – en dépit d’un recours à ses turbines d’urgence fonctionnant au diesel –, pas de quoi satisfaire les besoins estimés ce jour-là à 30 000 MW ce jour-là. L’année prochaine n’augure rien de mieux avec des coupures prévues sur 49 semaines, selon le Council for Scientific and Industrial Research sud-africain.