Le mini-sommet régional organisé mardi à Luanda a tenté d’apaiser les relations entre l’Afrique du Sud et le Rwanda, tendues depuis l’expulsion croisée de diplomates consécutive à l’assassinat et l’agression contre des opposants rwandais en exil à Johannesburg.
“Concernant les relations entre l’Afrique du Sud et la république du Rwanda, le sujet a été abordé durant le sommet et il y a eu un accord pour dire que les deux pays doivent discuter de la question et trouver une solution mutuellement acceptable”, a indiqué la présidence sud-africaine dans un communiqué.
Sur la radio publique sud-africaine SAfm, le président Jacob Zuma a fait ses premières déclarations publiques sur le sujet, soulignant les obligations légales de son pays vis-à-vis des Rwandais comme Faustin Kayumba Nyamwasa, ancien chef d’état-major rwandais dont le domicile a été attaqué début mars, en son absence.
Le président Zuma s’est entretenu avec M. Kagame: “Nous sommes convenus d’échanger des informations détaillées et de régler ces questions”, a-t-il déclaré.
“Le Rwanda pense qu’ils (des Rwandais en exil) entreprennent certaines actions et nous, l’Afrique du Sud, nous devons respecter notre obligation internationale lorsque des gens viennent avec le statut de réfugiés. Il y a eu un accord pour que les deux pays se rencontrent et cela a été accepté”, a-t-il dit.
– Expulsions –
L’Afrique du Sud a expulsé quatre diplomates rwandais et un Burundais début mars, Kigali répliquant avec l’expulsion de six diplomates sud-africains, une réaction jugée “disproportionnée” par Pretoria.
L’Afrique du Sud s’estime dans son droit car des liens entre les diplomates rwandais expulsés et les agressions visant des Rwandais en exil ont été établis après enquêtes.
Faustin Kayumba Nyamwasa avait déjà réchappé à une double tentative d’assassinat par balles à Johannesburg en juin 2010 dont ses auteurs présumés sont toujours en procès, juste avant d’obtenir le statut de réfugié.
Plus récemment, l’ancien chef du renseignement rwandais, le colonel Patrick Karegeya a été retrouvé étranglé le 1er janvier dans un grand hôtel de Johannesburg.
“Ces incidents sont directement liés aux tensions émanant du Rwanda et ont lieu à l’intérieur de nos frontières”, avait observé mi-mars l’Afrique du Sud en dénonçant une “atteinte à sa sécurité nationale et à son intégrité territoriale”.
© 2014 AFP