Le 04 avril 2022, le Tribunal de grande instance de la Commune V avait validé le congrès extraordinaire tenu le 16 janvier 2022 au Palais de la Culture Amadou Hampâté Bah. C’est ce congrès qui a élu, à l’unanimité des délégués présents, l’ancien député Urd de Kati, Gouagnon Coulibaly, comme Président de l’URD pour succéder à feu Soumaïla Cissé. Le Tribunal de la Commune V avait validé ce congrès et l’élection de M. Coulibaly à la tête du parti. Cette décision a été attaquée à la Cour d’Appel par Salikou Sanogo et ses partisans aux fins d’annuler purement et simplement ce congrès. A la surprise générale des plaignants la Cour d’Appel de Bamako a confirmé la décision du Tribunal de la Commune V qui avait donné à M. Coulibaly la légalité après la légitimité acquise lors du congrès extraordinaire. Autrement dit, le tribunal de la Commune V a validé tous les résultats qui y sont issus, parmi lesquels l’élection de Gouagnon Coulibaly comme Président de l’URD, l’annulation de la décision de suspension et de radiation des membres. C’est cette décision qui a été confirmé par la Cour d’Appel.
Après cet arrêt de la Cour d’Appel, comme une réponse du berger à la bergère, le camp Salikou Sanogo a publié un communiqué dans lequel il entend exercer un pourvoi en cassation contre l’arrêt de la Cour d’Appel dès sa notification. Autrement dit, ils demanderont à la Cour Suprême de casser cet arrêt.
Posture fédératrice de Gouagnon
Malgré l’insistance du camp Salikou à poursuivre la bataille judicaire, l’ancien directeur de campagne de feu Soumi Champion, Gouagnon Coulibaly, sans triomphalisme, a opté la posture de fédérer l’ensemble des militants du Parti. C’est pourquoi dans un communiqué, il a tendu la main à Salikou, le premier vice-président de l’URD et tête de proue des contestataires, afin de bâtir ensemble l’URD, l’héritage de Soumaïla Cissé qui est leur dénominateur commun. Sera-t-il réellement entendu par le camp adverse ?
Toute la question est à ce niveau, surtout quand on sait qu’il y a des faucons de part et d’autre qui ne veulent rien céder et qui sont prêts à aller jusqu’au bout de leur logique malsaine. Seront-ils suivis par les militants du parti qui n’aspirent qu’à la paix et à la cohésion ? La réponse est non, selon l’un des patrons de la cellule de Communication du parti, Youssouf Sissoko. A l’en croire, ils ne seront pas suivis par leurs partisans qui en ont assez de cette situation qui n’honore ni les militants encore moins les sympathisants qui croient en l’URD. Donc le nouveau Président de l’URD peut bien réussir sa toute première mission, celle de rassembler tous les militants de l’URD. Ce challenge est largement à sa portée, surtout qu’il jouit d’une très grande légitimité au sortir du congrès extraordinaire, que d’aucuns qualifient d’historique. Quelle que soit l’issue de l’imbroglio judiciaire, toutes les deux tendances sortiront très affaiblies. Donc la meilleure issue sera celle du règlement politique en faisant seulement la paix des braves. C’est fort de ce triste constat que le Président Gouagnon Coulibaly a opté pour la posture de fédérateur. Réussira-t-il ce nouveau challenger ? Rien n’est moins sûr. Selon plusieurs analystes politiques, rien n’est encore perdu pour l’URD qui regorge des cadres compétents. A en les croire, il suffit juste d’une petite volonté politique pour reconstruire le parti de la poignée des mains.
Agoumour
Source: Le Démocrate- Mali