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Afrik’Actu : Après l’escalade militaire, les enseignements !

Même si les évènements douloureux des 17, 18 et 21 mai  résultent indéniablement d’une maladresse dans la gestion de la question de Kidal, ils auront tout de même permis de comprendre énormément de choses : la  mauvaise lecture par l’exécutif de la situation militaire et les tares de l’armée nationale, les limites d’implication des forces internationales (Serval et MINUSMA). Ces événements auront surtout permis de faire en sorte que les lignes bougent enfin sur le plan diplomatique et que des pays voisins s’impliquent dans la recherche de solution à ce douloureux et récurrent conflit dans le septentrion malien. Ainsi, les enseignements sont-ils de plusieurs ordres !

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Primo : le déclenchement et la fin aussitôt rapide des hostilités ont permis de faire comprendre que l’armée nationale, par  son manque de ressources humaines compétentes, d’armements de pointe et de logistique adéquate, dont la chasse aérienne, n’est pas encore en mesure de récupérer toute seule la capitale des Adrar des Ifoghas par la force et d’y installer confortablement l’ensemble de l’Administration et des services.

 

 

Secundo : le déroulement des hostilités a montré que, malgré la présence des forces extérieures (Serval et MINUSMA), les groupes armés Touaregs ont pu se régénérer, introduire des armements lourds et sophistiqués, coaliser avec des djihadistes pour provoquer la déroute de l’armée nationale dans ses velléités de reconquérir Kidal. Car, même si elles n’ont pas vocation à lutter contre les groupes armés, Serval demeure au moins au Mali pour lutter contre le terrorisme international. Or, il s’avère que ce sont les forces terroristes qui ont contribué à repousser l’offensive des FAMA. Quant à la MINUSMA, comme son nom l’indique, elle doit participer normalement à la stabilisation du territoire national. Par conséquent, l’Etat malien, comme il  a déjà eu à le recommander, doit tout faire pour obtenir la redéfinition de leur mandat.

 

 

Tertio : c’est un secret de polichinelle que des pays voisins fournissent gîtes et couverts, logistique et carburant aux groupes armés. Lesquels possèdent même des camps d’entraînement sur leur territoire. Et, ne cachent pas « qu’ils ne peuvent rien refuser »  à leurs parrains. La preuve : comme l’effet d’une magie, les évènements semblent avoir servi  subitement de catalyseur à la reprise de langues entre groupes armés touareg et Etat malien.

 

 

Ainsi, deux jours seulement ont suffi pour, après la débâcle de l’armée nationale, dans sa vaine tentative de reprise de Kidal, que M. Mohamed Ould Abdel Aziz, Président de la Mauritanie et Président en exercice de l’Union africaine (UA) se rende à Kidal, au septentrion malien, pour rencontrer au Camp 2 de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) les délégations du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), du Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA).

 

 

Et, il n’en est pas revenu bredouille, car ses interlocuteurs (les groupes armés) avec lesquels existe une véritable accointance, ont immédiatement accepté de conclure : la cessation des hostilités sur toute l’étendue du territoire national, la confirmation de leur attachement à l’Accord de Ouagadougou ainsi que de la reprise immédiate du dialogue, …et la mise en place d’une Commission internationale d’enquête conformément à l’Accord préliminaire de Ouagadougou.

 

 

Quarto : Tout laisse  comprendre que désormais la voie du  dialogue,  imposée à l’Etat et aux groupes armés touareg par les différentes résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU, est devenue un préalable à toute recherche de solutions à l’équation  Kidal. Laquelle, étant déjà à plusieurs inconnues, devient multi variable. D’autant plus que les derniers évènements ont indéniablement démontré la grande faiblesse de l’Etat, pour ne pas dire sa défaillance, dans la maîtrise du dossier. Ce, pour avoir procédé malheureusement à des tâtonnements, mortels sur le plan stratégique !

 

 

Ainsi, les représentants de l’Etat malien devraient faire montre de toute leur ingéniosité et dextérité mais surtout de patriotisme afin de défendre scrupuleusement, lors de futures négociations, rien que les intérêts légitimes de la majorité des populations du nord, en l’occurrence touarègue, qui n’auront pas pris les armes et qui ne se reconnaissent pas des groupes armés. Sans oublier que la majorité de la population du septentrion est surtout sédentaire. Pour ce faire, aucune compétence nationale ne doit être exclue !

Par Gaoussou M. Traoré

 

SOURCE: Le Challenger

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